Val Maïra - 5 au 12 Août 2023

17 novembre Reportages

Le Val Maïra est à la plaine italienne de Cuneo, ce qu’est la Haute Ubaye aux Alpes de Haute Provence, c’est-à-dire une vallée lointaine où vivent des habitants d’un autre temps.
Le parcours empruntent les chemins plutôt bien roulants tracés par les militaires pour franchir la frontière avec l’Italie au col Mary (2 641 m) en contournant l’imposant massif du Chambeyron, sommet de plus de 3 000 m.
Un itinéraire d’altitude à la découverte de ces pays fort habités jusqu’aux dernières guerres et de ces cols où transitaient les colporteurs.

J1 – Samedi 5 août

Ça y est, tout le monde est arrivé à notre campement de Maljasset à côté de la rivière l’Ubaye. Nous rencontrons Isabelle, Willy (AEM), Nassim, Martin, Béatrice, Bernard, Tam, Agathe, Hugo, Jérôme, Hélène, Pauline, Régine, Giles, Stéphane (AEM), Monique, Sandrine, Sophie, Madeleine, Marie-Sylvie (intendante), Charles, Jean-Luc et Charlot. Même si certains se connaissent ou se reconnaissent, c’est notre premier défi de retenir tous ces prénoms. Dès ce premier repas nous commençons à partager certaines spécialités apportées par chacun, dont les nougats de Montélimar apportés en grande quantité par Pauline et qui nous régaleront tout au long du séjour. Charlot se tient à l’écart, faisant ses réserves pour plus tard.

J2 – Dimanche 6 août

Voici notre première mise en jambe avec une petite balade au-dessus de Maljasset. Petite balade mais belle montée tout de même avec un passage à gué, original pour certains, pour trouver une aire de pique-nique tout près du ruisseau. Le cadre est idéal et une petite baignade se propose à nous. L’eau qui n’est guère à plus de 8°C limite les candidats. Charles et Martin sont les premiers à s’y tremper, suivis de Madeleine et Agathe qui semblent éprouver un réel plaisir dans cette eau bien fraiche. Et pendant ce temps, Charlot se fait un traitement de la peau.

Nous redescendons vers Maljasset, la première journée d’échauffement s’achève. Nous croisons un berger moderne qui sillonne le chemin sur sa moto-trail, précédé de son chien. Le berger redescend puis remonte, puis redescend, puis remonte, mais, mais, …

J3 - Lundi 7 août

Nous allons rentrer dans le sérieux. Nous quittons définitivement notre camp de Maljasset pour faire une grande boucle qui nous mènera à Larche, en passant par l’Italie et le fameux Val Maïra.

L’ascension vers le col Mary commence graduellement, les jambes chauffent doucement. Nous passons par une carrière de marbre vert après une première pause graine. De jolies petites pierres de marbre vert terminent dans certaines poches.

Nous montons ensuite en direction de la bergerie Supérieure de Mary, où nous faisons une pause et nous ravitaillons en eau. Nous profitons aussi du paysage grandiose.

Nous continuons notre chemin dans le vallon de Mary, face à l’aiguille de Pierre André. Ce sera là notre bivouac. Une bonne soupe nous réchauffe (couscous de lentilles corail et vermicelle). Une crème pâtissière chocolat à l’eau froide qui a mobilisé beaucoup de main d’œuvre couronne ce repas. Marie-Sylvie relèvera d’ailleurs l’efficacité de toutes les petites mains à la préparation de tous les repas. Notons aussi notre méthode très efficace pour mélanger la salade ou égoutter les pâtes.

Les tarps sont montés pour la première fois, en plus du tipi. La nuit sera froide selon toutes les prévisions.

J4 – Mardi 8 août

Le réveil est un peu difficile, c’est dur de s’extirper des duvets avec cette température qui a fait geler certaines gourdes. Un chamois nous fait un coucou matinal, les moutons sont tout là-haut. Dès que le soleil est de retour, les énergies recirculent pour chacun et le rangement avance bon train. Un peu plus d’une heure plus tard, nous passons le Col de Mary (2641 m) qui sera le point culminant de cette semaine.

La descente vers Chiappera en Italie commence. "Ciao" et "Buongiorno" vont désormais nous accompagner, agrémentés des « sinistra » et « destra » de Pauline. Cette descente est bien challengeante dans les moraines. Tout le monde reste joyeux mais concentré. Un paysage magnifique nous entoure, les marmottes du coin ont bien de la chance. Pendant ce temps, Marie-Sylvie est redescendue à Maljasset pour retrouver le fourgon HCE. Objectifs, être chez le boulanger avant 12h et nous retrouver au camping de Chiappera en fin de journée.

A la fin de cette belle descente du côté italien, l’heure du pique-nique sonne près d’une belle rivière où quelques chevilles un peu endolories peuvent profiter de l’eau froide.
Le chemin vers Chiappera est nettement plus aisé, voire un peu monotone.

Nous arrivons enfin au camping où nous profiterons d’eau chaude pour la douche et la vaisselle. Quel luxe ! Tout cela ajouté à un très bon pad-thaï concocté par Marie-Sylvie nous permet d’envisager avec bonheur une autre belle journée.

J5 – Mercredi 9 août

Au départ de Chiappera, nous profitons de ce village pittoresque, son église nous tend les bras avec ses statuts de Sainte Vierge auréolées de néons. Les plus « opportunistes » s’offrent un café à l’italienne, pour changer du café à la turque (très bon cela étant) du petit-déjeuner. Nous sommes dans le village le plus haut perché du Val Maïra, où il n’y a guère qu’un habitant en hiver, et où les hébergements airbnb reçoivent de nombreux visiteurs dès le printemps.

Nous continuons une descente tranquille. Un promontoire (La Crocetta – 1669 m) nous permet de voir notre chemin à venir.

Nous arrivons ensuite à un très joli torrent qui sera notre aire de pique-nique grand luxe. Qui dit eau dit baignade, pour ceux qu’une température proche de 10°C n’effraie pas, toujours les mêmes ;), avec en plus Isabelle et Sandrine.

La Dame à la Robe Rouge vous salue !

Après une petite sieste, la guimbarde de Willy sonne le rassemblement, et nous voilà repartis pour une belle et longue ascension vers la France. La température a bien monté, mais le chemin de forêt reste ombragé, puis il devient nettement plus caillouteux. Après un dernier effort dans les alpages nous traversons un élevage de chevaux avant de nous poser dans un autre lieu de bivouac magique.

Beaucoup d’entre nous vont pouvoir profiter d’une nuit à la belle étoile. Le paysage est grandiose, Charlot semble lui aussi l’apprécier.

Nous montons un tarp en configuration un peu innovante. Tiendra-t-il jusqu’à demain ? La température est nettement plus douce que les nuits précédentes et le ciel étoilé nous présente un spectacle d’étoiles filantes, pour les plus chanceux et les plus patients.

J6 – Jeudi 10 août

La nuit s’est très bien passée, tout le monde a bien dormi sous le tarp qui est toujours en place.

La faible quantité de gaz restant nous force à des restrictions de café et de thé pour notre petit-déjeuner. Le début de journée s’annonce exigeant physiquement avec un beau dénivelé positif dès notre départ. Stéphane nous propose un échauffement en groupe. Et tout le monde à sa façon participe, avec des petits cercles de la tête, des rotations des épaules, du coude, des poignées, du tronc et des flexions des cuisses. Le départ est sonné pour une longue montée qui durera bien deux heures jusqu’à la pause graine.
Nous repartons, cette fois, avec deux cordes par joëlette et Charlot est débâté. La grimpette est effectivement éprouvante dans tous ces gravillons qui amortissent nos efforts.

Des marcheurs italiens et français nous aident à apporter les sacs restés en contre bas. Et finalement, avec un peu de solidarité, rien ne nous résiste, nous arrivons au pas de la cavale où nous attend un dernier raidillon avant la pause déjeuner. Pour franchir ce raidillon et hisser les joëlettes, il ne faut pas moins de 7 personnes. Charlot, quant à lui, avale ce raidillon à petite foulée avec beaucoup d’élégance et de simplicité, un petit saut lui suffit, derrière Willy qui le motive. Isabelle et Tam franchissent courageusement ce pas de la cavale en marchant.

Après cette belle montée, et avant de passer le col des Monges (2542 m), c’est la pause déjeuner bien méritée. Elle est plus courte que d’habitude et la guimbarde sonne bien tôt. La descente vers Larche est longue et technique, sur 1000 m de dénivelé négatif. De petites edelweiss se montrent sur le chemin.

Nous arrivons à Larche et sommes accueillis par une dame délicieuse avec un grand cœur qui nous remercie, nous offre un gâteau au citron et embrasse Pauline avec beaucoup d’émotion.

La journée a été bien longue, et quelques kilomètres avant notre arrivée, même Charlot nous montre des signes de ras le bol en refusant de quitter une aire herbeuse bien agréable pour lui. La descente depuis le col des Monges a été plus longue pour Monique qui n’a pas pu bénéficier de la gravité comme les joëlettes, mais de son courage et du bras rassurant de Stéphane. Nous arrivons finalement à notre camp près de Larche où nous resterons jusqu’à samedi. Marie-Sylvie nous régale avec un plat de carottes à l’indienne et surtout, avec une fondue de chocolat noir aux fruits, pour laquelle la générosité de chacun semble tout d’un coup manquer :)

J7 – Vendredi 11 août

La journée s’annonce assez calme, sauf pour ceux qui doivent aller chercher les véhicules à Maljasset. Ce sera pour eux un départ à 6 heures.

Pour cette journée, nous montons dans la réserve intégrale du Parc du Mercantour. Le chemin est facile, roulant, et le groupe récupère. Le parc du Mercantour a en effet aménagé ses chemins pour les rendre accessibles à tous. Pour ajouter un peu de difficultés certains ont pris l’habitude de lester les sacs des camarades avec des pierres. La pause de midi est plus longue que d’habitude au bord de l’Ubayette. Le retour au camp est particulièrement aisé, quel changement par rapport aux jours précédents !

La soirée s’annonce plus longue et festive que d’habitude avec des fajitas au menu, même si les rangements commencent. Tout le monde a un peu plus de temps que d’habitude pour se laver et se mettre propre avant le départ de samedi. Alix et Emilio, les intendants du séjour de la Haute Ubaye sont déjà là, prêts à prendre le relais de Marie-Sylvie. C’est un petit moment de retrouvailles pour ceux qui avaient participé au séjour de la Vanoise, l’an dernier. Un feu de camp colore les visages, les plus gourmands y feront griller leur chamallows.

Le tour de table habituel de fin de séjour commence. Chacun exprime à sa façon beaucoup de gratitude, de remerciements, d’émotion et d’envie de renouveler une expérience si unique. Merci.

Pour couronner cette journée Willy nous fait une description du ciel étoilé, et Hugo propose que nous fassions une dernière petite sortie joëlette en nocturne. Même si les joëlettes sont déjà rangées dans le fourgon, rien ne freine notre envie pour une petite dernière. Nous partons faire notre dernier petit tour en nocturne, et pour certains avec frontale éteinte. Bel exercice pour amortir les surprises du sol en fléchissant bien les jambes. Nous voyons au loin les faisceaux de phare de la voiture d’Hélène qui nous quitte déjà.

J8 – Samedi 12 août

C’est notre dernier petit déjeuner agrémenté de viennoiseries apportées par Hugo et Jérôme. Tristesse de se dire au revoir mais aussi joie du séjour et de savoir que nous nous retrouverons sur les chemins avec HCE.

Merci à Willy et Stéphane pour leur encadrement professionnel et bienveillant, pour leur participation active à la conduite de la joëlette, leur présence complémentaire, indispensable et riche !

Merci à Marie-Sylvie « Majitas » pour toute son énergie, dans les repas, les transferts, le maniement des joëlettes…

Merci à Agathe, Béatrice, Bernard, Charles, Giles, Hélène, Hugo, Isabelle, Jean-Luc, Jérôme, Madeleine, Martin, Monique, Nassim, Pauline, Régine, Sandrine, Sophie, Tam ! Merci pour tous vos sourires, vos rires, vos efforts communs, pour tous ces moments partagés et intenses dans le cadre exceptionnel du Val Maïra. Merci HCE !