Une rando pas comme les autres !

Décembre 2019 Antenne Occitanie

Les organisatrices l’avaient annoncé dans leur 1er mail : « la randonnée sera courte mais y’aura une surprise l’après midi. N’oubliez ni votre polaire, ni vos gants, un casque de vélo est conseillé. » Par chance j’ai été appelée l’avant-veille pour remplacer une passagère.

Après un lever matinal et quelques couacs dans le co-voiturage, nous voilà tous réunis à Sorbs, point de départ de la balade. Première surprise : le monde. Trois groupes distincts d’une quinzaine de personnes chacun gravitaient autour de trois malheureuses joëlettes et de trois non voyants. Mais très vite des têtes connues se détachèrent.

La puissante voix de Bruno, un des bénévoles habituels de notre groupe, réussit à couvrir le brouhaha ambiant pour rappeler les règles de base de la joëlette et présenter brièvement le déroulement de la journée. Aussitôt après les groupes « chorale » et « spéléo » empruntent le même chemin que nous allions prendre quelques minutes plus tard (mais pourquoi ? quels liens pouvaient-ils y avoir entre eux et nous ? Mystère ; Christine et Marité ne pipaient mot !)

La matinée fut effectivement assez facile malgré quelques petites grimpettes vite compensées par un juste nombre d’accompagnateurs.

La joëlette chante et la roue centrale écrase de temps à autre le thym en fleur qui libère sa délicieuse odeur. Quelquefois, au sortir d’un passage un peu broussailleux s’ouvre un paysage vallonné typiquement méditerranéen sous un ciel bleu azur.

A la pause déjeuner, les autres groupes arrivent enfin ; par inadvertance ils ont raté une bifurcation sur le chemin. Ils s’installent non loin de nous. Pendant le repas, des infos filtrent de part et d’autre ; on descendrait dans une grotte en joëlette. Mais pas plus. Or le va-et-vient incessant de certains membres du groupe « spéléo », le déballage progressif de tout le matériel lié à cette activité m’indique clairement que la surprise ne m’a pas encore été entièrement dévoilée. Peu après j’apprends que je vais passer la première : on s’affaire autour de moi et l’on m’équipe d’un baudrier et d’un casque.

Finalement on me révèle que je descendrai dans la grotte accrochée à une tyrolienne. Sur le coup je n’avais pas vraiment réalisé ce que cela voulait dire. Ce n’est qu’une fois entrée dans ce lieu magique en joëlette que les battements de mon cœur se sont brusquement accélérés et que des larmes ont embué mes yeux car j’entendais au loin les chants de la chorale. Nous nous sommes approchés du lieu-dit où une tyrolienne m’attendait pour descendre les trente mètres qui me séparaient d’une grande cavité aménagée.

On ne me donna pas le temps de réfléchir et l’on me hissa par le baudrier jusqu’au départ. Là un spéléologue me rassura et enclencha le système de descente. Mon sang ne fit qu’un tour lorsque j’aperçus le vide en dessous. Mais c’était trop tard et je hurlais si fort que la chorale s’arrêta un instant de chanter pour me regarder. Arrivée en bout de course d’une façon peu orthodoxe, le baudrier me faisait tellement mal que j’avais hâte de retrouver le confort de mon engin.
Une fois les trois intrépides joëlletistes descendus,

une petite explication sur cette très belle grotte suivie d’un petit concert de la chorale était normalement prévus, mais par manque de temps, cela n’a pas pu se faire, ce qui bien dommage.

En effet, cela aurait peut-être été une façon de les remercier très sincèrement de tout le travail accompli durant cette fabuleuse journée. Toutefois le petit goûter servi après ma sportive remontée, par un escalier en pierre soutenue par deux spéléologues, m’a permis de le faire en partie.

Le retour sur Montpellier fut très calme ; les temps forts de la journée ainsi que les amitiés naissantes ou anciennes tournoyaient encore dans ma tête mais le sommeil m’emporta vers de nouveaux horizons.
Karine COME