Vercors, les 4 montagnes du 30 juin au 07 juillet 2018

25 janvier Reportages

Samedi
Cécile, notre AEM, nous accueille dans sa maison qui sera le point de départ et d’arrivée de notre « expédition », on y dormira le premier et dernier jour…
Arrivée progressive sous le soleil de nos passagers, Paul, Florent, Laurence et Christine, et de la marcheuse émérite Brigitte. Notre intendante Martine est déjà « aux fourneaux »
Apéro d ‘accueil puis dîner en extérieur avant les présentations avec le tour de table des prénoms à mémoriser… les deux Vincent , Thierry, Audrey, Sébastien, Héloïse , Hugues , Morgane, Françoise , Renaud , Hélène , Antoine , Stéphane et Marc, au total vingt et un randonneurs et quatre fauteuils monoroue
Et avec le mulet Mainon, qui va se rendre inoubliable … !
Six nouveaux participants vont être rapidement instruits par les travaux pratiques sur le terrain…l’enseignement aux étudiants et lycéens continue… !
Il est prévu 600 m de dénivelée cumulée, et une bonne trentaine d’‘heures de marche pendant ces six jours du « tour des 4 montagnes »

Dimanche
Départ en grimpant au plateau de la Molière où convergent beaucoup de sentiers de randos, le mulet pourtant docile jusque-là, tente une première escapade sur le parking vers les génisses groupées à proximité autour de l ‘ abreuvoir, sous l ‘œil inquiet ou amusé des marcheurs.
La progression continue par un chemin en pente douce ascendante, marqué de lapias (aspérités calcaires érodées par l’eau de pluie, et émergeant de la surface herbeuse)
Le bivouac se fera plus haut à Plenouze (alt 1650 m) après une montée totale de 700m en plein soleil, en suivant les crêtes blanches entre sapins et pâtures.
Préparation du repas du soir et examen du trajet, sous l’oeil attentif des jeunes bovins tenus à l’écart par la petite clôture électrique, et Mainon qui marque son territoire éphémère…. Le groupe va dormir au son des clarines…

Lundi
La troupe repart sur les cimes vers le pas de la Clef avec un superbe panorama vers la vallée Grenobloise, avant de poursuivre tranquillement un sentier alpin bucolique et d ‘impressionnants points de vue (D+ 250m) dans les sapins vers la cabane de Nave.
L’eau est rare sur le plateau, nous portons nos rations personnelles de liquide prélevé à une source en contrebas du sentier., et le matériel de couchage. Les sacoches du mulet sont remplies du matériel de cuisine, l’intendance de base, et les outres d’eau nécessaires, le camion se trouve quelques kilomètres plus bas, et Martine fait les relais, avec ou sans aide, pour apporter dans son sac le dîner et les ingrédients du matin.
Dans un grand espace caillouteux de hautes fougères, fleurs (la grande centaurée bleue ...) et orties, Mainon cherche vainement un espace dégagé pour se rouler après l’effort, mais il va cheminer et voir ailleurs sur un sentier de proximité…
Chacun trouve sa place dans ou hors lacabane, à l’aise sous des abris de fortune...loin des ronfleurs… !

Mardi
Après une nuit calme, le groupe va repartir vers la vallée entre Autrans et Méaudre pour continuer le tour fort bien balisé, tant pour les marcheurs que pour les VTT.
Pas de Mainon à l’ appel du matin...Cécile téléphone tous azimuth, mairie, gendarmerie, connaissances locales etc. On lui signale son passage dans la matinée sur le chemin parcouru la veille… !
On continuera sans lui, ce qui va poser des problèmes de logistique alimentaire pour Martine, et des navettes pédestres supplémentaires pour certains athlètes du groupe.
Parcours en fond de vallée sous un soleil de plomb avant de remonter (450 m) sous les arbres vers le col de la croix Servagnet (alt 1233 m) où se fait le bivouac sous le marabout monté sans difficultés sur ce terrain plat.
Martine fait des prouesses et nous propose un gros repas tardif vespéral de pizzas et melons, elle n’a pas pu faire l’intendance prévue. Le moral des troupes « est au fond de la gamelle », et au beau fixe…. On va dormir sous les sapins, l’orage annoncé n’est pas là, il sera demain sur Grenoble.
Cécile reste stoïque et attentive aux appels divers, le mulet joue au furet « il est passé par ici, il repassera par là.. ». Les relais fonctionnent et répondent … on l’a vu vers la Clef, la Molière, mais bloqué par un passage canadien (barrière tubulaire au sol)… à suivre … !

Mercredi

Départ en descente vers Villars de Lans et Lans en Vercors (alt 1000 m), entre charmes, hêtres et sapins, au son des tracteurs brassant le foin coupé et bientôt mis en balles rondes. Une devinette botanique agite nos méninges « le Charme d’Adam est d’Hêtre à poils »...Et hop, au travail… il est question de feuille…. ?!!!!
Passage de route à plat vers les Brigands, puis remontée rude vers l ‘Est, et jeux deeau récréatif et collectif à une providentielle fontaine, avant d ‘atteindre la cabane de Roybon (alt 1440 m) en soirée et en plein soleil …
Le groupe et ses passagers profitent du merveilleux paysage, il y a de la sueur et des sourires, les équipes tournent bien...
Entre temps la gardienne du refuge de la Molière a informé Cécile que « Mainon le furet » a été recueilli par une bergère, Pascale, sur le plateau Sornin, du côté d ‘Engin, versant Grenoble, loin , loin...
Et vers 19 h notre infatigable AEM repart le chercher. Que d’heures de marche et de fourgon ...pour mettre fin à cette « cavale ». de 48 h ….. Ils seront de retour vers 23h 30. On a pu constater les aides locales spontanées et efficaces dans cet épisode tragi-comique d’un mulet-fantôme, perdu ou épris de liberté…. !
Nous partageons la cabane (15 places) avec quelques randonneurs chevelus et discrets qui cuisinent sur le barbecue extérieur, et se coucheront tard...quelques marcheurs rapides nous saluent en descendant du GR que nous allons prendre demain...

Jeudi
Cet épisode « avis de recherche » aura animé ces deux jours, et un peu chargé nos sacs, pâles succédanés des sacoches de l’équidé volage.
Maintenant il va falloir être léger pour continuer sur la dernière crête (GR 91)
Le sentier Gobert est un peu aérien, parfois en corniche, et impraticable par le mulet. Un binôme marcheur va le redescendre jusqu’a un point accessible au véhicule motorisé, et se rendre à l’auberge des Allières ou vers le stade de neige de Lans en Vercors, et repenser l’intendance pour les deux jours restants.
La traversée va être périlleuse, c’est le baptême du feu des ex-débutants qui apprécient la maniabilité de la joëlette et sa robustesse… !! pas de casse, mais prendre le temps…Deux nièces de Cécile sont venues prêter main forte au convoi...
En début d ‘ après- midi, sortie du sentier et repas décalé récupérateur, avant de reparti, dépasser le stade de neige en direction de la cabane des Ramée, pour une dernière ascension de 300 m dans les cailloux qui roulent sous les pieds meurtris….
Les troupes sont fatiguées et heureuses d’arriver vers 19h dans cette micro cabane isolée dans une combe herbeuse sous les rochers…
Le temps de préparer le repas, service de bois et allumage d’un feu tandis que Vincent dirige une séance d’assouplissements pour absorber fatigue musculaire et articulaire du jour, et prévenir celle du lendemain.
Le temps est menaçant, gros nuages noirs dans les vallées et quelques gouttes annoncent une nuit humide, c’est dans la brume et sous la pluie que l’on va se coucher, dehors ou dedans (seulement dix ou douze places sur deux niveaux)

Vendredi

Réveil précoce dans le brouillard humide pour l’ascension ultime… Car s’il était prévu de bivouaquer près du sommet, la difficulté de l’étape d ‘ hier, plus que les perturbations liées à la fugue du mulet, nous a obligé à dormir à mi-chemin. Il faut donc partir vite et prendre le petit déjeuner là-haut, espérant une éclaircie ensoleillée.
C’est un groupe homogène et motivé qui va monter les 300m de D+, une heure trente d ‘ effort, avant d’arriver au sommet du Moucherotte… 1901 m, notre sommet des 30 ans… Atteint à l’énergie malgré les perturbations diverses encaissées avec sérénité, patience et méthode
Hélas le temps se couvre et s’épaissit, et vers 9 h30 c’est dans le flou, le vent et le froid que se fera la photo-témoin de l ‘ exploit… contrat rempli… !
Et avant de descendre, on va prendre liquides chauds et tartines, pendant une heure, sous un abri de fortune, igloo sous bâche avec les quatre joëlettes aux angles, ambiance chaleureuse dans un espace réduit, et images de chrysalides souriantes mais réfrigérées… !
La descente paraît facile, il faut quand même « avaler » près de 1000 m de dénivelée négative, mais le soleil est revenu, nous traversons la plaine dans une bonne odeur de foin chaud…avec le gîte en vue, de l’autre côté du vallon...
Un dernier pique- nique sous les arbres, une dernière brève escapade et des écarts brusques de Mainon (qui a peur des bruits incongrus, pétarade de moto, tronçonneuses, hélicoptère, ventilateur de climatisation et des taureaux furieux tenus à distance ..)
En fin d’après- midi, remontée au Mas (+ 150 m) avant de se retrouver autour de la table collective et de trinquer à notre exploit.
Le dîner tardif, aura lieu après les toilettes et douches, car l ‘eau rare nous a privé de décapages réguliers et nous avons tant transpiré… !
Passagers et marcheurs ont longuement congratulé Cécile et Martine pour la gestion de cette semaine éprouvante, un dessert approprié fut partagé avec bonheur, alors que, au cours du tour de table, toujours émouvant et révélateur, les âmes et les cœurs se dévoilent un peu plus.

Samedi.

Même les bons moments ont une fin …. Dès l’aube rangements, pliages, lavages divers et préparation du fourgon pour le séjour suivant occupent les énergies avant les séparations vers Lyon, Paris, Grenoble, et les retrouvailles prévues à l’AG fin Novembre, comme le rappelle Brigitte, surnommée pile Duracell….