Vercor’rolle du 2 au 9 juillet 2022

25 janvier Reportages

Quatrième séjour itinérant de l’enchaînement du tour du Vercors, voici Vercor’rolle, séjour à thème botanique !

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Samedi 02 juillet

Rendez-vous dans le petit village de Presles : la place principale concentre l’essentiel de la vie du village : la mairie, l’église, le bistrot/guinguette, et le gîte/refuge où nous logeons.

Tout de suite le ton est donné : il faut se préparer pour une semaine d’itinérance et de bivouac/camping sauvage où nous ne retrouverons le camion HCE qu’un soir sur deux. Cécile organise les opérations : trois gros sacs pour les affaires des passagers et deux autres gros sacs pour les affaires de rechange pour toute la troupe. Le reste demeurera dans les voitures… que nous ne retrouverons que vendredi soir. Une fois les affaires dispatchées, avant le repas du soir, les chauffeurs partent déposer les voitures au col de Romeyère. On profite du point d’eau à proximité du gîte pour faire le plein de tous les bidons et autres jerricans. Ça y est l’itinérance est lancée !
Le repas du soir est l’occasion du traditionnel tour de table où chacun se présente.

Les quatre passagers joëlette sont : Thérèse, Laurence, Mat’mat et Vincent. Petite particularité il y a deux « Handi Marchant » : Brigitte et Lénaïk. Celles-ci sont ravies de rencontrer, car malgré de nombreux séjours HCE, elles n’ont jamais eu la possibilité de se croiser, car il n’y a généralement qu’un seul « Handi marchant » par séjour.

Côté accompagnateurs il y a : Sylvie, Bruno, Stéphane, Margot, Jenny, Céline, Véronique, Anita, Emilio, Quentin, Dominique D., Thomas, Denis.
Tout cette équipe est encadrée par Cécile notre AEM, secondée par Willy (aussi AEM) et avec Dominique Q. à l’intendance.

Il manque un participant : notre âne Charlot qui est parqué un peu plus loin, en face à côté du cimetière. Mais il n’aime pas être loin du groupe, et finit par se détacher pour se rapprocher du groupe… et d’un jardin potager ! Branle-bas de combat pour ramener l’animal et l’attacher à proximité du gîte.

Entre temps la soirée s’anime à la guinguette de l’autre côté de la route : un orchestre kletzmer (musique d’Europe centrale) joue en plein air. Nous sommes aux premières loges, il suffit de faire quelques pas pour assister au spectacle qui anime cette chaude nuit d’été.

Dimanche 03 juillet, initiation

Le thème du séjour (comme le nom Vercor’rolle l’indique), c’est la botanique. Charlot ne s’y est pas trompé et donne le coup d’envoi en broutant le néflier auquel il était attaché pendant la nuit !

La première journée est annoncée « facile », c’est l’occasion d’initier à la joëlette les quatre nouveaux participants (Sylvie, Bruno, Anita et Jenny). Atelier prise en main de l’engin à l’ombre du tilleul devant l’église et départ dans la foulée.
Première matinée de rando tranquille, la principale difficulté étant le franchissement de clôtures (avec ou sans barrières et portails) poursuivis pas un agriculteur qui voit d’un mauvais œil cette troupe qui semble couper à travers ses prairies et sortir des sentiers battus.

La pause de midi est l’occasion d’un premier exercice d’identification botanique. C’est du sérieux : Cécile distribue les échantillons à identifier. Chacun est muni d’une loupe d’horloger ; il faut décrire la plante en détails du bas (racines, tige) jusqu’en haut (fleur, sépales, pétales…)

Après une petite pause sieste (en cherchant l’ombre car le soleil tape fort), nous repartons. Le sentier est heureusement en grande partie en sous-bois ce qui nous protège des ardeurs du soleil. Le profil est plutôt en montagnes russes et une dernière descente nous amène à notre destination du jour : la Grande Goulandière.

On y retrouve notre intendante (Dominique) et un écogarde du Parc Naturel Régional du Vercors, qui nous présente les lieux. La Grande Goulandière est un ancien hameau abandonné depuis un siècle et dont les ruines ont été en partie restaurées. Il y a notamment une petite partie d’une vaste maison qui a été transformée en abri pour les randonneurs. La vue sur les gorges de la Bourne est majestueuse. Il y a un énorme tilleul qui daterait de l’édification du hameau il y a environ 500 ans. Mais aujourd’hui il n’y a plus d’eau à la Goulandière, la source s’est perdue. Heureusement l’écogarde nous a gentiment amené (en 4x4) des jerricans d’eau et une partie des affaires de bivouac, ce qui nous a permis de randonner légers !

L’activité botanique se poursuit par une cueillette d’orties et d’épinards sauvages destinés au repas du soir. On prépare le feu pour griller les knackis et on monte le tipi car le ciel se pare d’un gros nuage noir à l’ouest. A 19h, badaboum, l’orage se déclenche, une bonne averse arrose le paysage (mais n’éteint pas notre feu, habilement couvert par Emilo) et l’atmosphère se rafraîchit nettement.
Repli stratégique dans le petit abri pour le repas du soir, et la nuit au sec.

Lundi 04 juillet, perfectionnement

Le temps est beau mais il y a un risque de petites ondées dans la matinée. Notre ami l’écograde doit passer récupérer les sacs (et Dominique) avec son 4x4. Tout est replié, nous sommes prêts avant son arrivée, alors nous abandonnons les sacs à la garde de Dominique et en route !

L’itinéraire est de nouveau en sous-bois. C’est la deuxième journée « tranquille » qui permet aux équipages de joëlette de se roder avant les étapes plus sérieuses de la semaine.

En fin de matinée nous arrivons à la fontaine qui permet de refaire le plein des gourdes. C’est un grand bassin au bord d’un champ. Le lieu est humide, mais la source ne donne qu’un filet d’eau. Comme le lieu du pique-nique n’est guère éloigné, nous confions toutes les gourdes à une petite équipe chargée de faire le plein et nous continuons jusqu’au ruines de la ferme des Rimets.

En cours de route, Cécile nous fait goûter les feuilles d’une plante qui pousse au bord du chemin : quand on les mâche la sève a d’abord un goût de petit-pois puis vient un goût de... réglisse !

En attendant le retour de l’équipe de la source, nouvel atelier botanique pour décrire et identifier une autre plante : le Lottier Corniculé.

Après la traditionnelle sieste à l’ombre, reprise de la randonnée en montagne russes. Le sentier abouti sur les pistes de ski de fond, qui alternent courte montées raide et longues descentes. Petit à petit notre destination se rapproche. C’est la cabane de vente des forfaits de ski de fond et son large préau bétonné qui sera notre abri du soir.

Pendant que certains préparent le repas du soir, Céline organise un nouvel atelier botanique. Il s’agit d’extraire le tanin des plantes et de le fixer sur un tissu. Afin comparer la teneur en tanin de différentes plantes la récolte est éclectique : feuilles de roncier, arbres divers… Il faut ensuite marteler les feuilles au contact d’un tissu pour imprégner ce tissu de tanin avant de révéler et fixer le motif obtenu en trempant le tissu dans un solution de fer puis de vinaigre. On obtient ainsi un motif végétal imprimé sur le tissu.

L’enthousiasme pour cet atelier est perceptible au nombre de décibels généré. Ça résonne drôlement bien sous le préau !

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La météo annonçant un risque de précipitations pour la nuit, le préau est enturbanné de 3 côtés avec des tarps du plus bel effet. Et l’ondée ne tarde pas arriver, mais chacun peut se réfugier au sec sous le préau. Dominique D. a choisi la version « nuit acrobatique sous les arbres » en enfilant son sursac depuis dans son hamac !

Mardi 05 juillet, transfert, jungle et reportage TV

Willy et Thomas ont cogité hier soir pour optimiser le transfert de ce matin : objectif que toute la troupe soit prête à partir à 9h30 à Pont Chabert (juste en amont du canyon des Ecouges) à 7km de notre campement, car aujourd’hui les choses sérieuses commencent. Au programme Cécile nous a concocté une traversée de la « jungle » avec une rude montée. Nous avons aussi rendez-vous avec une équipe TV de France3 qui doit faire aujourd’hui un petit reportage pour le journal de France3 Alpes.

Le plan de Willy et Thomas se déroule sans accroc, toute la troupe est prête à décoller avant même 9h30… il ne manque que les journalistes qui ont été retardés sur la route. Cécile et Céline profitent de l’attente pour présenter une nouvelle plante : la reine des prés. Elle sert aussi bien à faire des tisanes qu’à aromatiser des gâteaux.

Finalement nous partons sans plus attendre l’équipe TV, ils nous rattraperont en cours de route.

La montée commence par une large piste bien ombragée, il fait frais le long du ruisseau. L’équipe télé nous rejoint et nous quittons la piste principale pour poursuivre la montée en sous-bois. La rivalité entre les joëlettes de Matmat et Vincent pimente la montée dans la forêt. Bientôt les petits sentiers herbeux laissent place à une trace « drêt dans l’pentu », fini de rigoler. On embauche les journalistes pour tirer à la corde, et ça passe !

Le chemin se rétablit sur une large piste forestière presque de niveau, mais pas pour longtemps : la section suivante est un long raidillon étroit et pierreux. Cette fois les joëlettes passeront une par une. C’est l’occasion de filmer quelques plans spectaculaires pour l’équipe de France3.

Après la séquence « transpiration », le chemin vallonné (et boueux !) reprend dans la forêt jusqu’au pique-nique de midi, bien mérité. La pause s’étire un peu, l’équipe télé fait quelques interviews pendant la sieste. Charlot a trouvé l’arbre idéal pour se gratter le cou et savoure son plaisir en secouant un arbre entier !

L’équipe télé nous quitte car ils doivent rentrer le soir même. Même si le parcours est encore long, il n’y a plus guère de difficultés et Matmat trouve que cela manque d’émotions : il réclame des pierres, des cahots, des trous, des troncs d’arbre à franchir !

En fin d’après-midi nous arrivons à notre lieu de bivouac : la ferme de la Fessole. C’est un grand bâtiment isolé dans un champ au pied du pas de Pierre taillée. La ferme est en partie restaurée : il y a un petit local (l’ancienne cuisine, la seule partie habituellement ouverte pour les randonneurs) et à l’étage une immense grange totalement vide dont le plancher a été refait entièrement il y a quelques années. On y accède depuis l’arrière par des portes monumentales. Pour l’eau il faut aller à la Fontaine des Sangliers, à 1 km de là.

L’abri de la grange pour bivouaquer ne sera pas du luxe, car malgré le soleil cuisant de la journée, il souffle un vent du nord glacial dont il n’est pas facile de s’abriter.

Mercredi 06 juillet, le Pas de Pierre Taillée

L’objectif du jour, et le crux du séjour, c’est le franchissement du Pas de Pierre Taillée. La montée s’annonce courte mais très raide, avec un passage de marches sur la fin. Comme nous ne sommes pas sûr que notre âne puisse le franchir, Cécile décide de faire d’abord passer Charlot de bonne heure le matin, ce qui permettra un plan B avec un grand détour, si jamais ça ne passe pas. Un petit groupe de 4 personnes part donc, encadrant Charlot, bien chargé des restes du bivouac. On lâche la bride à l’animal, et il passe sans coup férir. Bien joué ! L’âne est déchargé et attaché au sommet en attendant les joëlettes.

Pendant ce temps, arrivée de renforts (un couple nommé Dominique et Jean-Jacques, ça ne s’invente pas) pour compléter l’équipe. Comme la montée est très raide mais relativement rectiligne, la technique adoptée est de passer les joëlettes deux par deux, en mettant une double corde à l’avant. Avec ce supplément de traction, les joëlettes grimpent sans problème.

C’est plus difficile pour Lénaïk et Brigitte qui doivent affronter la rude montée avec leurs seuls mollets ! Mais finalement tout le monde arrive au sommet pour une pause panoramique bien méritée.

La suite de la randonnée est plus tranquille, mais une certaine léthargie nous guette avec la chaleur et après les efforts du matin. Nous irons donc seulement jusqu’au Bec de l’Orient, point de vue panoramique imprenable où la pause de midi s’étire en longueur.

Matmat trouve que ça manque d’émotions fortes et réclame une manœuvre acrobatique pour sa joëlette. Aussitôt dit, aussitôt fait, et finalement tous les passagers veulent, chacun à leur tour, tenter l’expérience !

Après cet intermède acrobatique, la descente par les pistes de ski de fond se déroule sans anicroche. Cécile décide de scinder le groupe : Brigitte et Lénaïk un peu fatiguées par la montée du matin descendent au plus court par la grande piste avec Willy qui mènera Charlot, quant aux joëlettes elles feront quelques détours pour profiter des variantes ombragées. Miracle de synchronisation : les deux groupes arriveront exactement au même moment au lieu du bivouac… en même temps que notre intendante avec le camion (et des boissons fraîches !).

Le camp est monté en camping sauvage sur le plateau de Gèves juste en aval du refuge. Il y a de la pelouse à profusion et un sous-bois accueillant pour ceux qui veulent dormir à la belle étoile.

Jeudi 07 juillet, on a marché sur la Sure !

Après le démontage du campement (très pratique le pont pour faire sécher le tipi !) nous repartons dans la forêt en direction du Pas de la Clé. Arrivés à l’aplomb de la falaise, le vent du nord nous décoiffe, mais la vue est splendide.

Notre expert en relations publiques, Quentin, se précipite avec des flyers à la poursuite d’un groupe de randonneurs montés depuis la vallée. Il faut dire que nous n’avons pas croisé grand monde ces derniers jours.

Après la pause graines, une petite traversée en forêt nous ramène sur la piste qui conduit à la Sure (à ne pas confondre avec la Grande Sure, en face, en Chartreuse). Vue imprenable sur Grenoble et la Chartreuse. Avec le vent on ne sent pas trop la chaleur, mais le soleil tape fort, on forme les joëlettes en carré pour tendre un tarp afin de s’abriter pour le repas de midi (et la sieste qui s’ensuit).

Brigitte et Lénaïk ont retrouvé la pêche après les efforts d’hier.
Après le repas, on retourne jusqu’à la large piste. C’est l’occasion pour Vincent d’abandonner sa joëlette pour se dégourdir les jambes.

Laurence est KO, elle s’endort sur sa joëlette, en fait elle a de la fièvre.
Arrivés à proximité du bivouac à Plénouze, Cécile vaut faire une surprise à Domi : Matmat, Vincent et Thérèse descendent du la joëlette pour finir la grimpette à pied… mais arrivés au sommet de la bosse, emplacement convenu du bivouac, personne ! Domi n’est pas encore arrivée.

En fait le vent du nord rend l’endroit très inconfortable, ça caille et impossible de monter le tipi avec un vent pareil. Il faut déménager loin en contrebas pour trouver un endroit un peu plus abrité.

Après un léger débroussaillage (et la visite du couple de bergers) le campement est installé.

Repas sous le tipi pour s’abriter du vent glacé. Laurence est dopée aux huiles essentielles.

Thérèse, Brigitte et Lénaïk sont déchainées. Ce soir il y a de l’ambiance sous le tipi !
Chacun s’installe comme il peut pour le bivouac, la nuit sera froide et humide à cause du vent et de l’abondante rosée.

Vendredi 08 juillet, crête de la Molière

Après cet ultime bivouac de la semaine, la fatigue commence à se faire sentir. Le réveil est un peu laborieux, car il y a toujours du vent et le soleil tarde à nous rejoindre.

Après avoir replié le camp, c’est reparti en direction des crêtes de la Molière. La piste est large, en même gazonnée par endroits. Vincent en profite pour marcher plus de deux kilomètres. Laurence a retrouvé la forme, elle est dopée au Ravintsara !

Une petite photo de groupe face au Mont-Blanc (si, si tout au fond), puis le sentier longe la crête de Charande, avec vue plongeante sur Saint-Nizier du Moucherotte.
Au détour du sentier, surprise, c’est Aurélien (qui encadre le séjour Vercor’neille à suivre) qui est venu à notre rencontre !

Dans la descente du Pas de Bellecombe, Stéphane trébuche et s’accroche avec Charlot. Plus de peur que de mal, mais avec la fatigue accumulée, il faut rester prudents.

Justement, une verte pelouse entre ombre et soleil nous tend les bras pour la pause de midi. Le pique-nique et la sieste sont bienvenus avant d’affronter la chaleur du reste de la descente.

La descente reprend, d’abord par une large piste forestière puis par de petits sentiers ombragés qui évitent heureusement la chaleur écrasante de la route.
L’étape se termine par une course en ligne pour l’arrivée à la maison (prêtée par la fille de Cécile, merci !) qui sera notre camp de base final.

Pendant que certains filent à la douche (la seule de la semaine), les chauffeurs partent récupérer les voitures au col des Romeyère.

Le repas du soir sous les étoiles est fort animé : Dominique D. met l’ambiance pour la soirée, et les bouteilles (Pommeau, Limoncello) sont sorties comme par magie des bagages !

Samedi 09 juillet, surprise pour Cécile

L’ambiance du dernier matin est nonchalante, il n’y a pas de camp à démonter car le prochain groupe a rendez-vous ici même, et plusieurs accompagnateurs enchaînent même les deux séjours…

Petit à petit le groupe se sépare, mais une bonne partie traine sur place sans vraiment de raison particulière... En effet un rassemblement est prévu à midi pour fêter le dernier encadrement de Cécile. Évidemment celle-ci n’est pas au courant, c’est une surprise.

La fin de la matinée approche et de plus en plus de personnes se présentent avec des alibis loufoques (je suis venu apporter une glacière, je covoiture avec telle passagère, je viens prendre des nouvelles de l’âne…). Cécile est tellement submergée par tous ces arrivants qu’elle n’a même pas le temps de réaliser ce qui se trame !

Finalement c’est la journaliste conviée pour l’occasion (et qui arrive en dernier) qui vend la mèche ! Surprise réussie ! Jusqu’au cadeau (des casseroles spéciales bain-marie pour préparer des onguents à base de plantes) qui cause la stupeur de Cécile (elle a cru que c’était pour cuisiner !).