Val Maïra du 17 au 24 août 2013
Cette escapade entre France et Italie se caractérise par son caractère "sauvage", avec 2 bivouacs en altitude. Le dépaysement est total et nous sommes tous étonnés de pouvoir vivre si simplement, sans notre confort habituel, complètement immergés dans une belle nature.
Arrivée échelonnée au campement, de la joyeuse petite troupe, qui se compose de 21 participants :
Olivier, notre accompagnateur ; Domi, l’intendante ; Karine ,qui veut le devenir ;Jean Jacques, préposé aux boissons(poste capital) ; Jean louis et Marie Paule ; Régis et Véro ; Loîs et Clémence ; Edouard et Nicolas(surnommés Tic et Tac) ; Fabien, Paul, Mylène, Marie- Pierre, Sylvie, Julie, Claire, Elodie et Séverine.
Au cours du dîner, nous jouons au célèbre tour de table, où chacun redit, à son tour, le prénom de tous les autres.
Dimanche 18
Lever tranquille. Petit déjeuner au soleil. Grande première leçon sur les thèmes de l’âne, de la joëlette, des bivouacs pour les nouveaux, et pour les autres !
Puis départ vers Maljasset, où nous faisons une pause à la fontaine pour remplir nos gourdes. Nous admirons un beau cadran solaire et découvrons les toits de lauzes.
Tout le monde fait ses premières armes le long de l’Ubaye :1ères sensations en joëlettes, position des mains, les freins, le fameux ‘’ clic-clic’’, jusqu’au déclic ! Super pique nique, avec café gourmand, un taboulé excellent et du choc inoubliable. Ensuite, 1ère traversée de rivière de la journée, dans une belle eau super transparente !
Après midi ludique, dans les bois, un peu escarpés, très bon travaux pratiques pour les débutants ! Séverine a marché longtemps, avec joie, et nous avons fini par une belle descente dans l’herbe et rejoint le campement par la rive gauche de la rivière.
Claire, comme très souvent, était à la pédale ! Dernière traversée, athlétique ! Certains terminent pieds nus dans les bois : à la guerre comme à la guerre ! Heureusement, la bière était au frais, et nous avons oublié toutes nos émotions autour d’une pastèque et de succulents petits gâteaux. Un quart d’heure plus tard, les conducteurs sont partis poser les voitures au col de l’Arche, où nous les retrouverons à notre retour. Les autres ont pris le temps de se laver et préparer le repas. Vers 20h45, on commence à se poser des questions ? En fait, 1300 moutons en transhumance cheminant sur la route, nos chauffeurs se trouvent bloqués et obligés de suivre le troupeau, ce qui explique leur retard ! On les entendit encore passer, alors que nous nous endormions.
Lundi 19
Dès le réveil, on remballe le campement et on se fait fort de partir avant 9h, car les bergers vont lâcher leurs moutons. Lorsque tout le monde est prêt, nous prenons à nouveau le chemin de Maljasset pour faire le plein des gourdes et débuter la randonnée, par le vallon de Maurin.
Nous passons près de la croix Passour, avant de s’arrêter pour le pique nique à la cabane inférieure de Mary. Mais l’averse nous surprend, et nous montons le bivouac en catastrophe.
Dans la chaleur humaine, nous laissons passer les nuages en dégustant le chocolat à la menthe de Jean Jacques et en s’assoupissant. Jean Jacques repère 5 chamois…ce qui occupe les curieux ! Au bout d’une bonne heure, nous reprenons la route pour la cabane supérieure de Mary. IL est temps d’installer le vrai bivouac ; Quelques téméraires partent à la recherche des lacs Marinet et s’y baignent ! D’autres, à la découverte de la bergerie et de sa bergère !
Nous nous réchauffons avec un succulent bol chaud de lentilles et carottes à la poitrine fumée. La bergère nous offre gentiment une bouteille de génépi, et nous prédit une belle nuit sans pluie…
Aussitôt, une tempête s’abat sur nous, avant le dessert, et nous nous réfugions à 21 sous la bâche… ! Cela ne nous empêche pas de nous régaler avec les galettes charentaises de Dominique, de la compote et un bon verre de génépi. La pluie se transforme en grêle et les glaçons sont arrivés trop tard pour l’apéro ! Bonne nuit de bivouac, les uns sous la bâche, les autres à la belle étoile.
Mardi 20
Réveil surprise : il a gelé pendant la nuit ! On sort cagoules, bonnets, gants jusqu’à l’arrivée du soleil. Plein d’eau à la bergerie. Tout le monde démarre dans un même élan, puis arrêt obligatoire car Mainon avait un gros problème de bât (le ventre ayant gonflé, le bât tournait). Direction Col Mary sous un ciel bleu azur. Fabien et Séverine atteignent le sommet à pied.
Un couple de randonneurs se renseigne très sérieusement. Ils habitent l’Ardèche et cela fera probablement de nouveaux accompagnateurs pour l’an prochain. Dans le même temps, Domi et Karine, redescendues à Barcelonette, recrutaient également dans la queue chez le boulanger. Avant de repartir, après la super salade du pique-nique, nous glissons un message dans la boite-aux-lettres du col, « vive les randos Handi Cap Evasion entre handicapés et valides, c’est comme le col Mary, il n’y a pas de frontières ».
Après-midi de descente à travers les alpages italiens. Nous croisons des vaches magnifiques, très curieuses, qui nous avaient bien suivis. Début assez technique mais ludique, puis fin moins technique mais plus laborieuse. La pente et la fatigue ralentissent le rythme. Nous retrouvons avec plaisir Domi et Karine au camping. Oh miracle ! il y a des bières fraîches et des douches chaudes. Une fois de plus, Domi nous surprend : avec un simple réchaud, elle nous concocte un menu 4 étoiles. Mylène s’exclame : « je serais allée au resto ce soir, j’aurais choisi ça ! ». Nous sommes tous d’accord. La soirée se termine en beauté autour d’un feu de camp entretenu par Jean-Louis et Loïs, grâce au gérant du camping qui nous a gentiment fourni en bois. Du coup, nous nous attardons un peu avant une nuit courte, mais bonne.
Mercredi 21
Vers 6h30-7H, tout le monde se lève, et nous prenons le petit déjeuner tous ensemble, pour la 1ère fois. Après avoir plié le camp, nous faisons halte dans le pittoresque village de Chiappera.
Puis route goudronnée sur 2 kms environ, pour enfin atteindre le début de la grimpette. D’abord dans la forêt, puis chemin muletier jusqu’à la source de Pausa, où nous sommes bienheureux de déguster une plantureuse et providentielle salade de pommes de terre et hareng ! Ensuite, paisible halte au pied de la source, havre de fraîcheur, de paix, et repaire de papillons. Nous reprenons la route avec un Mainon pas bien motivé, pour une courte montée vers un bivouac idéalement situé, au pied de la source del Baciasse, dans un cirque paradisiaque de dentelles rocheuses.
Nous dormons sous la pointe de la Reculaille à 2000m. Après une pétanque improvisée avec des pierres carrées et une discussion sans fin à propos de la grotte qui nous surplombe, Jean-Jacques lance un concours de formes imaginées dans les rochers. Nous avons plusieurs fois joué, à ce jeu là ! Autour du feu de camp, nous apercevons plusieurs chamois, qui nous observent de là haut. Après consultation, nous montons une bâche pour le bivouac même si beaucoup dorment tout de même à la belle étoile.
Jeudi 22
Réveil par le soleil qui vient sous la bâche. Grosse journée annoncée. Départ de bonne heure pour grimper à la fraiche, montée au Pas de la Cavale par un pas « super costaud » que les joëlettes ont préférer éviter. Résultat, passage en dévers dans un pierrier super glissant et très pentu que nous passons tant bien que mal à 4 pattes (6 par joelette). Séverine et Fabien passent par le fort et le pas, Séverine à 4 pattes et Fabien encordé. Grands applaudissements à l’arrivée !
Après, traversée dans les alpages. Nous passons la frontière en levant le fil d’un parc à mouton. Belle surprise, descente sur le lac de la Reculade( 2503 m)
Mainon a été exceptionnellement coopérant dans la descente. Super pique nique au bord du lac. Tous ceux qui le désiraient se sont baignés, y compris Fabien.
Nous entamons la descente par le vallon de Rouchouze après avoir croisé un troupeau de mouton sous la haute surveillance d’un patou qui nous avait à l’œil. Les équipages se relaient, se forment et se reforment tout le long de cette longue après midi. Paysages grandioses, nous nous régalons sous un ciel toujours éclatant. Bien fatigué, nous arrivons au bord de la rivière Ubayette, après un arrêt pour remplir nos gourdes à la pompe municipale de Larche.
Nous retrouvons Domi et Karine qui nous ont préparé de belles surprises. Goûter bien appréciable avec gâteaux et pastèques pour nous remettre de nos émotions. Les équipes cuisine, installations et toilettes se mettent en mouvement jusqu’au 2ème apéro autour de la table du dîner. Nous le prenons comme d’habitude sous le soleil couchant. Toast de sardinades, suivi d’un sauté de poulet aux coquillettes et d’un inoubliable tiramisu !! On a léché le plat jusqu’à la dernière trace : prélavage au top !
Olivier nous donne les consignes pour le lendemain que nous écoutons attentivement. Spectaculaire lever de lune derrière la montagne dénommée Tète Dure. Vers 22h, beaucoup partent se coucher tandis qu’un petit groupe reste pour admirer et commenter les constellations. Petit ron ron sympathique, pour ceux qui s’endorment.
Vendredi 23 aout
Arrivée au petit matin de jean Luc, notre aide du jour. Petit dèjeuner vers 8 h (grasse mat) sous un bon soleil qui nous réchauffe très agréablement. Départ tout doux et tranquille le long du cours d’eau de l’Ubaye puis en pente (très) raide dans la forêt. Bonne longue pause avec graines, puis descente digestive vers le ravin du Pis, dans le vallon de Parrassac où nous nous installons au bord d’un petit ruisseau bien frisquet, pour partager notre repas (1950 m). Longue sieste à la fraiche, bains de pied et vaisselle.
Après midi tranquille, repos et échanges à 2 ou 3, puis retour vers la vallée où nous terminons la soirée autour d’un feu. Nous arrivons avec une joëlette remplie à ras bord de bois, ramassé pendant le dernier Km. Les uns préparent le feu, d’autres le banquet. Nous dégustons de délicieuses pommes de terre, cuites sous la braise, accompagnées de ventrèche et de saucisses : un vrai régal !
Enfin nous chantons, grâce au carnet de chant, retrouvé dans le camion ; puis la soirée se termine par un tour de paroles où chacun s’exprime à propos de ce merveilleux séjour. Retour sous la lune et les étoiles jusqu’à Larche.
Samedi 24 aout
Tout est démonté et rangé, en un temps record, grâce à la participation active de chacun. Séparation vers 10h et retour à la civilisation, un peu oubliée, il faut le dire, après ces quelques jours d’immersion dans la nature.