Tête de la Cula, fallait oser !

25 janvier Reportages

Mais qu’à cela ne tienne : nous sommes à Handi Cap Évasion et rien ne pourrait nous faire plus plaisir, surtout cette année !

Installation du camp, des tentes individuelles (n’en prenez pas l’habitude, c’est juste parce que cette année c’est covid ! ), coup de main pour l’intendante puis apéro : il n’en faut pas moins pour que le groupe soit complet.

Nous sommes donc samedi soir et samedi soir c’est ... tour de table ! Aurélien, ultra fan, nous donne la consigne : vous dites votre prénom et basta.

Martin débute et semble avoir un prénom particulièrement long genre "Je m’appelle Martin, je viens d’Alsace et j’en suis à mon ...". STOP ! Tu t’appelles Martin quoi !

Sibylle, Céline, Sophie d’Anjou, Salomé, Noé, Valentine, et Adrien sont les (parfois très jeunes) nouveaux. On vous le dit car au bout de 4h le lendemain il n’y paraîtra déjà plus. Marie-Sylvie quant à elle annonce que c’est sa première intendance. Elle triche un peu car c’est elle qui avait nourri l’équipe Pérou lors de sa prépa de l’automne dernier.

Aurélien est un habitué de l’aventure et c’est avec bonheur qu’il nous apprend que cette semaine se passera avec toute la famille Lebrun-Bellion.

Charlot complète la fine équipe et semble en forme. Il le faut : c’est le pique-nique de 25 personnes qu’il va porter c’t’animal !

Le dimanche verra la troupe s’ébranler sur les flancs du vallon du Cristillan. Évidemment, l’idée n’est pas de suivre le fond, ce serait trop facile. Les bleus se mettent aux manettes sur les pistes à jeep et ne les quitteront plus, même quand cela devient technique. Ça promet !

Comme nous n’avions pas assez transpiré, nous prendrons de plus la version haute du programme, pour replonger en fin d’après midi vers le torrent.
Aurélien attend 17h30 pour prendre la météo. Nous devrions monter en bivouac le lendemain pour gravir la Tête de la Cula mardi.
Raté, il faudra revenir : les orages s’annoncent pour la fin d’après-midi, et le lendemain reste incertain. La raison s’impose, nous retournons au camping.

Marie-Sylvie part en éclaireuse et négocie notre place malgré la foule : les deux campings débordent, la mairie de Ceillac a même dû ouvrir un autre terrain pour accueillir les randonneurs !

Le repas de midi se déroule au milieu des parapentes. Entre ceux qui décollent (parfois en catastrophe) et ceux qui atterrissent, Charlot se vaccine et se rassure. Pas une oreille qui bouge au bout de la troisième toile qui siffle autour de lui, bravo !
Aurélien, inquiet des orages, envoie Yann-Gaël et Laetitia monter les marabouts en avance, au cas où. Ils retrouvent Marie-Sylvie et finissent de construire le village de tentes juste à temps ! Grosses gouttes et grêles accueillent les retardataires de 16h et c’est un marabout parfaitement tendu qui hébergera le groupe. Le second marabout n’a pas eu le temps d’être accolé mais la bâche est bien mise également et nous restons sereins pour la nuit à venir.

Nous poursuivons notre changement de programme en visant le col de Bramousse. Un coup de fil à Lydie, la locale de l’étape, et c’est validé : elle en a refait le balisage la semaine précédente et nous garantit que cela passe en joëlette. Vendu !

En effet, le chemin est roulant mais parfois ... vertigineux. L’occasion d’apprendre à Céline que c’est le type de sentier préféré de Laurence :-D

Une fois les choses mises au point, on monte, on monte, on monte. On croise du monde, on se fait doubler, on communique. En effet, cette année, les gens ne sont pas partis à l’étranger ... Que de monde sur les sentiers ! Les flyers sont distribués par Claire qui, pour dégainer plus vite, les stocke sous ses genoux.

L’ombre au col n’est pas de refus, le soleil tapant fort. Après une belle pause, Aurélien souhaite varier les plaisirs : c’est parti pour une fin de descente technico-ludique entre les sapins et agrémentée d’épingles à cheveux très serrée. L’occasion de se souvenir que les nouveaux sont nouveaux et n’ont pas encore expérimenté le "rentre dans les brancards" pour éviter d’être propulsés dans les talus. Comme le reste, la méthode est vite assimilée. Les anciens en seraient presque agacés, eux qui ont mis 5 séjours à comprendre l’équilibre aux brancards arrières sur les pistes à jeep.

A proximité de Ceillac, la "pumptrack" attire irrésistiblement Martin, Séb et Adrien qui se déroutent du droit chemin pour quelques tours de bosses et virages relevés.

Retour au camping fourbus (sauf les nouveaux, évidemment) mais contents de la journée. De plus, une bonne nouvelle éclaire les visages : demain, c’est bivouac !

P’tit déj à 7h pour gagner du temps : la montée devrait être rude. Reprenons des tartines. 1h de bitume pour conserver des forces. Puis on grimpe. Les costauds prennent les cordes : Loïc, Martin, Matthieu, ça grimpe sec avec eux.

Tout à coup, on se croit au tour de France : la foule en délire nous encourage ! Noé, Valentine et Salomé, 5, 7 et 11 ans, ont pris de l’avance ce matin avec le camion et Marie-Sylvie et Élodie les ont emmenés le plus haut possible sur ce chemin manquant de fantaisie.

La jonction se fait autour d’une pause graines bien méritée : il fait beau, chaud, lourd, et nous n’arrivons pas à déterminer si cette route d’exploitation est une piste verte ou rouge, l’hiver venu.
Qu’importe : c’est bien raide et ça décrasse tous ceux qui ont bien profité du confinement.

Heureusement, des coups de mains spontanés ou non (merci Élo) se présentent et c’est avec 3-4 nouvelles "recrues" que nous atteignons le Lac Miroir, enfin !
Ombre pour la sieste, la discussion ou le repas, baignade pour les motivés, la pause est nécessaire.
Pour Charlot également car il porte une lourde charge aujourd’hui : si le groupe est maintenant de 23 personnes, les duvets, matelas et tipi compensent largement.

La fin de journée est à l’image du début : 400m de dénivelé, droit dans la pente.
Mais l’arrivée tant attendue au Lac Sainte Anne paye largement les efforts et nombreux sont ceux qui plongeront ... les orteils ... dans l’eau ... glacée ...
Il y a là encore du monde et nous communiquons à tour de bras avant de plonger en contrebas pour un superbe bivouac.

Quelques brebis, un parc vide rien que pour Charlot, 2-3 chiens pour veiller au grain, nous savourons la soirée et l’agrémentons de chants plus ou moins maîtrisés, soutenus par les belles voix de Sibylle et Guillemette.

Sophie, Séb et Erwann dormiront dans le tipi, accompagnés de Sophie d’Anjou, Matthieu, Claire, Makkish, les enfants, et bien d’autres tenteront la belle étoile, à proximité des divers tarps. Marie-Sylvie choisira la prudence en s’installant directement sous le sien, qui se fera finalement la belle en pleine nuit.

Quant à Pierre, avec sursac mais sans toile de survie, c’est la bâche bivouac qui l’accueillera finalement.

Nuit sans rosée, quelle joie de ranger ses affaires si rapidement !

Nous redescendons par un sentier monotrace que nous sommes bien heureux de ne pas avoir grimpé la veille. Là encore, la foule nous croise et nous montrons tous notre plus beau profil, pour recruter le plus possible.

En fond de vallée, nous retrouvons le parking pour une pause graine.
Le repas de midi se fera le long du Melezet, avec une pause fraîcheur pour accélérer la mise en route.

Excellente idée : un orage nous tombe finalement dessus à 2 km de l’arrivée. Bref mais intense, il nous laissera avant l’arrivée, histoire qu’on puisse sécher un peu.

Sophie-Zébulon gagne au Taktik, Aurélien en passe une très mauvaise nuit. Il se défoule le lendemain, pour notre dernière journée de rando.

Direction Guillestre, par les sentiers. Techniques et pentus, en sous-bois, c’est notre second jour de reconnaissance en direct. L’occasion de confirmer les nouveaux, voire de s’auto-décerner les joëlettes de bronze, n’est-ce pas Guillemette ?

Le repas de midi se déroule sur un lieu propice aux béquillages d’école.

L’après-midi est nettement plus ludique et c’est l’occasion de prouver que nos débutants ne sont plus des bleus. Leurs formateurs envisagent donc une autre facette des séjours : la finesse et la délicatesse.

Sibylle s’échappe pour aller chez le médecin : après la piqûre sur le tibia d’Adrien, c’est le poignet qui est attaqué. Une simple entorse, voilà qui rassure tout le monde.
Guillemette nous quitte dès le soir, étant de mariage le lendemain : elle a tenté de veiller aux hématomes sur les jambes, elle est témoin !

Petit baptême des nouveaux experts, histoire de respecter la tradition.

Le tour de table est comme souvent chargé d’émotions. Les nouveaux regrettent d’avoir découvert les séjours si tard, les parents sont heureux de ces partages en famille, les plus anciens sont ravis d’avoir rechargé les batteries pour l’année.

Tout le monde est soulagé que les séjours aient pu avoir lieu et chacun croise les doigts pour les suivants : quel bonheur, ces moments là !

Un message de l’Inspecteur Gadget, qui a passé la semaine avec nous : "Merci encore à tout le monde pour tout ! Tout était parfait ! Ça restera une expérience humaine riche en enseignements et en émotions ! Au plaisir de refaire un séjour !"