Sud Dévoluy du 26 juin au 03 juillet 2021

25 janvier Reportages

Un séjour entièrement itinérant, comme les aime Olivier ! dépaysement assuré et un parfum d’aventure pour tout le groupe. Pour bien apprécier, il faut avoir un esprit baroudeur, que l’on soit passager de joëlette ou accompagnateur.
Le départ se fait de Rabou, petit hameau chargé de l’histoire d’Handi Cap Evasion car la maison de la famille Oriol a été longtemps le Q.G. indispensable pour l’organisation de nos séjours en montagne.

Car la montagne aurait été fade sans eux, voilà une brève description des joyeux lurons de cette épopée. Ce qu’ils aiment, et ce qui les caractérisent :

  • Tom, cadet de l’équipe (13 ans, bravo à lui !), sportif et ingénieux. Il aime la nature
  • Yvette, ridée radieuse, optimiste. Elle aime jardiner.
  • Stéphanie, discrète et souriante. Elle aime danser.
  • Christine aime la nature grandiose, elle est riche de toute la Vie, avec un grand Vé.
  • Elliot, aime le basket, heureux et à bout (témoignage, fin de séjour !)
  • Philippe, pugnace, fatigué, breton, réservé et observateur. il aime le sport, surtout le ski de fond.
  • Eric aime le foot, le sport et les séries et les chansons. Il est cher.
  • Jean-Yves aime le ski de fond, il est hyperactif, sportif physique
  • Raphaël aime le bricolage & les loisirs créatifs. Il est profondément gentil et sensible
  • Renaud ressemble à Jean Reno. Il est cinématographique, tire la patte, aime le dessin
  • Chamane est attentif, plutôt canin et aime la sieste à l’ombre
  • Olivier est rouge, il n’a pas de passion, si peu-être Jean Lou et les sandales.
  • Flore aime les douches brûlantes, butineuse et gémeaux
  • Christian aime la randonnée. Il est plutôt schtroumph grognon
  • Patricia aime le chocolat et vivre au jour le jour, plutôt grain de sel
  • Isabelle aime la vie dehors, optimiste et partante pour toutes les propositions d’activités !
  • Nadia aime la balade à vélo, curieuse et volontaire
  • Yvane aime la découverte dehors, sportive et nature
  • Myriam aime les noisettes et la nature, éconologue (écolo&économe !), elle a de la gratitude
  • David aime le sport qui prend un autre sens avec ses enfants, plutôt organisateur
  • Patrick est fainéant et fatigué de naissance ;) il aime être dehors et être en lien
  • Jean Lou aimait la moto, et maintenant la joëlette et la peinture. Tolérant, jovial, il aime la vie et Olivier !

Et cette équipe, ça donne quoi quand elle se balade dans le Dévoluy ?

Jour 1 - Retrouvailles chez Patrice. Il nous abrite dans son sublime jardin avec la vue sur Rabou, aux fins fonds du Devoluy. Il nous offre les ragots du villages, des nouvelles fraîches des anciens d’HCE de la région, de l’eau, une prairie dense et moelleuse, des noisettes et du chocolat. Merci Patrice !
Premier jours, préchauffage, montée au col de la Brèche par une longue piste. Arrivent avec les alpages les premières difficultés. Les accompagnateurs apprennent a faire connaissance, les nouveaux HCEéens profitent de la piste pour faire leurs armes sur l’art de faire "cliqueter" la joëlette sans se cramer les bras, ni le dos, ni les gambettes.
Au col, nous croisons des touristes - probablement gapençais. Ce sera quasiment nos seules rencontres de la semaine, car le Dévoluy, à la fin juin, c’est loin d’être bondé !
En fin de journée, l’orage nous guette. il en est de prévu tous les 2 jours. Olivier tourne et retourne le programme dans tous les sens, prévoie des plans B. Qui plus est le chemin qui devait nous mener au bivouac le lendemain a été abimé par les orages et en devient très dangereux. C’est décidé, nous ne partirons pas en bivouac lundi mais ferons le tour du Puy qui domine Rabou.
Les torrents qui longent le terrain de Patrice nous offrent une douche fraîche et salvatrice. L’orage ne vient pas, les apéros délicieux et l’atmosphère douce.

Jour 2 : Levé 6h /6h30. Bon pied bon oeil. Nuit paisible, étoilée, sans vent, ni grand froid. l’ombre du noyer nous protège de la rosée.
Nous traversons le village de Rabou pour attraper la piste qui fait le tour du Puy. Un habitué du village nous salue et nous félicite à notre passage. Les boulistes, eux ne sont pas encore à leur poste.
Nous grimpons une piste assez raide, au grand dam d’Isabelle, mal-voyante, qui contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne raffole pas des pistes (car l’on s’y ennuie !).

Arrivés dans les alpages, nous sommes naviguons sur mer belle, couverte de fleurs violettes, bleus, jaunes, roses, oranges... il y en a pour tous les goûts et tous les insectes. Le pic-nic au col, à cheval sur 2 vallées offre un panorama sublime... mais très peu d’ombre. On rougit à vue d’oeil comme des écrevisses !

Olivier part en avance pour trace,r à coups de béquille, un passage car le chemin a également été lessivé par les orages... une traversée de gravier sur un étroit sentier en dévers avec en main gauche un sacré ravin ! Avis aux amateurs ! Ce n’est qu’un entrainement pour la suite mais de quoi nous calmer et nous amener à rester bien concentrés sur nos joëlettes respectives. Dédale de racines et petite caillasse sur un chemin relativement roulant à flanc d’un immense alpage extrêmement raide. Certains flancs du Puy sont intégralement recouverts de genets en fleurs, dont l’odeur nous suivra toute la semaine.
Derniers kilomètres à travers champs où le maire de Rabou s’empresse de mettre en bottes ses foins avant l’orage. Retour de bonne heure, qui nous offre le luxe d’un long et bel apéro. A priori, il n’y aura toujours pas d’orage, les nuages s’éloignent, et ce jusqu’à la fin de la semaine !


Jour 3
 : transfert matinal vers la Cluse. On pose quelques affaire pou le bivouac du soir, au bord de l’Abéou. La journée est bercée par le mou-mouh des vaches qui broutent au milieu des églantiers gros comme des chênes. Une longue pause l’après-midi nous permet d’observer (en tout cas essayer d’observer) les marmottes. Petite baignade au retour de balade. Une belle fatigue en cette fin de 3ème journée (la plus dure paraît-il). Le pastis descend aussi vite que les bûches dans le feu de camp, et les ronflements sont aussi forts que les grondements du torrent !

Jour 4 : le repérage d’Olivier de la veille est fructueux. Il nous a dégotté un parcours sublime. Cinq ânes croisent notre route.
Petite pensée pour Mé-oui, qui coule des jours heureux en champ de retraite... Panorama grandiose sur le plus grand pierrier d’Europe. On monte les joëlettes 2 par 2 dans les passages raides. Les beaux paysages, ça oui on a le temps de les voir ! Grosse sieste noyée dans les herbes hautes et rythmée au cri des sauterelles.

Transfert au col de Festre en fin de journée. Enfin... transfert à la terrasse de l’auberge du col de Festre pour être précis ! Pourquoi choisir entre glace ou bière ? Soyons fou, magnum-bière vont de paire !
Campement sous un ciel étoilé à en perdre le nord. Le soleil une fois couché, le vent mord les mollets. Heureusement Nadia nous chauffe à coup de croziflette. Et après ça, on se sent invincible !

Jour 5 : jour de persévérance, jour de peur, jour de grande classe. Oui car c’est la classe de monter raide dans l’herbe haute et passer à flanc de falaise sur des dédales de caillasses en millefeuille quand un chemin de piste monte paisiblement par le fond du vallon ! 40 chasseurs alpins nous doublent sans sourciller.
Jean-Lou a la moustache qui frise en voyant ses anciens collègues. D’autres sont déçus de pas avoir un petit coup de main (vue les gabarits, on aurait passé le col plus vite, pas de doute !). Après un passage carrément vertigineux, un plateau kirghiz et un pic-nic intermédiaire, on attaque ZE COL DES ZAIGUILLES. Sortez les langues, ouvrez les poumons, ça dérouille ! à 6 par joëlette, on finit par y arriver. Je verse ma larme à l’arrivée. Trempée de sueur, que le vent glaciale ne sèche pas, transie de joie, mordue de grand air et de paysage aérien.

Comme une drogue, la redescente est d’autant plus ... dure ... ! Caillouteuse, raide, instable et vertigineuse... En plus d’être dure elle est VRAIMENT longue. 5 bonnes heures à la sortir. Nadia aura plus d’une fois le temps de se poser des questions en nous attendant en bas...

Mais voilà on arrive, et l’apéro est au rendez-vous (on ne lâche rien !). Jean-Lou se prend un fou rire de fatigue ou de joie, peut-être les deux.

Jour 6 : décollage la fleur au fusil et les courbatures aux jambes pour un dernier jour de simple descente... MAIS (car il y a toujours un mais...) le sentier des gardes qui descend à Lus la Croix Haute se révèle être un exercice de précision. Ravin à droite, caillasse verticale à gauche. Petit chemin parfois en dévers et en zig-zag. Un beau traquenard, qualifiable de ludique aux JO de la descente en joëlette ! Cela fait presque bizarre de se retrouver dans un camping, dans un village après 1 semaine de grande nature. Retour en douceur à la civilisation, jusqu’aux adieux ... déjà nostalgiques du samedi matin !

Merci Olivier, Merci Nadia, vous avez été en or !