Sancy-Mont Dore - 21 au 28 juillet 2018

25 janvier Reportages

Samedi

A 50 km au sud de Clermont-Ferrand, rendez vous au camping la Gravière, à Besse et Ste Anastaise, un peu au frais à 960 m d’altitude,le groupe se retrouve petit à petit autour d’Aurélien qui va encadrer la troupe, et de Lydie, qui va la nourrir…
Nos amis passagers, Bruno de Bretagne, Jérôme de Beauvais, Émilie de Joué les Tours, Laurence l’otarie bretonne comme elle se surnomme malicieusement... Et aussi Dominique, randonneuse expérimentée que ses yeux trahissent un peu….
Et puis tous les accompagnants dont certains se connaissent déjà, Lætitia, Anne, Claire, Audrey, Héloïse, Juliette, Isabelle, et chez les hommes, Vincent, Philippe, Fadi, Stéphane, Marc, et le binôme de petits reporters facétieux, Paul et François qui se proposent d’immortaliser nos exploits à venir.

Montage du marabout et des tentes sous l’œil de Mainon /Mai-oui tout à fait à l’aise sans la ferrure de ses antérieurs, et qui se montrera costaud, espiègle, craintif et affectueux, avec son caractère de mulet à peu près assagi par l’expérience… !

Dimanche

Départ pour un tour de chauffe au dessus du village de Besse, en direction des estives vers les remontées mécaniques de la station de Super-Besse, pour former et évaluer les effectifs dans les sentiers pentus, empierrés et racineux qui vont être notre terrain d’évolution pour les six prochains jours.

Car l’Auvergne, avec la rondeur des Puys, cache cependant de redoutables chemins « casse-pattes » qu’Aurélien va nous faire gravir et découvrir en plein vent ou sous couvert des chênes, hêtres et sapins.
La journée se termine par la traversée de Besse, dans sa foire aux Vins et fromages, avec bien sûr des haltes et dégustations en tous genres, les joëlettes bouchonnent un peu dans les rues odorantes et musicales, avec de belles maisons historiques et séculaires de Pierres Noires.

Lundi

On plie et lève le camp pour se rendre au lac Pavin, (alt 1197 m ) en repassant par Besse où a lieu le marché hebdomadaire, avec encore quelques « arrêts aux stands »... Mais il faut avancer à travers prés et pistes de transhumance (balisées pour les circuits hivernaux de raquettes ou ski de fond), nous suivons par endroit le GR 30…

La descente vers le lac Pavin par un sentier touristique encombré est un peu acrobatique, et la remontée, après en avoir fait le tour du plan d’eau le sera encore plus …
Pause déjeuner au bord du lac, puis conférence technique et historique d’Aurélien sur les particularités volcaniques du site, attention la migraine…et sous la canicule en période digestive…

C’est un « maar » phréato-magmatique, de 600 m de diamètre et 90 m de profondeur, dont les eaux et la biochimie sont particulières, ce « lac méromictique » est en repos mais pourrait se réveiller…
Et après la légende terrifiante de la chaise du diable, nous quittons les lieux par une ascension non moins terrible le long d’une cascade abrupte, au dessus de laquelle on rejoint enfin une piste carrossable où le croisement de gros tracteurs et leurs énormes remorques de rouleaux de foin causèrent quelques frayeurs à nos passagers en joëlettes….

La vaillante troupe a su franchir les obstacles, échelles sur les barbelés, chicanes de clôtures électriques, tourbières spongieuses avec passerelles surélevées sur plusieurs dizaines de mètres, et même, blasée par les paysages lunaires, ne pas s’étonner d’un module stationné en plein champ, du coté du Puy de Montchal (alt 1411 m) .

Puis c’est la descente vers le bivouac, au bord d’un ruisseau en lisière de forêt à proximité de la ferme des Ribages, production de miel et fromages.

Ce fut l’occasion de se détendre, reposer, laver, préparer le repas pendant le traditionnel apéritif, avec un beau temps chaud qui va nous accompagner encore quelques jours…malgré des nuages parfois menaçants.

Mardi

Démarrage de bonne heure, en direction du sommet convoité, mais il y a de belles grimpettes à flan de colline, et nous cheminons sur le sentier sans ombre, dans l’estive pentue, contournant des pics émergents, traces des cheminées de lave, obélisques déchiquetés….
Le chemin devient encombré de touristes, nous sommes à la jonction du GR 30 et du GR 4, et à proximité de l’arrivée du téléphérique du Puy de Sancy dont l’accès est proche…
Arrivés au col, il y a foule… et la piste zigzagante en escaliers menant à la plate forme étroite du sommet ne permet pas, dans ces conditions, d ‘y accéder avec joëlettes et mulet… Un rapide referendum nous fait choisir le Puy Ferrand ( alt 1854 m au lieu des 1885 m du Sancy…) pour aller faire notre sommet…. c’est juste à coté… tourner à droite et pas à gauche… on aura ce sommet en fond d’image.

Après une dernière rude ascension du sentier balisé de cordelettes, où Mainon fait quelques écarts intempestifs, on arrive sur une surface plus large et accueillante… La photo témoin de l’exploit, avec la banderole rituelle, est joyeusement réalisée parmi d’autres sages randonneurs avant le pique-nique bien mérité…

Somptueux spectacle que la chaîne des Puys, beau temps clair et chaud, et l’on devine notre chemin de retour par le vallon de Chaudefour… Parmi les chaumes, genêts et fleurs de bruyères, nous allons cheminer jusqu’à l’orée de la hêtraie où la descente sévère commence…
Il nous faut franchir, par un chemin peu fréquenté, des passerelles étroites établies sur les passages humides de torrents encaissés...

Façon « Indiana Jones » avec roues et sabots…. avec prudence et succès dans les lacets en sous bois, nous arrivons à la maison forestière à proximité de laquelle nous allons bivouaquer deux nuits…

Lydie pense à tout, même aux anniversaires d’Isabelle et Anne !!

Mainon nous aura gratifié de quelques solo-express en « hors piste » et descente avec ses sacoches, on avait déjà eu le matin un échantillon de ses incartades causées par le vrombissement subit d’un hélico de secouristes, mais à chaque fois il est sagement revenu dans le bon et étroit chemin… À la grande satisfaction de Lætitia et Héloïse… !

On aura monté 700 m et descendu 800 m… !

Mercredi

Après une nuit tranquille, sans menace humide, la journée est annoncée douce par Aurélien qui prévoit une boucle dans la Réserve Naturelle par un sentier « technico-ludique »…
Çà commence par une ascension relax, par un chemin large herbeux vers un ancien site de ski de fond jusqu’ à une estive ensoleillée, ponctuée de bosquets isolés, sous lesquels nous allons déjeuner.

Repas agrémenté de rafraîchissements externes au pistolet à eau que certaines ont acquis pour le bien et la distraction de tous. ! Au motif pervers que c’est plus amusant de se mouiller ainsi plutôt que de transpirer à porter des cailloux subrepticement et clandestinement glissés dans certains sacs à dos…
C’était la rubrique « animation-action-réaction » gérée par des ados/adultes festifs et décontractés… ! Ambiance et contagion garantie, efficace sous la canicule…
La descente allait nous calmer, par le sentier de Liadouze avec des passages acrobatiques sur des dalles glissantes, raides, des troncs à franchir, des escaliers de roches et racines dans des pentes à 45 °, exigeant un regroupement des équipes et un commandement synchronisé et énergique Merci Vincent pour la gestion de ces passages scabreux où la confiance des passagers ne s’est jamais démentie… Quelques randonneurs externes étaient ébahis, anxieux, puis admiratifs... !

On est passé au pied de la dent de la Rancune (96 m de verticale) de l’aiguille du Moine, et de la Crête de Coq, pics basaltiques et hauts lieux d’escalade.

Juste avant le retour à la maison de la Réserve et au bivouac, petit détour par la source Sainte-Anne et son eau ferrugineuse, sodique et carbonatée, chaude et au goût amer, colorant le ruisseau de teintes rouilles et ocres caractéristiques.

Jeudi

Matinée tranquille de transfert par la route jusqu’au col et lac de Guéry, (alt 1244 m) où un bain de presque tout le groupe a rafraîchi les organismes malmenés, et permis à Jérôme , Émilie et Laurence une immersion totale en toute sécurité, et avec un plaisir visible…

Dans l’après midi, ascension tranquille, mais musclée vers le buron de la Montille
dans les estives et les zones humides, avec passage désormais banal des barrières électriques et échelles de franchissement de clôture, avant un final assez raide entre chênes et barbelés, en suivant le GR 30, et avec la station Mont Dore en contrebas.

Installation dans le bâtiment daté de 1850, inchangé, rustique et sécurisant, dont Aurélien nous a ouvert l’accès réservé aux amis… !
Cette ancienne ferme d’été accueillait hommes (3 à 4 personnes) et bêtes de mai à octobre, pour le pâturages de troupeaux et transformation de lait en fromages (St Nectaire). L’eau est dans un vallon à proximité, et le troupeau de génisses, Salers et Aubrac, va cohabiter avec le mulet en liberté bien appréciée... mais surveillée... Un service bois et eau est vite organisé avant le dîner festif prévu par Lydie (truffade et bananes flambées).
Et avant le coucher sous les étoiles, pas trop humide ni venté , notre AEM heureux et polyvalent (il nous fait déguster sa bière… !) anime un quizz sur les lieux, l’association, le séjour… Grand moment convivial de grâce et de plénitude loin des miasmes et de la foule…

Vendredi

On quitte ce paradis provisoire dans une longue descente en sous-bois en direction du camping de l’Esquiladou, près de la station du Mont Dore, avec un passage par les spectaculaires cascades de Quereuilh et Rossignolet, havre de calme et de sérénité, c’est une promenade familiale locale…

On y fera notre dernier pique nique, toujours festif, enjoué, dans les fous rires et les aspersions réciproques… il fait (encore) beau et chaud…
Arrivée au camping où un large espace nous est dédié, les sanitaires sont bien adaptés, la piscine accessible et bienvenue, Mainon a son enclos, le camion a des problèmes de santé (fuite suspecte) qui inquiète un peu la hiérarchie car il doit aller sur le séjour Plomb du Cantal dès demain… Le temps se couvre et une pluie diluvienne nous « rince » à peine le marabout monté, l’apéro abrégé sera bien arrosé…
Mais la pluie cesse et le dîner se fera en extérieur sans encombres, tout comme le tour de table final, concentré d’émotion et de rires…

Merci Aurélien de transmettre ainsi ton attachement à ta région, merci Lydie de tes bonnes recettes et de ton efficacité, à la marche et aux casseroles...
L ‘ Auvergne c ‘est de la « vraie montagne » 30 heures de marche , 2200 m de dénivelées, parfois raides, parfois tranquilles mais continues…. Sous une chaleur sans ombres, et des panoramas infinis…

Samedi

Toujours un peu émouvants, les départs se font avec le plaisir d’avoir passé une bonne semaine, et de garder des souvenirs communs dans cet effort collectif, consenti et constructif .
Aurélien part tôt et vite au garage à Clermont-Ferrand, les nouvelles ne seront pas trop bonnes… Les Bretons prennent la route avec patience, les Parisiens aussi, Vincent part courageusement vers Montbrison… en vélo sous la pluie, d’autres rejoignent la vallée de la Loire, la vallée du Rhône… Lydie ferme le camp…
Voici la vidéo de Stéphane, as de la go-pro déjantée...

Et celle de Paul et François :

N’ oubliez pas l’assemblée générale des 30 ans fin novembre !….,