Séjour Val Maïra : du 05 au 12 juillet 2008

25 janvier Reportages

La petite route qui mène au hameau de Maljasset est déjà à elle seule une invitation au voyage. Elle a la patine de ces vieux sacs qui ont déjà bien vécu, qu’on voit dans les aéroports et qui sont tout rafistolés de partout. Le torrent que suit la route et qui est tout calme à l’heure où nous cheminons a été impétueux l’hiver dernier et a encore emporté un bout d’asphalte.

Un panneau judicieusement placé sur le bas côté nous indique le campement. Nous apprendrons plus tard pendant la semaine que celui-ci aussi a souffert l’hiver dernier : l’emplacement a dû être modifié.
En arrivant, on est accueilli par les sourires des participants, de l’accompagnateur (Stéphane) et de l’intendante (Corine).

Le premier jour est l’occasion de tester un peu les joëlettes et l’équipe. On prend ou reprend ses marques. Ca fait parfois longtemps qu’on n’a pas touché aux brancards et ça fait du bien de se dérouiller. Stéphane nous a concocté un petit labyrinthe après manger pour tester notre dextérité. La météo est un peu capricieuse aujourd’hui, mais ils annoncent une nette amélioration pour les jours suivants.

Le séjour Val Maïra est un séjour itinérant. Nous voilà donc partis pour un premier bivouac !
Vous savez comment ça se passe : on se lève, on prend le petit déjeuner et là, les choses se déroulent comme dans une petite fourmilière. Des dizaines de petites mains s’activent pour que 2h plus tard tout soit prêt. Nous ne laissons derrière nous que quelques herbes aplaties et nous voilà partis.

Nous montons en direction de la bergerie du col Mary en empruntant un sentier qui ressemble par certains aspects à un ancien lit de torrent : et oui, ici aussi l’eau a modifié pendant l’hiver ce que l’homme s’évertue à reconstruire été après été. Nous visitons une carrière de marbre juste avant de manger. Cette matinée a encore été un peu grise, mais le restant de la semaine se fera sous un ciel radieux !

Nous reprenons la route après le repas. Les exercices d’hier nous servent bien puisqu’il y a un passage ardu avec des grandes marches, du devers…enfin tout ce qui met un peu d’épices dans les séjours ! Sans compter sur le fait qu’il faut aussi persuader Ulysse (notre âne) de passer. Une « dompteuse » d’âne se profile au sein de notre équipe : Anne-Sophie sera souvent en sa compagnie.

Nous profitons de l’aide (et des bonbons) que nous apportent des randonneurs de passage et discutons un long moment avec un photographe professionnel très impressionné par nos joëlettes. Il mitraille le groupe avec son appareil photo et nous lui proposons d’envoyer ses clichés à l’association.
La bergerie qui nous accueille pour la soirée est magnifique et repose dans un écrin de verdure et de pierres, plus belles les unes que les autres. La soirée va être fraîche !

Quelques centaines de mètres nous séparent encore du col et de la frontière italienne, que nous passons avec fierté le lendemain matin. Christine y a laissé la semelle d’une chaussure, mais après une petite réparation ces dernières finiront la semaine.
Une très belle vallée s‘étend devant nous et nous mène au camping. Un beau feu de camp nous requinquera de ces deux jours assez physiques.

Le lendemain matin, nous passons dans le très beau village de Chiappera, dont nous visitons l’église. Après, nous entamons la montée vers notre second bivouac de la semaine. Nous entrons dans un magnifique cirque glaciaire où nous poserons notre campement. Les militaires ont laissé leurs empreintes dans le secteur : une casemate surplombe notre campement. Des chamois nous honorent de leur présence dans un pierrier non loin de là et la soirée fraîche se termine avec des jeux de rôle.

Le jeudi sera sans doute la journée la plus physique de tout le séjour. Nous sommes aguerris bien sûr, mais il faudra du courage pour venir à bout de ce col dont on ne voit pas la fin. A plusieurs reprises nous avons pensé être au plus haut, mais il y a toujours un petit verrou ou un raidillon à passer. Nous déjeunons à côté d’une nouvelle casemate et débâtons Ulysse pour qu’il puisse passer le "Pas de la Cavale".
Après tous ces efforts et une bonne sieste, la descente est à la hauteur de la montée ! On se souviendra longtemps de ces zigzags glissants et étroits !
La récompense arrive sous la forme du charmant village de Larche et de sa bucolique rivière !

La dernière journée nous apportera encore son lot de surprises puisque nous fleurterons avec le Parc National du Mercantour et ses loups. Nous finirons cette belle semaine par un feu de camp au bord de la rivière. Le retour de nuit en joëlette apportera encore quelques sensations aux passagers (Erwan en redemande !!) comme aux accompagnants.

Eh voilà, samedi est arrivé et il est déjà l’heure de se séparer. Que d’émotions et de sourires partagés,…
Il est toujours difficile de résumer un séjour, mais voici quelques moments rares qui nous resterons en mémoire : les sourires de Paul, l’aide précieuse et la bonne humeur de Florent et Noë (pour des p’tits gars de 14 ans, vous assurez ! Vive la relève !), les bons petits plats de Corine, les jeux de rôle et toutes ces milliers d’étoiles qui ont brillé au-dessus de nos têtes !

texte et photos : Frédérique Zeidler