Meygal-Mézenc du 08 au 15 juillet 2017

25 janvier Reportages

C’est dans un site original, au centre d’un bassin verdoyant arrosé par la Sumène et hérissé de pitons volcaniques que Didier, notre accompagnateur en Montagne nous a donné rendez-vous pour une randonnée à travers les massifs du Meygal, du Mézenc pour poursuivre notre course sur les hauts plateaux altiligériens et ardéchois, hauts lieux de la résistance huguenote.

Belle brochette de participants, depuis Lou, 8 ans, jusqu’à Bernard 83 ans, notre intendant dont les talents culinaires ne laisseront personne indifférent. Claire et Basile depuis la Haute-Savoie, Paul et Félix depuis Paris ainsi que Zohra ; Béa, Raphaël et Pascal depuis le Sud, Madeleine et Clément depuis l’Est lyonnais, Yannick, Lou, Clotilde depuis l’Azergues, Laëtitia et Claire depuis l’Auvergne, Jérome rencontré sur le salon Handica, Laurence, Marie-Claude et Christian depuis le Grand Ouest, Thibaud et Bernard … Thomas ne sera avec nous que le dimanche (travail oblige mais nous sommes sûrs que nous le reverrons l’an prochain). C’est un peu plus tard que nous rejoindront Charlot et Didier.

Pendant que les uns s’affairent à la cuisine sous l’œil vigilant de Bernard, d’autres avec le plus grand soin plantent les marabouts. Ce n’est pas qu’on redoute la pluie dans l’immédiat mais il faut penser au lendemain que la météo annonce bien incertain.

Ce dimanche, pour une mise en jambe c’est franchement pas mal : traversée de St Julien Chapteuil, montée vers l’église par des rues pentues et étroites. Vue magnifique sur les environs dont les ruines du château de Chapteuil nous narguent de haut.

Descente un peu technique pour ensuite attaquer l’ascension du château de Chapteuil (douzième siècle). Mais que ça grimpe ! Les efforts conjugués de tous nous permettront d’arriver vers 12h. Bernard nous rejoint, un sac d’abricots à la main. (Ne pas négliger le dessert !).

Les nuages qui tournaient autour du suc se font plus menaçants. On se hâte de descendre vers les Couderts (magnifique maison de la Béate) par un sentier étroit et sinueux. C’est sous une pluie battante, à la recherche de moulins plus ou moins désaffectés, que nous faisons le tour de la base du suc. Notre quête se révèle vaine ou presque.

Ce lundi, nous nous mettons pour la traversée du Pays des Sucs. Montée par des chemins ou/et sentiers , pause à Moneydeyres. Inutile de chercher la fontaine : les résidents nous offrent spontanément eau et chocolat. Le temps : « on ne sait pas, ça peut durer … mais c’est pas sûr… ». Décidément les autochtones sont tous les mêmes.

On repart. Pistes en sous-bois humides, sentiers étroits, pierres moussues et glissantes, appuis difficiles à trouver : malgré ces difficultés, la joëlette filles non seulement progresse aussi bien que les autres mais sait prendre son temps pour cueillir les premières fraises des bois, myrtilles et j’en passe. Traversée d’un pierrier et nous voici dans le soleil.

Le Testavoyre : tentant certes mais le temps menace. Au pied des cônes de roches phonolitiques, il est jugé plus prudent de s’approcher de la cabane forestière.

Que d’activités ! Toutes sortes d’insectes sortent de leurs cachettes et s’en donnent à qui mieux mieux sur les jambes, mollets, cranes des participants. Au coucher on découvre de véritables accumulations de moustiques, moucherons prêts à passer à l’action dès la tombée de la nuit.

Beau temps ? Apparemment mais cela ne durera pas. On plie sous l’averse. Et c’est le départ vers le lac de St-Front. Après le hameau de Montvert , on quitte définitivement le Meygal, ses constructions de lave grise. Sans grandes difficultés, on se dirige vers le lac de St-Front, magnifique lac de trente hectares où nous sommes toujours bien accueillis comme nous l’a encore rappelé le propriétaire du lieu. Sur ces hauts plateaux, les agriculteurs s’affairent. Serait-ce un bon signe pour les jours à venir ?
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Baignade pour tous ou presque, au soleil déclinant. L’eau n’est pas très claire mais elle n’est pas froide, c’est bien là l’essentiel. Après le repas, Yannick propose des équilibres insolites.

Mercredi : C’est le grand jour ! Après le topo de Laurène sur les lacs de cratère, on s’attaque au point culminant du séjour : le Géant des Cévennes alias le Mont Mézenc.

Traversée des estives à perte de vue. Passages difficiles dans le bois après les chalets d’Aiglet suite aux travaux d’abattage exécutés pas d’énormes engins qui ont laissé de très profondes ornières autour desquelles il faut zigzaguer. La draille de Soutrou , plus confortable nous amènera à la Croix de Peccata. Bernard nous y attend. Les difficultés vont commencer.

Fatigue, faim ; on opte pour un déjeuner à l’ombre. Il est trop tard pour grimper le ventre vide. Sentier souple dans les sous-bois mais un peu pénible pour les passagers : des rondins ont été mis en travers pour éviter le ravinement. Soudain, on émerge dans le soleil et dans le vent. Le sentier a été aménagé avec de hautes marches de phonolites, roches légères et sonores.

Beaucoup d’entraide, on s’attend, on en profite pour causer, voire, n’est-ce pas Yannick, recruter François, un promeneur qui nous accompagnera jusqu’au sommet.

Panorama exceptionnel. Nous revoyons le massif du Meygal, le bassin du Puy et les monts d’Auvergne, le pays des Boutières, trouées profondes entrecoupées de crêtes, de serres et de sucs. Au-delà on devine les Alpes.

Descente chaotique vers l’autre extrémité, ardéchoise cette fois, la Croix de Bourtières. Cadre magnifique, on dresse un seul marabout. Nuit claire, puis arrivée des nuages, brouillard et enfin pluie lorsqu’il s’agit de plier.

Damned ! Arrivés au village e St-Clément nous apprenons que le lendemain est le dixième anniversaire de l’école du vent. On en attend du monde ! Finalement l’ancienne école nous sera ouverte ainsi qu’un bout de pré pour Charlot et les adeptes du coucher en plein air.

Notre visite de l’Ecole du Vent est prévue à 16h. C’est un bâtiment un peu particulier. Sa devise résonne entre ses murs : « Vent, Vol, Vie ». Un univers entre rêve, science et gravité. Des savants fous, visionnaires ou illustres ont tenté de fabriquer des objets abracadabrants (que l’on pourra tester) dans l’espoir qu’ils volent.

Chansons autour de la table à la nuit tombée ; des voisins s’installent dans la pénombre pour profiter du concert.
Longue traversée des hauts plateaux. Une pensée pour les enfants mis à l’abri dans les fermes isolées.

C’est le départ sous un ciel radieux. Merci à toi Laurence et à ton sourire, à toi Claire et à ton arrivée au sommet du Mézenc, à toi Madeleine pour ta confiance et ton aide, à toi Clément pour ton humour et tes sketches, à toi Paul dont le visage s’illuminait aux répliques et réparties des uns et des autres.
Sans vous, non seulement notre périple n’aurait pas eu lieu mais nous n’aurions pas eu la joie, le dynamisme et le dépassement que nous a apporté votre présence.

N’oublions notre intendant qui avec ses salades diverses et variées nous régala et avec les plats plus sophistiqués du soir (on se souviendra du chili rehaussé aux herbes locales) emporta l’adhésion de tous.