Massif des Monges, hors du temps (du 4 au 11 juillet 2020).

25 janvier Reportages

La responsabilité est de mise en cette période post-confinement. Mais les sourires sont décuplés et traduisent la chance, récente, de pouvoir se retrouver et partager ce qu’on aime tant : aller en expédition avec nos équipes joëlettes, découvrir et randonner dans cette si belle et ressourçante Nature. On l’apprécie encore davantage !

Le groupe se retrouve "bises-de-loin" au col de Fontbelle 1304m. Bien que la chaleur estivale des plaines nous incite à prendre de l’altitude, la petite doudoune est bien appréciée au soleil couchant. L’équipe est prête pour les 7 jours d’expédition : Laurence, Isabelle et Séverine à bord des joëlettes, et un joli panachage de nouveaux, d’anciens, de jeunes et de sages accompagnateurs : Jean-Paul Sud et Jean Paul Nord, Norbert, Gwenaël, Béatrice, Fabienne, Yvette, Elodie, Quentin, Yovann, Zohra, Odile, Sarah, Marine et Aurélien. Nous aurons la chance et l’émotion de retrouver Joël à Tanaron, joker de premier choix aux résonnances de dernier Jedi, nous conter et nous remémorer les débuts de cette formidable aventure Handi Cap Evasion.

Au petit matin, traditionnelle présentation du matériel et des techniques de pilotage, pour les nouveaux et moins nouveaux. Quel plaisir de retrouver nos joëlettes. Quelques essais technico-ludiques sur des "ateliers-jeux" que nous offre la forêt (souche, tronc, etc). Journée d’initiation en chemin forestier avec ascension de la Grande Aiguille (1665m). Un invité se joint à ce premier pique-nique : les gestes barrières anti-covid. Mais qu’importe, il n’arrive pas à la cheville des paysages grandioses.

Les nouveaux apprennent vite et bien, Charlot ne s’y trompe pas.

L’équipe ainsi rodée est prête à déguster un met bien assaisonné sauce HCE : un raide single track à flanc de falaise jusqu’à la crête de Geruen (1746 m). Le kaléidoscope floral nous motive et nous détourne de notre sueur, dévoilant pas à pas la beauté cachée de la faune et la flore. Nous pouvons observer notre parcours de la veille, les reliefs sont vertigineux. Nous avons l’impression de voler, propulsés par un sentiment frais de légèreté.

Nous faisons escale pour 2 nuits à Feissal pour un camping sauvage chez des bergers, en bord de rivière. Les légumes s’épluchent, les ressentis se partagent, la cuisson crépite, les rires réchauffent, le repas requinque, le ciel est clair pour un bivouac étoilé : tout le monde est au rendez-vous.

Départ dans le vallon de Feissal et les contreforts du massif des Monges. Nous nous faisons escorter par 7 patous, telle une garde royale imprévue, impressionnante mais inquiétante, élégante mais bruyante. Ce n’est pas rassurant mais il faut surtout garder son calme et faire "comme si de rien était". Nous sommes contraints d’admettre que nous ne parlons pas la même langue...

L’équipe en force tranquille continue son chemin en direction du col des Cloches (1734m), entre chemins forestiers et sentiers en balcon. Quelques acrobaties au col et ça repart pour un pique-nique en hautes-herbes.

Une bonne sieste recharge les batteries, Isabelle part devant avec Odile pour une montée bien costaud. Un bel effort mérite une belle photo de groupe. Nous redescendons par un sinueux sentier, joueur, friable et caillouteux.

Nous profitons gaiment de la soirée pour découvrir la localité sur carte grâce notre AEM Aurélien, se laisser guider à l’amusement (et à l’ombre) avec Jean-Paul Sud et Jean-Paul Nord, tout en suivant scrupuleusement les consignes de notre chef-intendant Yovann.

Grand départ direction Tanaron pour rejoindre Joël Claudel. Nous ne le savons pas encore, mais cette journée sera très musicale. Anneau à l’oreille et accordéon en main, un randonneur breton accompagne nos premiers pas et roulement de roue. Sa musicalité maritime et dansante nous fait l’effet d’un véritable produit dopant. Wahou, début de journée boooosté !

Belle traversée par le col St-Antoine et descente sur Lambert. De sympathiques rencontres : l’étonnante géologie, une ex-citadine devenue bergère, une maison-musée où objet et souvenirs se lient à travers 3 générations, une mare improvisée piscine, une femelle patou plus câline...

Tanaron ne s’offre pas à vous si facilement. La composition de la terre rend certains sentiers très sensibles à l’érosion : avoir une pelle dans son sac est indispensable pour se frayer (à nouveau) un chemin.

Voilà nous y sommes, Liliane nous accueille à Tanaron, ancien village de bergers, mélange entre pierres nouvelles et anciennes. Plus de 400 habitants ont pu y vivre (17ème) avant d’être déserté. Désormais, l’association d’habitants rebâtit progressivement les édifices, sous le prisme de chantiers collaboratifs et de jardins en permacultures. 2 renforts prennent places dans l’équipe : Joël et Elodie.

Marine (chant, flûte traversière) et Yovann (guitare) ferment cette joviale journée par une soirée Folk-Scottish et dansante. Tous occupés à la fête, Charlot s’amuse comme un âne et ne peut s’empêcher de disperser le contenu du sac de Jean-Paul Nord. Tous des larrons à Tanaron !
Allongés en cercle, nos têtes dans la céleste, Yovann nous conte quelques histoires mythologiques, en les lisant dans les constellations. Une belle nuit à venir ...

... tous des larrons, même des jeunes chiens de bergers, 70cm au garrot, 40kg, encore en pleine croissance, qui viennent s’amuser de 3 à 6h du matin : oreiller utilisé en nonosse, régalade dans les poubelles, roulé-boulé dans les duvets, visite des tentes... Grosse frayeur au dire de leur réputation mais finalement surtout très lourd et collant. Patou ? non, PATAUD. Heureusement, le bon café et la généreuse brioche d’Elodie nous réveillent bien le matin.

Chemin très technique à la découverte de la Lame de Facibelle au cœur du mythique vélodrome d’Esclangon de la Réserve Géologique de Haute-Provence. Joël nous raconte quelques histoires locales. La géologie de la lame est impressionnante, tout autant que les mécanismes qui ont dû la façonner.
Chouette instant baignade dans le Buech avec toboggan dans le courant, danse, pétanque avec les galets, bain de pieds, analyse de cailloux... tout le monde trouve à se détendre, avant de retourner au bivouac céleste de Tanaron.

Pour ce dernier jour de rando, la bonne humeur ensoleillée et musicale nous descend dans la vallée du Bes. Certains descendent le camion pour le transfert du soir.

La fatigue se fait sentir, la chaleur également, en direction du vieil Esclangon. Passage dans les pâturages et dernières grosses suées pour atteindre le sommet du Point de vue du Vélodrome d’Esclangon (1151 m). Dernier étonnant panorama, symbole de cette région, véritable trésor de géologie.

Descente dans les terres rouges et retour sur Tanaron. Nous terminons le séjour par une visite guidée du jardin en permaculture de Liliane (ancienne parisienne), nous expliquant les contraintes et le bonheur de vivre dans un tel village.

Un beau séjour, une équipe soudée, une météo favorable, des émotions partagées : HCE permet de réunir les ingrédients d’un moment de vie qui nous change à jamais. Faisons que ça dure !