La traversée de la baie du mont St Michel

7 février Antenne Grand Est

« La traversée de la baie du Mont Saint Michel en joëlettes « c’est impossible ». C’est pourquoi Sylvère nous l’a fait faire.
C’est un projet fou de Patrick et Marie-Anne dont ils avaient testé la faisabilité technique l’an dernier, sous la houlette de Sylvère, le seul guide qui avait accepté de relever le défi.
Mais, cette fois, il y avait 8 passagers de joëlettes et une non-voyante, sans compter la cinquantaine d’accompagnateurs valides aussi variés que les lecteurs de Tintin : de 7 ans (Mathieu est à peine plus âgé) à 77 ans.
Le « camp de base » était situé à Roz sur Couesnon : nous y avons dormi sous tentes et partagé une vie de groupe où chacun a mis la main « à la pâte » dans la bonne humeur.
Dès le soir d’arrivée, nous avons retrouvé au Mont notre guide Sylvère qui, avec beaucoup d’humour, nous a donné quelques conseils techniques et nous a un peu testés.

Vendredi matin, ascension du Mont Dol, petit cône granitique ( escaliers !) de même nature géologique que le Mont Saint Michel, mais situé dans les terres, puis randonnée jusqu’à un site mégalithique où nous avons pique-niqué au soleil.

pique-nique sur le site mégalithique

L’après-midi, nous sommes retournés au Mont où nous avons étés accueillis royalement mais aussi très gentiment par l’administrateur du Mont Saint Michel et par un guide très ferru d’histoire et d’architecture : le premier nous a expliqué les travaux en cours pour stopper l’enlisement de la baie et lui faire retrouver son caractère d’île ; le second nous a fait visiter en détail l’abbaye avec force explications en adaptant le parcours aux joëlettes. Tout était très intéressant et admirable, tout spécialement le cloître des Merveilles le bien-nommé, avec ses fines colonnettes, ses délicates sculptures, et sa vue étendue sur toute la baie recouverte à ce moment-là par la marée luisant au soleil couchant. Nous en avions oublié les difficultés dues aux escaliers innombrables et tortueux !

explications du guide dans la merveille
la salle des chevaliers
des escaliers encore des escaliers
toujours des escaliers

Samedi matin, c’est le grand jour de la traversée de la baie qui justifiait cette expédition si loin de la Lorraine ! Tôt le matin, nous avons retrouvé Sylvère au Bec d’Andaine sous un ciel gris qui donnait un aspect irréel à la silhouette du Mont qu’on devinait à peine à cause de son éloignement. Deséquipement des valides ( shorts et pieds nus de rigueur !) et suréquipement des passagers de joëlettes ( ils ont enfilé des archi-cuissardes en ciré qui leur remontaient jusque sous les aisselles !).

Il faut braver les éléments au départ
Silvere nous guide

Et nous voilà partis pour 13 km de sables mouvants et de traversées de petits fleuves, tous derrière Sylvère, en faisant bien attention de ne pas du tout nous arrêter dans les passages où la roue des joëlettes s’enfonçait tant soit peu, mais avec quelques pauses en sable relativement ferme pendant lesquelles notre guide nous contait des histoires sur la baie.

l’ilot de Tombelaine à droite, le mont au fond
La traversée du fleuve

Nous avons frôlé l’îlot granitique de Tombelaine avant la traversée du fleuve principal au violent courant. Et enfin la terre ferme ( ou plutôt le sable ferme !) ) au pied du Mont ! Grande joie d’avoir réalisé ce rêve ! Il ne restait plus qu’à se laver les pieds et se rechausser ou à enlever les super-cuissardes avant d’aller manger un excellent pique-nique avec grand appétit sur une terrasse du Mont d’où on pouvait distinguer notre itinéraire aquatique.
Merci à Sylvère, à Patrick et à Marianne, et à tous les participants, handicapés et valides, qui ont permis que cette « première mondiale » se passe magnifiquement, dans la joie et la bonne humeur. Merci aussi à ceux qui n’ont pas pu venir, mais nous ont permis de nous simplifier les choses en fournissant nourriture et moyens de conserver celle-ci. Le souvenir ce cette « expédition » restera gravé dans nos mémoires.
Marie

Nous l’avons fait !