La Matheysine, du 6 au 13 juillet 2019

25 janvier Reportages

Encore une belle cuvée ce séjour HCE 2019 au cœur de la Matheysine ! La recette ? Prenez une bande de curieux de la vie de tous âges dont 4 supers passagers joëlettes riches de connaissances, d’humour et de sensations. Ajoutez un Mainon docile et fougueux. Nourrissez-les de bons produits locaux minutieusement choisis et cuisinés avec amour par Pierre-Jean. Guidez le tout par un Jean-Paul expérimenté et calme comme un chêne, enfin, mélangez le tout dans un magnifique paysage !

C’est sous un ciel menaçant que la petite troupe s’est rassemblée petit à petit à la cabane des chasseurs des Signaraux (1200 m) à la Motte d’Aveillans. Chacun prend sa place, les marabouts sont montés, les passagers installés, et les retardataires arrivent… pour l’apéro ! (SNCF oblige…) C’est un confort rustique mais efficace qui nous accueille pour ce début de séjour : cuisine « toute équipée », mais de plein air, douche également de plein air mais à « l’eau courante »… L’orage éclate en soirée, et nous mouille une partie de la nuit. Les éclairs au loin sont magnifiques et viennent piquer la vedette à certains feux d’artifices (mais il pleut à seaux, Claire et Cyril en font d’ailleurs les frais) ... Heureusement marabouts et tentes tiennent le coup, et certains se réfugient dans la cabane où de la place a été faite.

Dimanche matin, c’est avec un ciel plus calme que nous démarrons les choses sérieuses. Démonstration de Joëlettes pour les nouveaux (Carine, Emeric et Théo) et c’est parti pour une grimpette vers l’arboretum de la Combe Noire ! Le col des 13 bises (1410 m) nous accueille ensuite pour le repas de midi avec salade de riz, tomme de Savoie, et chocolat Suisse de Nora – qui n’en mangera pas ! La vue est magnifique sur le Tabor. Nous sommes sur l’Alpage du Senépi où Mainon, désormais installé sur leur territoire, fait fureur au milieu de troupeaux de génisses curieuses.
Histoire de se rajouter un peu de dénivelé, de technique et de sensations, on grimpe sur les sommets alentours du « plateau mouillé » (en patois, « Matheysine ») pour contempler le paysage : sommet du Tabor, aigle de Napoléon, chaîne des Ecrins, La Mure et Le Drac dans la vallée. Nous redescendons par le Sentier de l’arboretum, où nous découvrons le long du chemin une collection d’espèces végétales locales. De retour au campement, place aux parties acharnées de Molkky (avec Quentin en animateur), agrémentées de quelques boissons houblonnées fermentées (délicieusement sélectionnées par Christian et Carine, les Belges de l’étape) pendant que les denrées chantent sous la direction de leur chef d’orchestre Pierre-Jean.

Lundi matin, Sylvain nous attend à la salle hors sac des Signaraux pour nous évoquer avec passion et humour son métier de berger (ou vacher) de l’alpage du Senépi. Chaque année entre Mai et Octobre, il veille sur près de 900 génisses qui paissent en liberté, tout juste contenues par une barrière de près de 40 km de long. Chaque jour il parcourt l’alpage à leur rencontre pour s’assurer qu’elles vont bien, les soigner le cas échéant, et inséminer celles qui doivent l’être. Une rencontre très enrichissante !

Nous entamons ensuite l’ascension du Senépi par la forêt puis sur l’alpage. Nous avons la chance de croiser dans ces divers écosystèmes de très nombreuses fleurs (mauves, œillets, centaurées, gentianes, orpins, chicons, caille-lait, campanules, reine des bois, hélianthèmes, marguerites) … où Emeric a le plaisir de nous en donner leurs appellations. Nous retrouvons enfin Sylvain et sa stagiaire pour pique-niquer à l’ombre de pins, un peu en-dessous du col du Senépi (1520 m). Mainon en profite pour se laisser aller dans la descente finale et galope dans la dernière descente, mais Théo ne le lâche pas, et court à ses côtés grâce à ses bottes de 7 lieux. C’est ensuite, rassasiés de la bonne salade de Pierre-Jean (« Aller, il faut finir ! »), et revigorés par un peu de chocolat que nous finissons l’ascension du Senépi (1769 m), mais comme ça valait le coup de grimper là-haut ! Quelle vue magnifique surplombant les eaux du lac de Monteynard ! Mais chut… Nous en saurons plus vendredi…

Mardi matin, on ne traine pas ! Plier les marabouts, et ranger tout le matériel dans camions et voitures pour opérer le transfert au camping des Cordeliers à Pierre Châtel. Le ciel est menaçant et Jean-Paul réfléchit longtemps sur la meilleure option pour la troupe, écourter la journée ou pas ? En appui des outils technologiques et applications de prédiction de météo, c’est finalement parti, direction la Pierre Percée (1220 m), l’une des 7 merveilles du Dauphiné et, … son très célèbre raidillon ! Joëlette par joëlette, 6 ou 7 par équipage, nous arrivons au sommet où un pique-nique panoramique bien mérité nous régale. Pendant ce temps, Pierre-Jean et Françoise réalisent le transfert et la première installation du matériel au camping, puis partent à la conquête des producteurs locaux (producteurs de fromages, maraîcher…) pour nourrir la bande. Mais pourquoi donc sont-ils tous fermés le mardi ? Qu’à cela ne tienne, Pierre-Jean y retournera ! Et c’est sous une pluie battante que la joyeuse troupe, un peu fatiguée et trempée jusqu’aux os, finit la descente et rejoint le camping. Ouf ! La douche, la vraie, celle qui réchauffe, est la bienvenue, ainsi que le repas chaud revigorant.

Mercredi, démarrage de la randonnée bivouac à St Jean de Vaulx,… un peu retardée par quelques imprévus rencontrés sur la route (rue barrée pour réfection du bitume, passage de roue dans un fossé etc). Direction la montagne du Conest, dans les bois puis les alpages jusqu’au Mont Beauregard (1633 m). Qu’il porte bien son nom, la vue à 360 degrés est magnifique : Le Taillefer, le Dévoluy, l’Obiou, et de l’autre côté toute la chaîne du Vercors… On redescend jusqu’au col du Petit lac (1505 m) pour le bivouac, où nous sommes très (très) longuement accueilli par … le vent ! On installe la nouvelle bâche bivouac façon tente berbère, mais le vent est si fort que l’ingéniosité des uns et des autres est mise à rude épreuve pour qu’elle résiste. On réduit la voilure et ce sont finalement des piliers de type joëlette-brancard qui s’avèrent les plus costauds pour cette grande tente. Le vent souffle toujours : tente berbère, belle étoile ou cabane un peu plus bas sur la piste : où vaut-il mieux dormir ? Les cœurs balancent et la nuit promet d’être courte... D’autant plus courte qu’elle commence par une soirée « feu de bois et chansons » avec la chorale de la troupe qui reprend de grands classiques, et une chorégraphie de Quentin et Pierre-Jean sur le Boogie Woogie d’Eddy Mitchell, qui restera dans les annales d’HCE. Quelle maîtrise ! Et quelle franche partie de rigolade aussi !...

Jeudi matin, nous sommes tous réveillés tôt par le magnifique lever de soleil, le bivouac est vite démonté et le petit-déjeuner englouti. Ça fait du bien d’avoir du thé et du café chauds, la nuit était plutôt fraîche… Il y en a même qui testent les tartines de ratatouille (et oui, faut finir !). On monte encore un peu sur les crêtes de La Peyrouse jusqu’au Grand Lac (qui, comme son nom ne l’indique pas, est plus petit que le Petit Lac…) puis on amorce une descente raide en dévers par les drailles de vaches : c’est technico-ludique comme disent certains ! Mainon quant à lui, plante Carine et Andréa dans la descente et part explorer l’alpage en solitaire. Heureusement Jean-Paul et Quentin le rattrapent. Ouf ! Mais que le décor est grandiose, beau, époustouflant … Fini les drailles, nous rejoignons enfin un vrai sentier, puis une piste dans les bois jusqu’à Majeuil, puis la Motte d’Aveillans. Nous finissons la journée par la visite du musée de La Mine Image. Ne le répétez pas, mais quelques-uns d’entre nous piquaient du nez dans la salle de projection... Heureusement, la visite commentée du musée et d’une ancienne galerie de mine de charbon est captivante et dynamique, ce qui nous a bien réveillé. Ce soir-là, vous l’avez deviné, pas de karaoké, tout le monde est vanné !

La journée de Vendredi est spéciale (Jean-Paul nous a offert une belle dernière !), et commence par un transfert auto jusqu’à Mayres-Savel. C’est là que nous prenons le bateau « La Mira », qui traverse les magnifiques eaux bleues lagon du lac de Monteynard, jusqu’à Treffort. De la joëlette sur l’eau : une nouveauté pour un certain nombre de nos passagers ! Arrivés à bon port, on retrouve la terre ferme pour suivre le chemin des passerelles… C’est un circuit de 13 km avec un dénivelé de 400 m, où nous découvrons deux vertigineuses passerelles himalayennes, de 180 et 220 m de long et de 80 à 145 m de hauteur, l’une sur le Drac, l’autre sur l’Ebron. Le paysage est magnifique, et selon les convois de joëlettes, les passerelles sont parcourues à la course pour les adeptes de sensations fortes (Brigitte, Octave et Quentin) ou bien plus lentement pour les autres (et surtout ne pas regarder dessous, brrr…). De belles montées et de belles descentes pour ce chemin dans les bois, agrémentées des sifflements de Cyril (enfin un peu moins dans les montées, à vrai dire…), de devinettes de Nora et de chansons.

Et c’est déjà la dernière soirée de ce séjour que nous partageons. Le traditionnel et émouvant tour de table conclut pour chacun un séjour plein de richesses, et qui a permis des rencontres incongrues mais profondes où discussions, jeux et chansons partagées abolissaient nos différences. Un bien bel équilibre d’équipe !
Bravo à Brigitte, Delphine, Charles, Florent, Odile, Claire, Clotilde, Andréa, Octave, Christian, Carine, Cyril, Emeric, Nora, Quentin, Théo, Françoise, Joel, Jean-Paul et Pierre-Jean.
Quelques « chifoumi évolution » (merci Nora, avec « super-dino » Pierre-Jean) et quelques combats de « bèèèè » (merci Cyril, le bèèè-en-chef) ont égayé la fin de cette dernière soirée de beaux fous rires !
La troupe de la semaine se sépare samedi matin vers 10h, en se promettant bien de se retrouver lors de l’AG ou de sorties locales.