Haute Ubaye du 25 juillet au 01 août

26 août Reportages

La Haute Ubaye, pays perdu entre France et Italie, accueille chaque été de nombreux randonneurs amoureux de ses paysages au caractère bien minéral mais qui présentent une belle palette de couleurs. Les joëlettes savent se frayer leur chemin, sur ces sentiers escarpés depuis une bonne dizaine d’année et c’est parti pour une semaine inoubliable...

Samedi, début de l’aventure.
Il faut rejoindre le point de rendez-vous à Fouillouse, et cette année, il n’y a qu’une seule route pour y arriver. L’autre est coupée, les orages de la semaine précédente ont fait s’effondrer un pont ! A l’entrée du village, parking obligatoire pour les visiteurs ; nous partageons avec les habitants le privilège de pouvoir continuer en voiture.
On passe devant quelques maisons, le restaurant, l’épicerie, l’église, et puis c’est la fin de la route goudronnée.
A gauche, dans la prairie à marmottes, c’est notre premier emplacement de camping sauvage ; au delà, il y a le ruisseau, et la montagne, grandiose, tout autour de nous.

Très vite, chacun met la main à la pâte pour installer les marabouts, préparer le repas du soir ou aller chercher de l’eau, et c’est comme si on était là depuis toujours.

Vers 20h, l’équipe est au complet : Jean-Paul notre accompagnateur-montagne, Marie-Anne l’intendante, Aurélie, Isabelle, Ellie et Sébastien, les passagers joëlette, et les accompagnateurs actifs, Marie-Pierre et Patrick, Mathilde, Madeline, Emeline, Elisabeth, Patrick n°2, Dominique, Jean-Marie, Julien, Vincent, Didier, Nico, et Sébastien n°2, qui arrive d’ Amsterdam, via Lille.
Il ne manque que François, malvoyant, qui à son grand regret ne pourra pas nous rejoindre pour cause de tendinite au tendon d’achille.

Après un tour de présentation, Jean-Paul dresse un rapide aperçu de ce qui nous attend et Marianne se renseigne sur les préférences de chacun. Combien de litres de café seront nécessaires demain ?

Dimanche, journée d’initiation.
Après les explications d’usage sur le maniement de la joëlette, on monte tranquillement dans le bois de l’Eyssilloun sur un chemin très roulant.

Pique-nique et pause au soleil dans l’alpage, devant un magnifique panorama. Le retour est plus rapide, le sentier trace tout droit dans la descente entre les pins à crochets et les mélèzes.

A notre arrivée en bas, Jean-Paul et Nico nous concoctent des ateliers « ludo-techniques » pour découvrir toutes les subtilités de la joëlette. Virages serrés sur sentier étroit, passage de marches ou de rochers, on s’entraîne pour la suite du séjour.

Après ces magistrales démonstrations, Sébastien et Ellie abandonnent leur joëlette pour rentrer au campement à pied. C’est beau la confiance !

Lundi, départ pour 2 jours.
Nous allons jusqu’au refuge du Chambeyron où nous ferons étape pour la nuit.
La première partie de la montée attaque fort, la pause-graine arrive à point pour souffler un peu et même Tartare réclame sa part à grands cris.
On admire la vallée et le village de Fouillouse vue d’en haut, et c’est reparti jusqu’aux prairies à édelweiss qui nous accueillent pour le pique-nique.

Encore quelques efforts, un passage rocheux un peu technique que les joëlettes franchissent sans que leurs passagers aient le temps d’avoir le vertige, et c’est l’arrivée au refuge, à 2626 m d’altitude.

Les plus courageux, ou les moins frileux, c’est selon, n’hésitent pas à plonger dans le lac pour un bain de fin de journée.
Sébastien profite du vent pour tester le cerf-volant de Jean-Paul. Les marmottes pointent le bout de leur nez pour nous observer.

Quand le soir arrive, les doudounes et les capes polaires sont les bienvenues. On se serre sur les bancs pour apprécier l’apéro offert par Jean-Paul et le repas que nous a préparé Marianne. Mention spéciale à Vincent qui a transporté les œufs de l’omelette sans en casser un seul !

Un dernier coup d’oeil pour admirer les reflets du coucher de soleil sur le Brec du Chambeyron, et tout le monde au lit, une longue journée nous attend mardi.

La journée de mardi, racontée par Sébastien, passager joëlette :

On a fait une montée pour aller découvrir un lac avec des couleurs magnifiques, c’était le lac premier. Après, il y a eu d’autres montées sur la montagne en face pour arriver à un autre lac, le lac des 9 couleurs. C’était plutôt ludique par endroits. On s’est posés pour pique-niquer en face de la magnifique vue, il y avait de la neige au bord du lac et Didier a fait un petit bonhomme de neige. Le soir, on a tout redescendu pour dormir au camp de Fouillouse et il y en a qui ont dormi à la belle étoile.

Mercredi, nous sommes sur le GR 5. Jean-Paul nous l’a annoncé, la dernière montée pour passer le col du Vallonet sera raide, et nous ne sommes pas déçus en arrivant au pied du « mur ».

L’encordage est organisé de main de maître par les spécialistes du Maroc et du Pérou. Deux passagers montent avec leur joëlette et un équipage bien renforcé pendant que les deux autres attendent leur tour.

Isabelle encourage son équipe de la voix et par ses éclats de rire. Bientôt, on se retrouve tous en haut du col pour admirer la vue à 360 °. D’un coté, la France, de l’autre l’Italie au loin, partout des sommets qui se découpent sur un ciel qui s’assombrit.

A peine arrivés sur les lieux du bivouac, on se dépêche de choisir un endroit approprié pour installer le camp sous un ciel de plus en plus menaçant. La grande bâche verte est dépliée, les pierres sont mises en place pour la retenir et tout à coup la pluie et le vent font leur apparition.
Heureusement les anciens baraquements militaires de la batterie de Viraysse ne sont pas très loin et nous permettront de passer une soirée dans un cadre original et surtout une nuit au sec.

Jeudi matin, le mauvais temps est oublié.
Petit déjeuner au grand air, puis montée jusqu’à la batterie de Viraysse proprement dite. A 2772 m d’altitude, cet ancien ouvrage militaire du début du siècle servait à surveiller la frontière franco-italienne toute proche.

Le panorama est grandiose et on admire tout autour de nous les sommets du Mercantour et de l’Argentera.
Ensuite, c’est la descente qui commence, ponctuée par une pause repas au cours de laquelle nous rencontrerons de nombreux marcheurs intéressés par notre curieux équipage.
Longue discussion avec un berger qui nous parle de son métier avec passion. Et même, présentation de HCE à un couple hollandais, avec traduction simultanée assurée par Sébastien.

1000 m de dénivelé plus bas, nous rejoignons le village de Larche où nous installons le camp près du gîte GTA.

Vendredi, dernier jour de randonnée.
Nous faisons un transfert en voiture jusqu’au départ du vallon du Lauzanier. L’endroit est idyllique, les marmottes sont presque apprivoisées et la météo est au beau fixe. Petit bémol tout de même, les multiples marches d’escalier aménagées pour protéger la montagne de l’érosion.

A l’arrivée, c’est la récompense, le lac du Lauzanier est magnifique sous le soleil et on profite d’une longue pause pique-nique-baignade-aquarelle-sieste.
Tartare se détend après cette rude semaine de travail en se roulant dans l’herbe sous le regard amusé des touristes et récolte quelques carottes en échange. C’est la belle vie !

Lorsque le soir arrive, c’est déjà presque la fin de l’aventure. Le tour de table permet à ceux qui le désirent de partager leur bilan d’une semaine passée trop vite. Les « nouveaux » ont apprécié cette découverte et sont prêts à se ré-inscrire à un futur séjour.
Un grand merci à Marie-Anne qui nous a tous régalés de ses bons petits plats, à Jean-Paul qui nous a guidés sans faille jour après jour, et aux passagers des joëlettes qui ont supporté les secousses et les passages parfois un peu vertigineux sans jamais perdre le sourire.

Un joli moment d’émotion lorsqu’ Aurélie et Sébastien, tous les deux passagers des joëlettes, nous rappellent que les uns sans les autres, rien de tout cela n’existerait.

Alors, c’est sûr, on reviendra, dans les Alpes ou ailleurs pour retrouver le plaisir de la randonnée partagée !