Haute Ubaye du 07 au 14 août 2021

25 janvier Reportages

« En sortant du hameau de Fouillouse, continuez à monter sur la piste principale, et vous trouverez sur votre gauche, juste avant le premier pont, une petite cabane blanche, un camion HCE, un Âne et son Accompagnateur en Montagne (AEM), un marabout monté (vous êtes arrivés un peu tard), et des gens en train de prendre l’apéro (vous êtes vraiment à la bourre). » ainsi écrivait Yannick quelques jours avant le début du séjour Haute Ubaye.

Nous sommes le samedi 7 août 2021. Côté circulation, bison futé a annoncé du rouge et du noir. Nombreux sont donc les participants à arriver « vraiment à la bourre ». Même Isabelle, notre intendante, a tout juste le temps de passer acheter quelques bières « La Sauvage » à Saint-Paul-sur-Ubaye avant la fermeture de la brasserie.

Pour patienter, nous jouons à installer la table dehors, la rentrer sous le marabout, la sortir de nouveau au grand air puis la rentrer en catastrophe lorsque tombent les premières gouttes !

Alors que l’apéro dînatoire commence et que les présents se régalent des courgettes aigres-douces d’Isabelle, des assiettes sont mises de côté pour la dernière voiture pleine de parisiens affamés.

Espièglerie et solidarité, le ton du séjour est donné !

Jour 2

Journée d’initiation. Le campement s’active lentement.

Adèle, Daniel, Elodie et Jean-Jo (alias le baron) sont bientôt installés sur leurs joëlettes. Caroline et ses fillottes Audrey et Juliette, Damien, David et son neveu Rémi, François dit Paco et ses acolytes Paul le caméraman et Thomas l’apprenti-intendant, Jérôme, Martin et Sybille recrutés par leur cousine Guillemette, Mathieu (avec un « t » et un estomac délicat) et Matthieu (avec deux « t » et un opinel) les entourent pour suivre attentivement et dans le plus grand calme les explications de Yannick sur le maniement de la joëlette. Un peu plus loin, Charlot, bien décidé à goûter tous les chardons fait faire des tours de pré à Claire, bien décidée à ne pas trop le laisser s’éloigner.

Le groupe s’ébranle : direction le bois de l’Eyssilloun. Adèle est ravie de découvrir la joëlette autrement qu’en trail, Daniel qui a déjà fait plus de 20 séjours ne craint plus aucun changement de pilote, Elodie espère ne pas trop sentir son dos et Jean-Jo ne lâche pas son téléphone profitant de chaque arrêt pour prendre des photos.

Une fois dans les alpages du grand vallon, Charlot décide d’entrer en communication avec deux patous et leurs moutons. C’est alors que Claire s’inquiète, il est presque midi et elle n’a pas encore touché une joëlette !

Les nouveaux – Audrey, Juliette, Thomas, Martin, Sybille et Rémi – continuent à tester tour à tour le pilotage de la joëlette. Nous regagnons Fouillouse par un sentier forestier étroit. Daniel et Jean-Jo décident de s’arrêter en plein milieu du chemin pour contempler l’église du hameau tandis que des renforts vont aider les équipages d’Adèle et Elodie à passer un petit pont.

De retour au campement, la préparation du repas et de la salade du lendemain s’organise. Matthieu prête son opinel sans se douter qu’il ne le récupérera que quelques jours plus tard.
Le dahl est délicieux. Tout le monde se ressert mais il en reste encore. Isabelle inaugure alors une nouvelle tradition ; nourrir les randonneurs partant en bivouac : pour une part de dahl accepté, un flyer HCE offert !

Jour 3

Le clairon de François retentit !
Daniel et Jean-Jo qui avaient choisi de dormir à la belle étoile se réveillent complètement givrés.

Aujourd’hui, pas de temps à perdre, on part en bivouac !

Dès que la première joëlette est prête, Yannick part avec : une technique pour motiver les trois autres à se mettre en mouvement. Lydie venue en renfort est recrutée pour la corde. Nous voilà parés pour une belle journée de dénivelé positif. Sur l’ancien sentier muletier, plusieurs cyclistes nous doublent, vélo sur l’épaule et Paul ne peut s’empêcher de ronchonner.

Pendant le déjeuner, les blagues fusent. Il est question d’un aigle noir, de huit salades et des fameux nains qui partent à la mine. Rémi ne découvrira que vendredi soir ce que prend le dernier… à moins que ce ne soit le premier, la question fait débat.

Au refuge de Chambeyron, il est décidé à l’unanimité de faire une pause sur les transats. Une partie du groupe descend ensuite se baigner au lac premier tandis qu’Adèle et Audrey démarrent un concours d’échardes. Une fois le ravitaillement fait - en eau et en bières, merci Damien ! - nous rejoignons David, Isabelle, Sybille et Yannick partis installer le bivouac au seuil de la vallée des lacs.

François et Paul nous font part d’une toute nouvelle idée de scénario pour un film dont nous serions les héros et bientôt arrive l’heure du repas : ce soir, c’est polenta ! Et il y en a trop ! Pas facile au pied du Brec de Chambeyron de trouver des randonneurs à qui proposer une part de polenta accompagné d’un flyer. « Polentaaaa, polentaaaa ! » crie Isabelle à ceux qu’elle aperçoit au loin sur le sentier. Et s’ils pensaient qu’elle les salue dans une langue étrangère ?

Jour 4

Nuit à la belle étoile oblige, le réveil se fait à la levée du jour. Le soleil vient à peine de se poser sur nos affaires en train de sécher que nous partons pour le lac des neuf couleurs. Inutile de démonter le campement, nous y repasserons après le déjeuner. Charlot reste également. Mathieu, que la polenta n’a pas laissé indifférent, lui tient compagnie.

Le sentier pour atteindre le lac est accidenté. Il nous faut escalader plusieurs pierriers avant de pouvoir admirer ses couleurs. Echauffés par l’effort, Guillemette et Martin décident de le traverser à la nage.

Le retour se fait par le même sentier et nous retrouvons bientôt Mathieu et Charlot. Une fois le campement démonté et l’âne bâté, nous entamons une longue descente pour regagner Fouillouse. Charlot, bien qu’accompagné par sa grande amie Sybille, décide de s’arrêter au refuge de Chambeyron et d’y rester. Yannick doit rebrousser chemin pour aller le chercher.

Alors que le groupe poursuit la descente, la joëlette de Daniel bascule dans le ravin entraînant passager et pilotes dans sa chute. Les trois équipages s’organisent pour qu’un maximum puisse venir aider. Il faudra deux cordes pour ramener la joëlette sur le sentier mais tout va bien : Daniel, Claire et Damien n’ont récolté, dans l’aventure, que quelques bleus et de belles égratignures. Les pilotes sont relayés et la descente reprend.

« Polentaaaa, polentaaaa ! », c’est Isabelle, partie devant avec Audrey et Matthieu, qui salue l’arrivée des joëlettes. Yannick suit quelques minutes plus tard, portant une partie du bas de l’âne sur son dos. Blessé, Charlot ne pourra pas nous accompagner demain. Pourrons-nous partir en bivouac comme prévu ?

Jour 5

En début de séjour, Yannick nous avait annoncé qu’il n’était AEM qu’un jour par semaine. Nous avons désormais trouvé le jour en question : c’est le mercredi ! Un petit sondage du groupe jugé « normalement fatigué » et le départ en bivouac est maintenu.

Tout le monde s’active pour faire rentrer les affaires des passagers et de l’intendance dans les sacs. Il s’agit de partir léger. La référente d’Elodie est intraitable à ce sujet ! Pour ne pas trop porter, c’est le règne du système D : le lard et les nouilles chinoises sont calées entre la coque et le dossier de la joëlette de Daniel.

Yannick décrit le terrain à grand renfort de gestes : ça va d’abord monter comme ça (= un peu), puis comme ça (= beaucoup) et enfin comme ça (là il faudra carrément grimper) !

Au pied du 3ème « comme ça » nous nous autorisons une pause graines puis divisons le groupe : les joëlettes passeront deux par deux. Alors que le premier groupe « monte pour l’équipe de France » et sue à grosses gouttes, Audrey, Caroline et Juliette expliquent à ceux restés en bas le fonctionnement en famille de leur fac de médecine.

Après l’effort, le réconfort : la grosse montée débouche sur lac ! Paul prête son short de bain à Elodie. Le déjeuner se prolonge pour permettre à chacun de se baigner... et de manger le plus de tartines de fromage et de parts de dessert possible pour alléger encore davantage les sacs.

L’après-midi s’étire en une longue montée par le Col du Vallonnet. Nous nous arrêtons 20 minutes avant le lieu du bivouac pour nous ravitailler en eau (il n’y a pas de bières cette fois, au grand désarroi de Mathieu). Les deux outres de 20 L sont calées sur les joëlettes. Nous y sommes presque !

Arrivé au casernement de Viraysse, Yannick s’endort à même le sol « normalement fatigué ». La maman et ses fillottes proposent une séance de massage tandis que François, Jérôme et Paul installent des commodités dignes d’un baron… n’est-ce pas Jean-Jo ?

Jour 6

La descente vers le village de Larche, où nous installerons le campement, commence par une montée... au col de Mallemort.

Le soleil est déjà haut dans le ciel lorsque nous abordons la descente sinueuse. Sybille devient une vraie experte des manœuvres dans les tournants tandis qu’à l’arrière d’une joëlette, David se retrouve soudain assis par terre ; l’occasion de faire échapper quelques cris à son passager, particulièrement doué en onomatopées. Le sentier caillouteux est glissant.

A la pause déjeuner, Yannick fait la sieste sous la joëlette de Daniel. Nous voilà pris d’un doute : l’aurions-nous épuisé ?

Isabelle et Thomas missionnés pour récupérer le camion et Charlot nous accueillent au campement. Après un gros goûter, les conducteurs partent chercher leur véhicule à Fouillouse. Dans les petites routes de montagne, Jérôme râle après les voitures qui ne comprennent pas que le camion HCE est prioritaire. Et pendant ce temps là, Isabelle et Thomas préparent un dîner de fête ! Adèle, Daniel, Elodie et Jean-Jo s’attellent à l’épluchage et à la découpe des légumes sous les yeux attendris de Guillemette et Martin. S’en suit une longue soirée animée avec deux invités : Lydie et René, les parents de François.

A l’heure de se coucher, Elodie insiste pour dormir à la belle étoile : « il n’y a qu’à HCE qu’on peut vivre ça » . L’argument est de poids.

Jour 7

La nuit a été mouvementée pour Daniel et Elodie qui ont été rapatriés dès que l’orage a éclaté : le premier sous le tipi, la deuxième sous le marabout. Pourtant le plus affecté semble être François qui, vaincu par les ronflements, ne trouve pas l’énergie pour nous réveiller au clairon !

La fin du séjour approche et le chef est encore « normalement fatigué ». C’est donc une journée facile qui nous attend. Nous nous répartissons dans les voitures et partons pour une balade dans le Parc National du Mercantour. Paul en profite pour embarquer sa caméra et préparer les acteurs au tournage.

Une fois arrivés, nous empruntons sagement le sentier bétonné mais optons très vite pour du hors-piste (on est a HCE quand même !). Après avoir traversé plusieurs fois le même ruisseau, déjoué les pièges des mottes de terre cachées sous les herbes hautes et frôlé d’épineux arbustes, nous nous installons près d’une jolie cascade pour le déjeuner.

Après le repas, Yannick et Guillemette choisissent l’option sieste, le reste du groupe l’option baignade. Le baron est mis à l’eau par Martin, Matthieu et Mathieu, Jérôme, François, Damien et Caroline tandis qu’Isabelle et Elodie déclenchent une bataille d’eau avec Daniel, Adèle, Claire et Thomas à coup de boîtes en plastique. L’après-midi se poursuit dans les rires.

Nous regagnons les voitures et rejoignons qui à une roue, qui à quatre, les bords de l’Ubayette où Martin et Sybille préparent le feu de camp. Isabelle et Thomas nous régalent des restes et voilà déjà venue l’heure du tour de table. C’est avec émotion que nous écoutons Daniel nous dire qu’il envisage d’arrêter les séjours, Thomas nous comparer aux étoiles, Juliette évoquer la fatigue engendrée par l’aide à la personne de nuit, François partager quelques octosyllabes pleines de diérèses, Isabelle remercier la jeune relève ou encore Jérôme nous expliquer qu’il a découvert les vacances grâce à HCE et qu’il adore.

Le retour au campement se fait à la frontale au rythme d’une chanson potache dont nous tairons les paroles. L’atmosphère est à la bonne humeur et à la blague mais à l’arrivée, c’est le drame… Jean-Jo a perdu son téléphone portable !

Jour 8

Les recherches du téléphone reprennent ; en plein jour (et avec la géolocalisation) c’est plus facile… Rémi le retrouve posé sur un caillou au bord de la rivière sous le pont qui mène au campement. C’est en croquant dans les croissants et pains aux chocolats offert par Thomas que nous célébrons cette bonne nouvelle : le séjour est sauvé !

Après le petit-déj’ tout le monde s’affaire : rangement, nettoyage, séchage, démontage, rasage… il est bientôt l’heure de se séparer. Nous nous promettons échanges de recettes, de photos et prochaines retrouvailles. Et quand on se reverra, on se dira : « polentaaaaa » !