Grands Canyons espagnols du 21 au 29 juin.

25 janvier Reportages

Pour la deuxième édition de ce séjour, la pluie a un peu perturbé le programme prévu. Même sans la montée au refuge de Goritz, les paysages vertigineux et une équipe soudée ont permis de rendre ce trek inoubliable.

La grève SNCF n’a pas eu raison de notre séjour. Cependant, ce samedi 21 juin, les arrivées au camping de Puyareugo, dans la province d’Aragon en Espagne, seront échelonnées de 19 à 22h. Le montage du marabout permet aux présents de faire connaissance. Cette première nuit sera douce, on en profite pour dormir à la belle étoile car qui sait si le temps nous le permettra les jours suivants…

Le lendemain matin, réveil à 6h30. Stéphane, notre guide, nous annonce que la montée sera raide. A Bestué, nous démarrons sur un sentier bordé de haies. Nous pique-niquons ensuite sur un terrain en esplanade. Ce sera l’occasion d’une longue pause où nous ferons un tour de présentation, le traditionnel tour de table du premier soir n’ayant pu avoir lieu. Nous ne dérogeons pas non plus à la démonstration de joëlette : notamment passage d’obstacles techniques et de (dé)béquillage.

Dans l’équipe, seuls Audrey et Patrick participent à leur premier séjour HCE. Patrick n’a jamais piloté la joëlette. Ce sera donc pour lui double découverte : l’aspect sportif et technique de la joëlette et les nuits en bivouac.

Une large piste nous mène à l’entrée du Parc National Ordesa Monte Perdido. Nous avons bénéficié d’une autorisation spéciale du gouvernement d’Aragon et du Parc. Un garde nous attend au Plana Canal pour ouvrir la barrière afin que notre camion se gare près du refuge pastoral. C’est là que nous dormirons.

Pendant que certains s’activent à la préparation du repas, d’autres vont chercher de l’eau à la source un peu plus bas, à l’aide de la joëlette.

La nuit s’annonce orageuse. Les plus courageux dormiront sous la bâche bivouac, les autres se réfugieront soit dans le camion, soit dans la bergerie. Effectivement, ce fut une nuit « stroboscope », avec un éclair toutes les 5 secondes pendant 30 minutes. Pour tester son nouveau sursac, Yannick a persisté à dormir dehors et s’est protégé des grêlons la tête dans une glacière !

Lundi matin, départ prévu pour 8h car le garde revient pour rouvrir la barrière. Nous suivons la piste dans le Parc et arrivons au Col de Viceto. Nous montons en zigzag dans les pâtures pyrénéennes (peut-on dire alpages ?).

Nous terminons précipitamment notre pique-nique en raison de la pluie.

Une descente de 800 mètres de dénivelé nous mène jusqu’à Escain. Puis, nous regagnons le camping en véhicules.

La météo est incertaine. Stéphane nous autorise une grasse matinée jusqu’à 7h et décidera demain matin de la suite du programme.

Après le petit-déjeuner, Stéphane nous annonce la modification du parcours pour des raisons de sécurité. Nous ne partirons pas pour le bivouac au col d’Arenas, ni au refuge de Goritz le lendemain.

Nous allons donc jouer aux touristes au village d’Ainsa, ancienne place forte. Stéphane en profite pour nous faire une démonstration de montée de marches en fauteuil roulant avec la corde.

La ville offre à notre regard son église romane avec son cloître et sa crypte, ses cheminées particulières et ses heurtoirs de porte dont la forme est dédiée à la fertilité.

Nous passerons le début de l’après-midi au camping à jouer au Molkky, jeu de quilles à faire tomber par un lancer de bâton.

Puis, défiant la pluie, nous partons en joëlette faire un tour du village de Puyareugo. Cette balade se terminera pour les volontaires par une baignade / jacuzzi en bas du camping.

Madeline, cherchant à exprimer son talent artistique dans de nombreux domaines, confectionnera une couronne de fleurs. Christine sera la princesse du jour.

Je n’ose plus dire que la nuit fut pluvieuse… L’eau ruisselle à l’intérieur du marabout. HCE, à cette occasion invente une nouvelle protection : le « fauteuil-tapis sur la tête ». Christine l’a testé et adopté.

Tout le monde dormira à l’abri, sauf Yannick qui tente un nouveau mode de protection : la tête sous le camion.

Après cette nuit humide, le camion nous emmène au Canyon d’Anisco. Nous nous dirigeons vers l’Ermitage de San Urbez. De nombreuses cascades agrémentent notre chemin.

La couronne de fleurs du jour sera pour Michèle, tandis que Yann hérite d’un brassard fleuri.

Pendant la pause, Madeline croque le paysage

Puis, nos pas nous mènent au camping de Torla, sous le soleil !

Jeudi, le camion nous transfère au Canyon d’Ordesa, merveille naturelle reconnue patrimoine mondial de l’UNESCO. La journée s’annonce technique : nous montons par une piste boisée bordée de chutes d’eau. Leurs reflets turquoises et bleus adoucissent la difficulté du parcours qui se transforme en marches (enfin, surtout pour les passagers joëlette !).

Notre ferons notre pause méridienne près d’une cabane au Cotes d’Areydos. Des ruisseaux descendent vers les cascades.
C’est la première et seule fois dans ce séjour que nous verrons autant de touristes randonneurs. Pour éviter l’érosion, les promeneurs empruntent un chemin dallé.

Mamy Chamina veille et, parmi tous ces gens, prendra de nombreuses photos avec le fameux smiley. C’est ainsi une soixantaine de photos qui seront collectées pour le financement du trek au Pérou.

Chassés par la pluie et les grêlons, nous redescendons par le même chemin. A l’arrivée au camion, une joëlette part à vide pour aller chercher Hervé qu’on pense en difficulté, alors qu’il finit la descente tranquillement à son rythme avec Régis et Denis. Christophe et Vincent, partis les rejoindre ne les trouvent pas. A l’arrivée au camping, on constate que la voiture de Régis compte, non pas 5 personnes, mais 3 ! Mais à HCE, tout finit toujours par s’arranger et Régis retourne chercher nos 2 sauveteurs attardés.

Le coucher à la belle étoile pour certains d’entre nous est interrompu par notre amie la pluie. On organise un sauvetage in extremis pour Christine, transférée dans le marabout, emballée dans sa couverture de survie et son sac de couchage.

Le jour suivant, un petit transfert nous mène à Torla. Dans le Parc National, nous empruntons une piste forestière ombragée qui longe le Canyon d’Ordesa. Puis, nous irons voir le Mirador del Molar.

Avant d’installer notre bivouac au Plana Alta, nous devrons mener une opération débousage.
En effet, nos amies les vaches n’ont pas nettoyé la cuvette, ni tiré la chasse.

Tranquillement, nous pourrons observer un isard.

Incroyable, mais pratiquement tout le monde a dormi à la belle étoile, la pluie ayant décidé de nous épargner !

Notre dernier jour de marche commence par un départ matinal pour une montée au Mirador de la reine puis au Col d’Estaton.

On nous annonce ensuite une descente raide, d’abord technique – selon la formule consacrée – puis en free ride dans la prairie. Cela signifie comme on veut et où on veut… Certains se sont régalés !

Pourtant, dans l’après-midi, une joëlette est ralentie par un pneu dégonflé. Stéphane, le gonfle une première fois, puis le répare quelques minutes plus tard. Pourtant, l’air semble anormalement s’échapper de la roue. L’œil fixé sur la roue jusqu’à la fin du parcours, la roue restera fièrement gonflée. Et Stéphane de dire : « Il y a mammouth sous rocher… ».

Nous finissons notre descente au village de Fanlo et nous regagnons le camping de Puyareugo.

Comme chaque fois, le tour de table de fin de séjour témoigne des moments forts que nous venons de vivre : rencontres avec des personnages inattendus, dépassement de soi, tant pour les personnes valides que moins-valides, complicité et rires, merveilles de la nature, tous ces ingrédients indispensables à la recette d’un séjour HCE.