Col de Vars du 20 au 27 juin 2015

25 janvier Reportages

Le rendez-vous est donné le samedi soir au chalet Spoutnik juste au-dessus du « Refuge Napoléon ». Les provenances de chacun divergent, les quêtes personnelles aussi. Mais nous sommes tous mus par ce souhait de partager une belle aventure.

J1 : Journée de toutes les initiations

Les débutants ont pu s’initier à la joëlette dans des conditions idéales : 7km de chemin roulant sous une météo clémente.
En chemin, petit cours de botanique de Marie-Christine et Jean-Michel qui repèrent pas moins de 7 orchidées différentes.

A l’autre bout de la caravane, Annie, ancienne prof d’histoire-géo,me dispense quelques révisons d’histoire de France, fort salutaires.
A midi, c’est Noëlle qui nous transmet quelques techniques d’assouplissement en vue de nous contorsionner comme elle... pas gagné...

Pour la sieste, nous avons droit à un cours de méditation proposé par Cécile : « Pensez à votre souffle, à des choses agréables, mettez vos soucis dans une bulle,... » . Je la soupçonne de nous préparer psychologiquement aux difficultés des prochains jours...

Retour par la Crête de la Mayt jusqu’au chalet.
Bref, une journée tranquille, presque déconcertante pour les habitués des séjours HCE scabreux et boueux !

Le soir, Anne-Marie et Béa nous régalent d’une farandole de plats à base légumes bio fraîchement cueillis par leur producteur stéphanois. La barre est placée haute dès le premier jour !

J2 : Journée « Caméra embarquée »

Montée en charge progressive au niveau technique comme physique. Les débutants ne sont pas en reste. Bravo Adeline, Dominique et Odile qui progressent rapidement aussi bien à l’avant qu’à l’arrière !
Magnifique tour afin d’atteindre le fameux « Col de Vars ».

En queue de caravane,le joëlette « high tech » clôt la marche, avec Bruno le photographe professionnel, et Julien, cameraman de la nouvelle génération avec son drôle de drone. Occasion unique d’envoyer au ciel le message « Vive HCE ! ».

Au retour, petite baignade revigorante dans notre lac à 10 degrés en contrebas du chalet, avant de remonter. Pour Laurent, ce sera à pied, s’il vous plaît ! Chapeau Laurent !

J3 : Wanted

La troisième journée a pour thème une chasse au trésor. Il s’agit de retrouver la « tente WC » deux secondes qui s’est fait malle. Selon les différents indices, la disparition aurait eu lieu entre la pause graine de 10 h 45 et celle de midi. Julien, Cécile et Jean-Michel sont immédiatement mobilisés pour traquer la fugitive, mais reviennent bredouille une heure plus tard. On déclenche alors les grands moyens et l’ensemble des troupes est réquisitionné. Et voilà les joëlettes parties à l’assaut des toilettes volantes à travers des petits chemin en dévers ! Guy, Élodie et Christian ne ménagent pas leurs efforts. Mais toujours en vain. Adieu l’intimité et bonjour la bonne vielle cape de pluie en guise de cabine !

La chasse reste donc ouverte aux équipes des prochaines années. En récompense : 3 rouleaux de PQ et une bière artisanale faite par Jean-Michel.
Le soir, nous saluons Noëlle pour qui l’aventure devra s’arrêter là pour cette année. Mais ce n’est que partie remise et nous aurons plaisir à la retrouver pour un autre séjour.

J4 : Sous le ciel étoilé :

Nous voilà partis à travers la forêt pour atteindre l’alpage. Les choses sérieuses commencent avec l’ascension du Col de la Coulette (2368m) avant une redescente bien méritée dans une vallée sauvage. Le bivouac est posé au milieu d’ un trou de verdure douillet, perdu entre le Massif du Queyras et de l’Ubaye. Arrivée tardive, mais le temps dure longtemps en ces jours les plus longs de l’année. Nous dînons sous le coucher de soleil puis les plus téméraires sautent au-dessus du feu de la saint Jean en ce 24 juin. Chacun se trouve un coin douillet dans l’herbe pour s’assoupir sous le ciel étoilé.

J5 : Technique, physique, sympathique

Petit déjeuner avec les premiers rayons du soleil qui nous réchauffent après une nuit pour certains bien frisquette. La descente épique dans le vallon en terrasse nous procure des sueurs froides et finit de nous échauffer.

Remontée physique au Col de la Coulette. Chacun avec son style. Dominique, force de la nature, adopte un pas lent mais puissant. Bruno préfère grimper à 4 pattes tandis que l’infatigable Jean-Michel multiplie les allers-retours entre chaque joëlette. Odile, après être montée une première fois avec le mulet Méoui, ne ménage pas son énergie lors de sa seconde ascension à la corde.

A l’arrivée au col, la délicieuse salade d’Anne-Marie et Béa nous redonne des forces pour la descente. Retour « à la maison » de la joyeuse troupe, sur les rotules mais des étoiles pleins les yeux.

J6 : Journée « de l’au-delà »

« Descente tout le long ! » nous avait annoncé Cécile... En ce dernier jour, plus personne ne s’étonne quand, sur le terrain, le descriptif correspond en fait à une descente entrecoupée de deux bonnes côtes.
Un parcours forestier nous achemine pour la première fois au delà du fameux Col de Vars, livrant à la caravane un magnifique aperçu de la vallée de l’Ubaye.

Pique-nique champêtre à la cabane de Gribaudo et essai de la joëlette en place passager pour les nouveaux, avec « permis tronc d’arbre » à la clé pour les conducteurs. Christian commence à être fin prêt pour son double séjour en Corse en septembre. Chacun aura contribué à sa préparation physique et psychologique et les équipes de septembre nous remercieront certainement pour ce travail de coaching !

A l’arrivée au village de Saint-Paul, tournée générale de la part de Daniel, grand Seigneur ! Nous levons notre verre à la fin du séjour et à la cheville d’Alicia, rescapée des sabots de Méoui. Plus de peur que de mal pour notre muletière confirmée, ouf !

Le tour de table du dernier soir restera également un grand moment. Les remerciements fusent. Les petites mains invisibles d’ HCE ne sont pas oubliées : celles qui, dans l’ombre, soudent, cousent, s’occupent de la logistique, de l’administratif, trouvent des fonds, permettant à chaque séjour de se dérouler dans d’excellentes conditions et une confiance réciproque.

Au-delà des mots, les larmes et regards en disent long. Nul doute que la « magie d’HCE » a encore opéré. Chacun a trouvé pendant cette semaine ce qu’il était venu chercher, et même beaucoup plus.
Les nouveaux ont pris goût à la joëlette, aux bons plats des intendants et à l’ambiance intergénérationnelle. Ils reviendront, c’est sûr.

Annie, arrivée sceptique, repart ravie et le cœur léger.
Patrick reviendra rouler sa bosse et fumer sa clope en montagne.
Les rires et initiatives en tout genre de Marie-Christine qui jusqu’au bout ont pimenté le séjour ne laissent aucun doute sur son souhait de se réinscrire bientôt.

Les trois passagers néophytes sont déjà prêts à re-signer :
Laurent négocie déjà une place en cas de désistement des prochains séjours.
Pascale a trouvé cette cette semaine extraordinaire. Elle livre un fort témoignage de ce sentiment trop rare de s’être sentie à sa place dans un groupe, d’avoir oublié, le temps de quelques jours, son handicap, sa différence.

Daniel, arrivé le cœur serré d’ appréhension , est au bord de l’apoplexie... A l’origine de ce symptôme : une overdose de générosité. Son dilemme : dans un monde où règne l’individualisme, de quelle manière ce concentré de solidarité pourrait-il faire tâche d’huile ?

A nous tous d’y répondre. Pas de recettes toutes faites, mais quelques ingrédients de base pour que cette magie fonctionne. Les personnes handicapées semblent en être le ferment. C’est déjà grâce à elles que nous nous retrouvons dans cette belle montagne. Mais au-delà de cette rencontre s’opère un « second effet kiss cool » , analyse Cécile : les différences sociales, d’âge, de caractère, s’effacent et la cohésion prend à tous les coups. A HCE, chacun arrive pour donner et non « consommer » de la montagne. Et au final, reçoit infiniment plus !

J7 : Nettoyage du chalet Spoutnik avant que chacun rejoigne sa galaxie. Lucien, expert toute catégorie (aussi à l’aise à la joëlette qu’à l’aide à la personne, au montage/démontage de bivouac qu’au battage du mulet qu’il maitrise admirablement) fait une dernière fois rentrer le mulet dans le camion. Direction le Jura où une nouvelle équipe poursuivra l’aventure HCE !