Calanques 2009

25 janvier Reportages

Voici le compte-rendu du séjour Calanques et Sainte Victoire, au travers du récit de Bernadette.

Arrivée dans ce pays du soleil, rassemblement à Aubagne et camp de base pour nous, dix-huit aventuriers à la découverte du site autant que de nouveaux rapports humains.

Tartare, notre âne, bienveillant réveil matin (réglé sur 6h !), nous a accompagnés dignement, des calanques de Marseille aux sentiers de la Sainte-Victoire. Il a su poser son œil sur chacun de nous et laisser son message, toujours sous un soleil éclatant et un ciel pur.

Quant à nous, joyeuse bande qui avons sympathisé très vite, il a fallu redoubler d’efforts pour grimper les dénivelés surprise que l’organisateur avait repérés.

Le souffle à la bouche jusqu’à en manquer, ou quelquefois une chanson sifflotée dans les descentes, et les joëlettes se propulsent au gré du relief. Les pauses impérieuses unissent chacun gorgées d’eau, fruits secs, panier rafraîchissant de mi-journée et les attentions constantes et délicates à nous " locataires de ces machines".
Partage d’émerveillement sur flore printanière si riche de couleurs ou de formes.

Trois jeunes étudiantes à la découverte du monde "Rando-Handicap" et qui sans compter distribuent sourires ou gestes d’amitié jusqu’à y laisser aussi quelques plaies quand les pieds disputent au rocher, rageusement le droit de se poser.

Heureusement, les paysages marins si fleuris de leur valériane, nous laissent sans voix. Il reste à y goûter, la plage offerte au but de l’effort, et qui rafraîchit ceux qui vont s’y plonger.

La pinède de nuit nous laisse contempler depuis nos sacs de couchage, la grande ourse et l’immensité céleste, nos rêves réalisés et un repos bien gagné.

Enfin la douche ce cinquième jour : un camping bien fêté et les petites mains s’activent aux préparations des repas, d’autres qui ont dressé les tentes font aussi la vaisselle.

Nul ne recule à l’effort, au partage, les mots sont sincères, l’ambiance authentique, et la joie dans tous les instants.

Le Prieuré nous attend sur la montagne Sainte-Victoire :crème solaire, chapeaux mouillés, boissons, tous déploient leurs armes pour mieux vivre ce soleil écrasant.

L’un se surpasse pour avancer à pied malgré le handicap et gravir les pentes, victorieux de son effort ; un autre multiplie les pauses pour ne pas se laisser distancer car ses difficultés réelles se masquent aux yeux de tous. Pour plusieurs, l’engagement nouveau est supérieur à celui envisagé mais, les dents serrées, tous vont mettre leur "cœur" au service de leurs muscles. Leur joie transparaît au repos, par celle qu’ils ont offerte.

La surprise du jour, après le pique-nique, sera la nuit à la belle étoile car le Prieuré est envahi comme veille de week-end. Heureusement es étoiles sont nos alliées et la fraicheur de soir est reposante.
Les jours suivants complètent les amitiés par les attentions partagées, la complicité, la gaité.

Fête du dernier soir au camping et séparation douloureuse, mais maillons noués à jamais !

Moi, j’ai troqué mon fauteuil roulant pour une joélette et je me suis sentie, aux caresses des plantes, vivre pleinement le parcours d’un vrai "marcheur". J’ai retrouvé des pieds bien calés dans ma tête car plutôt rebelles depuis tant d’années, ceux de l’esprit m’ont épanouie. Je reviens émerveillée, riche de regards, de chaleur sincère, de mots pour combler ma solitude et des photos qui réjouissent à l’ infini.

J’attends le prochain voyage... et je rêve !

L’intendante pointue, généreuse et souriante et notre chef de troupe vigilant se sont donnés sans compter pour une harmonie des dix-huit randonneurs présents et enchantés.

Texte de Bernadette Frischmann

Photos de Bernadette Frischmann et Yolande Caumont