Balcons du Mont Blanc du 09 au 16 août

25 janvier Reportages

Une météo bien humide et bien fraîche, un Mont Blanc qui se fait désirer, mais une super équipe prête à en découdre avec les éléments et une accompagnatrice montagne qui ne manque pas de ressources pour trouver des alternatives au programme prévu... En plus, celle-ci a trouvé le moyen de fidéliser son équipe : tous les participants lui ont promis de revenir l’an prochain avec le soleil !

Samedi 9 Août

Pour bien commencer une semaine HCE, il faut une overdose de foule dans une gare, celle de la Part-Dieu par exemple, pour retrouver Daniel, Bernard, Rachel, Vincent, un train en retard, celui de Karine, et 2 chauffeurs, Guy et Madeline. Mais surtout des rencontres inattendues, celle de Christine qui part vers d’autres horizons avec l’APF, et celle de Salvatore qui rentre du séjour dans le Jura les yeux brillants de bons souvenirs. A nous maintenant de faire route vers un séjour qui promet de riches moments partagés et des paysages grandioses !

La petite troupe lyonnaise s’est fait attendre, et nous arrivons au camping de Montroc où le campement est déjà monté, Tartare déguste de l’herbe bien verte et nous mettons les pieds sous la table pour un premier apéro convivial. Un traditionnel tour de présentation fait suite au repas et Cécile nous décrit brièvement le séjour en souhaitant la bienvenue au 2 nouveaux Yannick et Pauline.

Tout le monde trouve place pour une première nuit et quelques gouttes sur les toiles de tente nous bercent avant de dormir.

Dimanche 10 Août

Après un réveil dynamisé par le chant de Tartare, les pochettes rayées des passagers se remplissent et les bols de café se vident.
Une démonstration de montage et maniement de la joëlette pour les nouveaux et c’est parti pour une première ballade d’initiation. Nous traversons Montroc puis cheminons par un joli sentier.

Un petit caprice de Tartare face à un pont où il va rester coincé, et Bernard, Pauline et Christophe font les Ânes et portent les bâts pour la suite de la balade.

Un passage roulant dans la forêt au dessus du village du Tour et nous redescendons vers un grand champ pour le pique-nique. Cécile et Marianne vont chercher Tartare et un longue sieste au soleil avec vue sur le glacier des Bossons et le Mont Blanc avec son chapeau de nuages nous permet de les attendre.
Seuls les échos des réparations de Jean Marie viennent troubler ce doux repos, il s’improvise mécanicien pédalier de la joëlette de Brigitte qui fait encore des siennes !

Un crochet par l’Argentière nous permet de visiter son église Baroque devant laquelle Tartare marque son territoire... filons ! Enfin, après quelques manœuvres habiles dans l’étroit passage que nous laissent les massifs bancs en bois.

Le retour au camping se fait par une montée sportive, nous méritons bien un bon apéro avec bière artisanale et vin d’épine !
La femme du propriétaire du camping a pris notre âne sous son aile et le bichonne. A 19h, rendez vous au bar pour le pot d’accueil du camping et le sympathique discours d’accueil du patron, Claude.

Stéphan nous régale pour un bon repas sans une goutte autour d’une table conviviale. Au lit !

Lundi 11 Août

Réveil tout en douceur, la pluie coupe un peu notre enthousiasme à se lever, même Bernard notre chef café n’a pas le temps de sortir de sa tente entre les averses. Ce sera un petit déjeuner prolongé sous le préau du camping, les pieds et la tête au sec.

Après moult consultations des prévisions météo (merci Edmond, qui va se révéler au cours du séjour le pro du bulletin heure par heure), nous partons pour le col du Montet en espérant une accalmie.

Arrivés à la cabane du parc, une éclaircie nous encourage à continuer jusqu’à la cascade du Grand Bérard. Ce sont des trombes d’eau qui nous accompagnent... et après quelques graines et fruits secs partagés à l’abri des parasols de la buvette de la cascade, nous repartons trempés en coupant par la route avec un agent de circulation de talent, Marie Anne !

Brumisés, nous pique-niquons sous l’avancée de la cabane avant de nous y engouffrer pour découvrir les animaux du parc avec Estelle qui nous raconte de nombreuses histoires sur la vie des bêtes qui nous entourent, gypaètes, bouquetins, marmottes, chamois... Cécile et Stéphan nous quittent pour la descente et notre stagiaire, Yannick prend le relais !

Encore quelques « ondées » puis nous voilà accueillis par notre super intendant avec un thé chaud bien apprécié. Les douches permettent de nous réchauffer et nous profitons encore du préau pour manger à l’abri.
Tartare est à nouveau aux bons soins des proprios du camping qui nous proposent même des serviettes pour le sécher !

Mais ce n’est pas le seul, nous avons pu profiter de la chaufferie et du sèche-linge qui ont réchauffé les duvets trempés de la dernière nuit, quel plaisir !
Une partie de 10000 pour les couches-tard voit Daniel exploser les scores avec une main chanceuse aux dés.

Mardi 12 Août

Levés au sec, une belle journée nous attend !
Mathieu, stagiaire AEM, nous rejoint pour augmenter les forces vives.

9H30, départ pour l’Aiguillette des Posettes (2200m), après une grimpette par la route vers le domaine du Tour, nous bifurquons au pied des remontées mécaniques sur un raide chemin, dans les bois d’abord que nous quittons pour des lacets plus dégagés depuis lesquels le Mont blanc et ses glaciers nous font la joie de se déshabiller de leurs nuages, animant ainsi les arrêts reprise de souffle nécessaires à une telle ascension.

Cécile nous raconte les premières conquêtes du Mont Blanc et chacun va de sa légende ou de son anecdote autour des pruneaux et chocos bien appréciés. Allons nous retenir tous les noms de ces monts et aiguilles rouges, vertes.... enfin surtout grises et blanches en réalité !!

C’est reparti, nous traversons des ardoisières puis arrivons au presque sommet, le ventre creux et accueillis par quelques faucons crécerelles et chocards. Un bref pique-nique venteux avec une vue à 360 degrés comme promis, et les nuages nous poussent à repartir promptement, surtout que les freins d’une joëlette nous ont lâchés et un aller retour s’impose pour le début de la descente raide et technique.

En attendant cet équipage, le reste du groupe profite d’une demie sieste sur les ardoises tièdes et voit arriver un drôle d’équipage : un conducteur à l’avant, un à l’arrière et 5 freineurs avec 2 cordes, les talons plantés dans la pente retiennent l’ensemble ! Un bel exemple d’HCE où chacun est utile !

Nous filons pour rejoindre une large piste caillouteuse en compagnie de nombreux VTT et la descente passe au plus vite, ponctuée d’arrêts Gore-Tex, sur-sac, et capes de pluie au fur et à mesure que les gouttes s’intensifient.

Un bref apéro et Cécile nous quitte pour monter les vivres du futurs bivouac. Qu’il est bon de profiter encore d’une douche chaude lorsqu’il fait pas loin de 10° !

Le patron, toujours aussi inquiet pour Tartare tente de nous motiver à bouger encore son parc pour qu’il dorme à l’abri (s’il savait ce qu’il à déjà vécu....), Patrick et Marie Anne s’y attèlent, personne d’autre n’étant assez motivé pour affronter encore les trombes d’eau, notre Âne royal aura du trèfle à déguster toute la nuit, voudra-t-il vraiment quitter cet endroit ??

Cécile nous retrouve pour le fromage et nous annonce un lever tranquille pour le lendemain, météo oblige, après cette longue journée, ce n’est pas de refus.

Mercredi 13 Août

9h, Petit déjeuner de luxe avec croissants et baguette fraîche, merci Lionel !

Après 5 cafés et 25 tartines, nous nous mettons en route pour la gare.

Nouveau brevet du séjour à déposer « l’abri de fortune » : 5 personnes constituent 4 piquets et un poteau central pour une petite bâche qui abrite 4 fauteuils et leurs chauffeurs.

Tout est dans la synchronisation, une belle rigolade lorsque les poches d’eau se vident sur les malchanceux ! 15 minutes au chaud dans le petit train et nous voilà à Chamonix pour une plongée dans le monde civilisé et ses aberrations ! Dés la sortie de la gare, le premier bateau est orné de 3 belles jardinières en béton qui empêchent de l’emprunter... Mieux vaut en rire.

Nous démarrons la visite de l’espace Tairraz qui nous offre une exposition à la découverte de la montagne, ... explorons les voies d’accès des grandes Jorasses et du Mont blanc, découvrons le matériel d’alpinisme, apprenons ce qu’est le métier de guide...

Un ciel « bleu soleil » nous pousse dehors et nous nous installons sur une terrasse bétonnée où nous étalons nos affaires à sécher. La montagne et ses plus beaux glaciers nous font face jusqu’au dessert où une nouvelle averse nous pousse à nouveau à improviser un campement de fortune jusqu’au café. Retour à la gare après une pause photo de groupe devant le Mont Blanc... ou presque !

Le temps de somnoler dans la chaleur d’un train bondé et nous voilà de retour au camping, salués par Tartare à qui l’on a dû manquer.
Chacun prépare son sac pour le bivouac du lendemain, la consigne : chaud et étanche ! Un petit ’6 qui prend’ et un repas sous le préau et nous voilà dans nos duvets dans l’attente d’un réveil aux aurores !

Jeudi 14 Août

Lever à 6h00 pour être prêts pour le départ au bivouac, 11 personnes partent au pas de course, dont Daniel et Karine pour choper le train de 7h50... qui ne roule pas aujourd’hui, nous devrons attendre 1h sur le quai, au soleil avec le Mont Blanc qui ne gâche rien au plaisir du panorama.

Pendant ce temps le reste de l’équipe monte avec le camion, la voiture des Trimbur et Tartare, au départ de la rando au pied de la Flatière.
Départ dynamique dés l’arrivée des voyageurs en train, les joëlettes sont prêtes, les équipages constitués par Solène et Pauline fonctionnent à merveille et nous avalons les 600m de dénivelé à travers une piste forestière jusqu’à la buvette d’une amie de Cécile, Agnès.

La pause graines en cours de route permet à Yannick de nous ramasser des girolles et autres champis qui pullulent dans les sous-bois, pour le repas de ce soir. Nous pique-niquons au soleil, Agnès nous offre la bière, les sodas et le café, et aujourd’hui, surprise, le ciel nous accorde une petite sieste dans l’herbe.

Nous repartons pour les derniers 200m à grimper et quelques jeunes randonneurs nous prêtent main forte sur le dernier raidillon.
Nous découvrons le bivouac de rêve de Cécile, tandis que 3 courageux redescendent avec Tartare chercher le reste des victuailles laissé chez Agnès. C’est le moment que choisit le brouillard pour tomber et une belle averse arrose l’installation de la bâche. Nous alignons les 4 joëlettes sous notre désormais traditionnel ’bâche de fortune’ avec Edmond comme piquet central.

Tout le monde s’active et peu après nous sommes tous installés à l’abri une tisane à la main. Chacun se réchauffe comme il peut, quelques chanceuses profitent de partager la chaleur avec Karine en lui offrant un dossier bien confortable, d’autres improvisent des madisons et des danses traditionnelles sur l’herbe. Rachel et Brigitte ont réussi à rester à peu près sèches et Daniel nous surplombe installé dans sa joëlette qui surélève la bâche en piquet d’entrée.

Après le risotto aux champignons des bois, la soupe est accueillie avec joie ! A chacun maintenant de trouver le courage de sortir de ce cocon réchauffé par la chaleur humaine pour un petit tour aux toilettes dans la tente wc au toit ouvrant, les plus téméraires vont s’aventurer jusqu’à la crête pour profiter de WC panoramiques, les nuages ont disparu, les lumières s’allument dans la vallée, les étoiles apparaissent une à une, un lieu magique, Cécile à encore tenu sa promesse ! Malgré la fraîcheur, c’est un sentiment d’être privilégiés qui nous envahit, de pouvoir apprécier la simplicité de ce moment partagé et la richesse de cette nature si belle.

Le jeu de taquin démarre sous la bâche et chacun trouve sa place, plus ou moins horizontale, sans ou avec trou, mais surtout bien serrés et heureux de rejoindre le duvet. 4 courageux vont choisir de dormir dehors, Marie Anne, Patrick, Yannick et Pauline.

Vendredi 15 Août

Chacun peine à sortir de la chaleur de son duvet, et ce n’est pas la pluie qui redémarre qui va nous y encourager ! Les 4 courageux nous rejoignent à l’abri et 2 stagiaires AEM conviés par Cécile pour nous aider à grimper les Aiguillettes des Houches et le Brévent arrivent pour le petit déjeuner. Celui ci va durer en attendant le moment opportun pour partir. Et c’est la neige qui commence... nous ne continuerons donc pas l’ascension !

Une accalmie nous permet de plier le campement et l’on redescend dans la boue et la bonne humeur.
Le traditionnel pique-nique commencé au soleil et fini sous la pluie se fera sur la terrasse d’un chalet en bois, abrités par l’avancée du toit. Derniers mètres en joëlette et tout le monde rejoint son moyen de transport direction : le camping.

Chacun s’active pour le rangement, remplit son petit questionnaire, s’active à la douche ou à la cuisine, ça sent la fin et le dernier repas finira en bouquet final grâce aux 2 bouteilles de génépi offertes par Claude, partagées jusque tard dans la nuit, en refaisant le monde, comme pour prolonger au maximum ce qui arrive à sa fin.

Samedi 16 Août

Ce sera une journée Soleil ! On plie, on sèche, on range, une dernière photo de groupe devant le panorama, l’humidité ce matin n’est pas dans le ciel mais dans les yeux, et chacun repart avec la promesse de se revoir à l’A.G, ou sur d’autres sentiers.

Et parce que ce n’est pas fini, mais c’est juste un passage de relais, l’équipe lyonnaise va croiser une voiture Handi Cap Évasion au départ pour le Mont Thabor dans le Parking souterrain de la gare de la Part Dieu ! Aux suivants !

Madeline

Crédits photo : Yannick, photographe appliqué accroupi derrière son pied, Bernard, par tous les temps et dans toutes les conditions, roi du Chamina !