Vanoise du 10 au 17 août 2019

25 janvier Reportages

Le séjour tant attendu par tous arrive enfin…on s’impatiente, on le choisit, on le prépare, on le rêve et... il est là ! Nous sommes là, tous pour nous rencontrer et vivre une grande aventure. Il suffit d’une ligne d’horizon commune pour pouvoir soulever des montagnes.
Alexandra David Néel disait « Voyager sans rencontrer l’autre ce n’est pas voyager mais se déplacer ». Je crois que nous pouvons tous affirmer que nous avons VOYAGE.

Samedi 10/08/19
Notre premier rencard…au camping Le Canada à Champagny-le-Haut, porte du Parc national de la Vanoise, qui se situe dans un cadre naturel remarquable au pied de prestigieux sommets. Arrivée séquencée des acteurs…palme d’Or pour notre ami « Denis la Malice » qui a préféré pointer le bout de son nez une fois la vaisselle terminée !
Nous faisons connaissance plus ou moins timidement autour d’une belle tablée remplie de verres pleins et d’assiettes gourmandes. Le rituel tour de table permet d’agrémenter les présentations. Un plat mijoté de volaille au curry-lait de coco nous annonçait la hauteur de la toque de notre Chef cuisinier Lionnel : un régal !
C’est annoncé, le petit déj du dimanche matin ne sera pas servi au lit, il n’y aura pas de croissant et il aura lieu à 7h30 ! Même Méwoui dit « Mais NON » !

Dimanche 11 août
Après notre petit déjeuner gargantuesque, il faut le dire (l’air de la vallée creuse aussi), il nous faut ranger le campement et initier les néophytes à la manipulation et à la conduite de la joëlette. Une petite remise en train pour tout le monde ne fait pas de mal. Nous allons cahin caha dans le camping, de racines en talus, sous le regard ébaudi des campeurs.

Le départ en direction du Refuge de la Glière (2000m) se fait vers 11h…La joyeuse troupe est heureuse de prendre la route…l’aventure commence. Sur le chemin, nous avons pu déguster de belles framboises sauvages, cueillies avec amour par Sébastien et Jean. Déjeuner au bord d’une belle rivière et au pied des montagnes… Merveilleuse salade, un délicieux fromage, un peu de chocolat et sieste pour tout le monde.

Petits incidents avec Méwoui-Ménon…une randonneuse a voulu le caresser…elle n’a pas eu le temps de poser la main dessus qu’elle sentait déjà ses dents sur son bras ! Rien de grave…
Pendant cette pause il a réussi à « voler » un paquet de graines…en voulant lui enlever le plastique de la bouche, Elodie s’est faite croquer le doigt par l’un de ses crochets : AIE ! Lui aussi a annoncé la couleur dès le 1er jour !

On échange les rôles sur les joëlettes, on s’essaye, on s’applique, on s’implique…douce journée pour commencer ce séjour. Claire B offre ses fameux gâteaux muesli sur le chemin, ce qui nous permet de reprendre des forces et d’arriver jusqu’au refuge. Pierre, en voulant mettre son sac à dos avec un peu trop d’entrain, a bien failli nous quitter pour de plus basses altitudes !
Bel endroit que ce refuge où nous sommes heureux de dormir.

« C’est demain que nous saurons ce que nous valons » dit Willy…gloups… « réveil à 6h30, D + 750m » ajoute t-il…personne ne tarde à se mettre au lit !!

Lundi 12 ….
Départ matinal sous la pluie pour gravir le col de la Croix des Frètes à 2647 m. On le sait, une grosse journée nous attend mais le moral est au plus haut. Jean et Monique ayant fini la crème de marron de la veille…sont plein d’énergie. C’est parti !

Nous avons le grand plaisir de rencontrer un magnifique troupeau de Tarines qui n’était pas décidé à nous laisser la place sur leur chemin. Mais c’était sans compter sur Lionnel qui, avec son bâton de pèlerin (béquille d’Alain) écarta les eaux de la mer rouge….On entend encore le tintement des clarines qui résonne en une parfaite harmonie au milieu de ces alpages. C’était un spectacle splendide.

L’équipée sauvage (Jean, Seb, Elo, Chloé et Yvette) a fait une petite chute au ralenti…pas de mal !
Pierre a cassé l’un de ses bâtons de marche en tombant...la gentille Chloé lui en prête un, le bolide peut reprendre la route !
La pluie s’en est allée pour laisser place au soleil que nous apprécions particulièrement pour la pause pique-nique au bord du lac du Grand Plan.

Nous dévorons les délicieuses salades de Lionnel, nous apprécions pleinement le café-thé-chocolat…prêts pour rejoindre le Col du Palet (2652m). Une telle brume nous y attend que nous redescendons rapidement vers Tignes-Val Claret pour une nuit en camping sauvage au pied des pistes. Les marabouts sont montés auprès du télésiège dans lesquels nous nous installerons au chaud pour manger et dormir. Spécialité locale : crozets, diots et bières bretonnes !

Mardi 13…

Monique se réveille avec un sac de couchage trempé, elle l’avait dit la veille que le marabout n’était pas tout à fait étanche ! Les lunettes de vue de Pierre se sont volatilisées pendant la nuit…et ceux qui ont du faire la vaisselle après le petit déjeuner se souviennent encore de la température de l’eau. Il faisait 6 degrés ce matin là.

Départ pour le col de la Leysse, point culminant de notre itinéraire à 2750 m d´altitude. La montée est très physique, certains randonneurs que nous rencontrons sur les chemins nous ont proposé leur aide dans certains passages assez techniques. Cela n’a pas empêché Alain de descendre de la joëlette pour marcher une bonne demi-heure : bravo Alain !
Le col atteint, nous redescendons vers le refuge de la Leysse, charmant et accueil très chaleureux. La préparation peut commencer : on rape les carottes avec les opinels (oubli de l’économe) que l’on mélange avec des cacahuètes...un vrai délice. Puis il s’ensuit un chili sans carne…Lionnel nous parle de protéines de soja..bon…certains ne sentiront pas la différence, le tout est bon ! La majorité de la troupe part se coucher quand un petit groupe d’irréductibles reste à la table de jeu..dont Monique, 70 ans !!

Trois d’entre nous (Victoire, Lionnel et Sébastien) se lèveront aux aurores (5h30) pour refaire tout le chemin à l’envers, retrouver le camion et nous rapporter des provisions pour les deux jours d’itinérance à venir (dans leur sac) : merci à eux.
PS : Pendant l’épluchage des légumes, Jean-Jacques a dit « il ne faut pas que ma femme me voit faire cela sinon cela va lui donner des idées »…Mme Jean-Jacques..sachez que votre mari se débrouille très bien dans ce domaine !

Mercredi 14…
Grasse matinée…réveil 8h…les couchages sont très confortables ! Un long petit déjeuner, le départ pour rejoindre le refuge « Entre deux eaux » de Catherine Richard , ne se fera que vers 11h30. Une journée « tranquille » et descendante nous attend. Nous profitons d´un décor de haute montagne entre face sud de la Grande Casse et glaciers de Vanoise.

Sur le chemin, nous rencontrons un Monsieur qui fait le tour de l’Europe, il est parti d’Autriche et rejoint Hendaye. Il est intéressé par notre démarche, on échange, il prend des photos et nous assure que nous saurons sur sa page Facebook (et nous y sommes : Traversée de l’Europe à pied)
La pause pique-nique se fera au bord du torrent de la Leisse, nous sommes au milieu d’une prairie où nous apprécions la diversité de la flore...il existe encore des endroits préservés. Salade de lentilles sur lit de dès de carottes...très appréciée.

Jean, qui cherche la présence de chamois ou de bouquetins depuis son arrivée, est enfin récompensé par sa patience. Ils sont loin, ils sont très haut...heureusement qu’il y a les jumelles. Pourtant, chacun y va de son avis d’expert « il s’agit de bouquetins »… « non, ce sont des chamois »…peu importe, nous étions tous heureux d’avoir vu des animaux sauvages dans ce paysage grandiose.
La sieste est toujours un moment très apprécié…certains lisent, d’autres vont tester la température de l’eau.. Méwoui-Ménon est heureux de pouvoir se rouler dans l’herbe librement. Il garde d’ailleurs le rythme annoncé en début de séjour : il mord au moins une personne par jour !
Nous descendons paisiblement jusqu’au refuge, hormis quelques petits passages techniques, cette journée est plutôt reposante.
Nous arrivons tôt et nous retrouvons sur le chemin de l’arrivée, avec bonheur, nos trois échappés. L’endroit est superbe….nous avons un chalet privatif très bien arrangé, avec une literie aux couleurs passion.

L’accueil est chaleureux et le diner délicieux ! Soupe de légumes maison, lentilles-saucisses et flan aux pruneaux. Tout le monde a fini par dire qu’il « avait trop mangé ». L’ambiance est joyeuse dans le chalet. A la suite du repas, deux tables de jeux se mettent en place..Time’s up d’un côté et Dixit de l’autre…ça rigole, ça gesticule, ça imite…nous découvrons certains talents cachés (pensée particulière pour le mime de la moule par Séb !!). Fermeture de l’établissement à 22h...extinction des feux pour tout le monde.

Jeudi 15 :
Réveil 6h30…petit déjeuner à 7h…départ à 8h30…une fois que Lionnel, Victoire et Yvette ont terminé leur réveil musculaire !

Une grosse journée nous attend, 500 m D+, de très belles marches à franchir, 5 par joëlette pour certains passages. Une montée dont on se souvient tous et nos corps aussi. Sans cohésion d’équipe, l’exercice est inimaginable. Bravo à tous et merci aux passagers pour leur patience et leurs encouragements malgré les douleurs parfois.
Pique-nique bien mérité et très attendu. Il faut féliciter Méwoui-Ménon qui a été exceptionnel dans cette montée difficile. Le paysage est magnifique, il est la source de notre énergie et de notre enthousiasme.
Nous avons eu un spectacle en fin de repas, au moment de la distribution du chocolat notamment. Pierre a revêtu son masque de clown, pour le plus grand plaisir des spectateurs. On ne lui tient pas rigueur d’avoir mangé un carré sur deux pendant la distribution. Le comique était de rigueur malgré l’équilibre précaire et la rigolade. Et puis il y a eu les chants, les torrents, les pieds mouillés, les chamois, les lacs splendides..et notre arrivée au refuge de la Vanoise !

Le vrai luxe en altitude…de belles rencontres, de beaux dortoirs..et à notre plus grande surprise, une table de massage…qui ne reste pas longtemps rangée au fond de la salle : merci Victoire !

Nous avons eu le plaisir d’avoir la compagnie et l’aide de Philippe…nous avons tous encore le goût en bouche de son Génépi artisanal ! Soirée « Qui est-ce » et Génépi… Des noms d’illustres personnages se sont retrouvés collés sur nos fronts…Carlos, DSK, Doisneau, Macron, Bourvil, Moise et….SIMONE ! (Notre Simone sur le front de Willy).

Vendredi 16…
Réveil 6h30, petit déjeuner à 7h, départ à 8h30…les touristes-randonneurs ont pu profiter de l’excellent réveil musculaire mené par Victoire.

Très belle dernière journée de descente jusqu’au camping du Chamois à Pralognan. Le soleil est au rendez-vous..l’ambiance collégiale et joyeuse et complice.
Sur le chemin, nous avons eu l’heureuse surprise de retrouver Guy et sa femme Anne-Marie venus à notre rencontre. Philippe s’étant blessé au genou pendant la descente, ils se proposent gentiment de le raccompagner en voiture.
On trouve un écrin de verdure au bord d’une rivière pour reposer les troupes et festoyer ! L’endroit est sublime et le soleil nous fait grâce de sa généreuse présence. Les salades de Lionnel font encore ravage, du saucisson de pays, du fromage de chèvre confectionné par Yvette..chaque jour est un festin. Après le repas, il y a ceux qui font la sieste, d’autres se lancent dans des jeux d’eau et certains vont même jusqu’à rentrer dans l’eau jusqu’au nombril…n’est-ce pas Jean-Joseph (n’oublions pas ses cris qui rappellent la température de l’eau !) ? Par ailleurs, Perudo et Ultimate semblent avoir trouvé des adorateurs…Méwoui-Ménon n’aime pas trop lorsque le frisbee lui frôle les oreilles !

Si la première partie était plutôt roulante...la seconde s’annonce beaucoup plus technique ! C’est notre dernière après-midi de joëlette...tout le monde a envie d’être aux manettes ! Nous descendons doucement mais sûrement entre les virages en épingle sur lit de racines et de pierres. Quel bel équipage !

Nous faisons une petite pause à la superbe Cascade des Fontaines…juste au-dessus de Pralognan. Un beau spectacle que tout le monde apprécie…on fait perdurer encore un peu ce moment où nous sommes encore dans la montagne…encore un peu en hauteur..encore un peu ensemble.

Arrivée sur Pralognan vers 16h30…Pierre s’installe sous la sangle de la joëlette de Claire pour aller jusqu’au camping « pas peu fier le Pierrot » !
Pendant que certains commencent à monter le campement, d’autres partent en camion sur Champigny pour récupérer les véhicules.
A 19h30, nous pouvions enfin commencer l’apéro ! Puis encore un repas succulent : omelette pommes de terre, oignons et tomates séchées. Et la surprise du chef : bananes-chocolat en dessert.
Pour les cerises sur le gâteau, nous avons le plaisir de goûter les calissons de Nice offerts par Cécile, les palets bretons de Pont Aven, les caramels au beurre salé…
Longue soirée de jeux et d’échanges…d’émotions, de ressentis...nous passerons la dernière nuit ensemble. Il y a, au cœur de cette vallée, de drôles d’animaux…nous avons eu la chance d’en apercevoir trois d’entre eux…

Certains dormiront sous le marabout, d’autres à la belle étoile ou sous la tente.

Samedi 17 :
Le cri de joie de Pierre nous réveille presque tous : il vient de retrouver ses lunettes perdues depuis le début de la semaine !! Et où, tenez-vous bien…au fond de son sac de couchage !!
Chacun range doucement ses affaires comme pour retarder l’échéance de la séparation.
Le beau temps nous permet de prendre notre dernier petit déjeuner ensemble dehors…face aux montagnes qui ont été les témoins de notre bonheur partagé.
Nous faisons le fameux « tour de table » qui permet à chacun de s’exprimer sur le séjour vécu. Beaucoup d’émotions, certains bilans, quelques réflexions, des perspectives mais surtout beaucoup d’amour.
Chloé a écrit une très jolie chanson qui résume bien cette aventure commune à tous…sur l’air d’ « A la claire fontaine ». Elle a été soutenue par des experts de la chanson que sont Sébastien et Chloé.

Nous avons tous les yeux qui brillent...nous sommes emplis de cette belle énergie collective qui nous a mené si haut, si loin tous ensemble. Oui nous avons Voyagé, oui des liens se sont tissés, nous sommes tristes de nous séparer, de quitter ce paysage magique. Nous avons partagé le pain, la sueur, les rires, les odeurs, les confidences, le vin, les larmes, les sourires complices, les difficultés, la promiscuité, le chocolat…
Nous pensons tous que cette parenthèse enchantée était la plus belle mais secrètement, et les habitués peuvent le confirmer, les prochaines seront différentes mais toutes aussi belles. Comment est-ce possible d’ailleurs ? A chaque fois, à chaque séjour c’est aussi intense. La peur d’être déçu la fois prochaine est naturelle mais n’ayons crainte, il n’y a aucun risque.
Nous repartons tous plus grands, plus forts, plus riches, plus humains…et nous attendons tous secrètement le prochain séjour.