Haute Maurienne du 08 au 15 juillet 2017
La Haute Maurienne restera dans nos têtes comme un magnifique séjour « Tête en l’air », « Pieds dans l’eau ». Vous comprendrez pourquoi en lisant ces lignes.
A l’accueil en gare de Modane, une chaussure de Patrick est restée dans le train. Elle sera récupérée par Florentin. Puis toute l’équipe arrive samedi soir au camping de l’Illaz à Bessans.
Le montage du camp de base se fait sous l’orage. Les passagers, Cécile, Gaël, Joëlle, Patrick et Vanessa, ainsi que les accompagnateurs se présentent. Lydie sera notre intendante et nous régalera chaque soir de ses petits plats préparés avec l’aide de Jean-Michel, spécialiste de la « découpe ». Aurélien est incertain quant au temps. Il nous explique le séjour en réservant son déroulement en fonction de l’équipe et surtout de la météo qui ne s’annonce pas fameuse les premiers jours.
Le lendemain, dimanche, après les traditionnelles explications sur la joëlette et la conduite à tenir avec le mulet, nous voilà partis pour deux jours d’itinérance.
Nous traversons Bessans, que l’on observe depuis le promontoire de l’église, avant de rejoindre, dans la vaste vallée à fond plat, le chemin qui va nous conduire, par une montée assez raide dans la Vallée du Ribon.
L’ascension est agrémentée des explications de Christian, un randonneur, guide passionné, qui nous aide à la joëlette et nous explique où se trouvent les nids des aigles qui tournoient au dessus de nos têtes.
Par la suite, le ciel noircit et dans cette vallée du Ribon, on rit jaune entre les coups de tonnerre et la grêle, la montée est très raide pour les nouveaux accompagnateurs. Les passagers ont froid, les conducteurs ont très chaud.
On arrive trempés mais soulagés dans un sympathique chalet d’alpage. On restera ici la nuit. Jean lance le feu, on étale et sèche les habits et chaussures. Après un goûter thé, anis de Chalosse, une brioche landaise, on prépare le repas et joue aux cartes. Les tables pour manger, l’une à l’étage, l’autre au rez de chaussée devant la cheminée verront une division remplie de fous rires entre « ceux de la mezzanine » et « ceux de la basse fosse ».
On dormira dans les moindres recoins du chalet, dortoir et cuisine, la table servant de lit superposé, un dessous de plat servira d’oreiller à Dominique...
Lundi, c’est une très belle surprise qui nous attend au réveil, le soleil se lève sur les sommets environnant le chalet d’alpage. Le petit déjeuner a lieu dehors, c’est le bonheur.
Nous allons poursuivre plus loin dans la vallée du Ribon. Les marmottes nous encouragent au bord du chemin. Aurélien nous fait observer un chamois. Cette vallée est couverte de fleurs de montagne qui tapissent le sol : edelweiss, joubarbes, gentianes, asters. Les chalets d’alpages sont magnifiques. On voit au bout de notre parcours un superbe cirque. La journée se termine avec le retour au camping.
Aurélien prend à regret la décision de transformer ce séjour qui aurait dû être itinérant, en séjour en étoile avec des transferts si nécessaire. Cela lui semble plus en adéquation avec l’équipe. Mustapha qui avait quelques difficultés à marcher est reparti pour Paris. Jean-Marie est arrivé en renfort pour aider les accompagnateurs actifs.
Mardi, nous traversons le joli Hameau du Villaron, avant de nous arrêter dans le hameau de la Goulaz où nous vivrons un pique nique épique tant il pleut fort. « Oh la bâche ! », il pleut des torrents. Sans compter une conversation qui tourne au fou rire sur le bébé, l’eau du bain et d’autres expressions avec Jean Marie.
On ose pour certains continuer avec deux passagers joëlettes, Cécile et Gaël. Le ciel se dégage, il fait meilleur. On se dirige vers un troisième hameau, celui des Vincendières, en direction de la vallée de l’Avérole. On peut admirer le glacier de Charbonnel. Au retour, on chemine sur un beau chemin forestier, entre lys martagons et trolls. On traverse l’Arc les pieds dans l’eau, avant de rentrer retrouver le reste du groupe qui avait fait le choix de se reposer après cette journée humide.
La soirée au camping est animée par des parties de raquettes et de volley. A notre grande surpise, Maioui traverse notre campement et s’échappe ensuite une seconde fois de son parc. Pour éviter tout souci en soirée, Aurélien trouve une solution pour lui éviter une nouvelle échappée.
Mercredi, nous rejoignons Bonneval sur Arc, où Élodie et Jean-Yves, gardiens du Parc National de la Vanoise, vont nous accompagner toute la journée en randonnée.
On s’arrête à proximité d’une cascade propice au canyoning pour observer avec une lunette des vautours fauves. Des gypaètes tournent aussi dans le ciel. On rejoint le Hameau de l’Écot.
Puis on parcourt un long chemin en vallée plate avant d’arriver au pied des glaciers dans un paysage grandiose parsemé de trolls et autres fleurs. Aurélien nous montre le lointain refuge du Carro, où nous aurions dû séjourner.
Les gardes nous expliquent la vie des populations d’animaux des montagnes, leur métier de garde du parc. On aura le temps de leur poser plein de questions sur l’habitat local fait de lauzes, sur les animaux migrateurs, sur l’archéologie de cette région. Pendant la sieste, la lunette d’observation, poussée par un vent tempétueux, s’écrase sur l’arcade sourcilière de Léonard. Comme il saigne abondamment, décision est prise de le faire redescendre en joëlette pour que les pompiers l’emmènent chez le médecin qui le recoudra. Le baptême de joëlette des nouveaux accompagnateurs est réussi pour le plus jeune d’entre nous !
En redescendant, le chemin est très pierreux. Cécile veut s’arrêter dans la vasque au pied de la petite cascade pour se tremper les pieds. Elle exprime son bonheur avec des « Oh là là ».
Le soir au camping, Maioui trouve encore le moyen de s’échapper. Heureusement, c’est la dernière fois.
Jeudi, on fait un petit transfert vers Termignon. Nous allons découvrir le Lac Blanc, en plein coeur du Parc National de la Vanoise. La montée est assez raide, remplie de grandes marches. On pique nique au bord du Lac. Certains se baignent, jouent au volley dans l’eau, avant de repartir en direction du Refuge du Lac Blanc. Le panorama est superbe : la vue sur la Dent Paraché, l’Arpon et le Chasse Forêt. Le lac tire son nom des glaciers qui se reflètent dans ses eaux. Après le refuge, on découvre un large paysage qui embrasse la Grande Casse, le massif de la Haute Maurienne et plus loin, la Barre des Écrins.
Notre mulet, fraîchement renommé « Maioui », a valu des nombreuses corrections dans les rires à toutes celles et ceux qui l’ont connu sous son ancien prénom. Ses accompagnateurs auront remarqué en marchant à ses côtés son tact : ne jamais continuer de cheminer avant que la quatrième joëlette ne soit passée....
Le soir, nous nous rendons pour une soirée sympathique à la Fête du Rocher à Bonneval-sur-Arc. Après le concours de lancer de bottes de paille qui mène le vainqueur à passer la barre des 5,60 m, nous pique niquons. La soirée se termine par un feu d’artifice, tiré en haut du rocher.
Vendredi, la journée se veut tranquille pour permettre à quelques passagers de se détendre après cette semaine riche en découvertes. Nous visitons Bonneval sur Arc. Les pierres perchées sur les toits de Lauzes, nous indiquent que la maison est terminée.
L’après midi, nous faisons une sortie en joëlette sur un sentier qui nous mène dans le sens inverse des jours précédents. Nous retraversons par deux fois l’Arc à gué, les pieds dans l’eau, avant de profiter d’une baignade dans un joli plan d’eau.
Des souvenirs plein les yeux, la soirée se termine en chanson, sur l’air du Café de Oldelaf.
Voici le texte concocté par Dominique :
Camping de Bessans
C’est pas très marrant
Mais c’est moins la loose
Que d’être dans les bouses
On a connu pire
Mais pour tout vous dire
C’est un peu l’ennui
Surtout sous la pluie
Le dimanche matin,
Voilà l’Aurélien
Qui nous fait du foin
A six heures du matin
Le temps qui menace
ça le laisse de glace
Il l’a dans l’trognon
De faire le Ribon
Nous voilà partis
Tous frais ébaudis
Bien qu’un peu inquiets
De s’prendre une saucée
Quand l’orage pète
Juste sur nos têtes
On se fait rincer
Le string est mouillé
Dès le lendemain
On est plus sereins
On a pu sécher
Au chalet d’l’amitié
Des vaches et des prés
Des aigles cachés
Juste un peu de pluie
Pour dire c’est pas fini
Pour les Vincendières
Y’a pas de tonnerre
Mais su’l’coup d’midi
Y’a Lydie qui nous dit
:
(Parlé) « Vous prendrez bien un peu de pluie ! »
Et à la Goulaz
On a pris sa race
Le froid et la pluie
Puis ça s’éclaircit
Mercredi, c’est beau
On monte à l’Echot
Où la belle Élo
Nous parle des oiseaux
Léo s’est blessé
L’arcade explosée
Marie fait le wright
Écrit c’était la night
(Parlé) « Et y’a eu du fight »
Myriam et Marine
Pas de rime en « ine »
Mais même à l’Echot
Elles ont pas pêcho
Cécile not’princesse
Fleur, délicatesse
Oh ! Les jolis goulets
J’me tremperais bien les pieds
Et le jour suivant
Ce fût le Lac Blanc
Vue sur les glaciers
Les pieds bien au frais
Le bal des pompiers
Les ballots jetés
Et puis quel délice
De feux d’artifices
Gaël a plongé
Dans le lac gelé
Vanessa sait s’vendre
Pour se faire attendre
Joëlle a traversé
Avec des cinglés
Où y’avait pas d’gué
Daniel tu fait ch...
L’aventure finie
J’ai peur de l’oubli
Pourtant ils sont là
Ces moments de joie
Il n’y’a pas d’âge
Pour être auprès d’sages
Et apprendre la vie
Même sous la pluie