Après un long voyage en train et en voiture,

Nous rejoignons Blieux et son hameau du Thon.

C’est chez Luc le Berger que nous nous retrouvons

En vieilles connaissances ou en nouveaux amis.

Les premiers arrivés sont déjà au combat

Et en quelques minutes montent le campement

Puis sous l’œil vigilant de nos deux intendantes

Préparent l’apéro et le premier repas.

Dimanche nous réveille et nous offre un parcours

Pour une découverte du pays de Blieux,

Et des participants qui vont faire de leur mieux

Pour que les joëlettes puissent faire un très beau tour.

Le troupeau de moutons et les chiens du Berger

Au retour nous invitent avec eux pour jouer .

Lundi est plus sportif avec cette montée

Pentue et bien technique à travers le pierrier

Pour atteindre Colle Basse et nous y sustenter

Avant que vers Chasteuil on puisse dégringoler.

Nous rejoignons le pré pour le bivouac du soir

Et c’est là que commence une bien longue histoire.

Où le froid et la faim accentuent notre attente

La nuit est déjà là, mais point nos intendantes.

Qu’a-t-il pu arriver sur ces pistes escarpées ?

Se sont-elles arrêtées pour se désaltérer

En dégustant au bar un petit verre de vin ?

Ou bien ont-elles trouvé un bien coquin ravin ?

Au fond de la vallée deux phares bientôt surgissent

Ce ne peut être qu’elles à cette heure peu propice.

Un habitant des lieux aimable et fort surpris

Après de maints efforts, du ravin les sortit !

Mardi c’est vers Trigance que nous mènent nos pas

Dans le ciel des nuages, mais le soleil est là

Qui par bonheur les perce de ses rayons ardents

Pour tracer les contours de ce pays riant

Qu’assis à la terrasse nous pouvons contempler

Avec un verre de bière que l’on va siroter.

Nous avons dédaigné les baignoires accueillantes

Toutes bien alignées au milieu de l’alpage

Pour préférer l’eau claire, limpide et frémissante,

D’un bain dans le Verdon qui tient lieu de lavage.

Ce soir c’est une fête qui bientôt nous attend.

Car ce n’est pas toujours que l’on a vingt sept ans.

Séance de rasage pour être présentable

Pour souffler les bougies en ce jour mémorable

Une lampée de rhum enflamme les bananes

Rissolées dans le beurre et le sucre de canne.

C’est déjà mercredi, le milieu du séjour

Vues d’en haut, vues d’en bas ou bien dessus le pont

Elles donnent le Vertige, ces gorges du Verdon

Tandis que sur nos têtes rôdent de fiers vautours.

Jeudi le ciel est bleu et l’horizon est loin

A croire que l’on devine le Pérou dans un coin.

Montée au Pavillon pour hisser nos couleurs

La crête Montdenier nous offre quelques fleurs

Et bientôt Chateuneuf, ses ruines et ses murets

Puis retrouver le camp au hameau des Chauvets.

Vendredi lumineux nous ouvre le portail

Ça sent déjà la fin, le retour au bercail

Le Portail de Blieux nous montre le passage.

De faire quelques cueillettes, il serait bien plus sage,

car l’hiver sera rude, prenons nos précautions,

Au mépris des épines nous faisons provisions

De ces cynorhodons qui riment avec Verdon

Et qui, en confitures, les gourmands raviront.

Samedi la gelée nous attend au réveil

Comme pour nous figer au pays du soleil

Hélas il faut partir et se dire au revoir

Pour mieux se retrouver dans la joie et l’espoir !

Jean Pierre, Jocelyne et Vincent