Pyrénées Catalanes - 25 août au 1er septembre 2024

6 octobre Reportages

Jour 1 Convergence
Après de longues routes depuis leurs contrées respectives, les différents éléments de la troupe convergent au camping du petit Canada. Les bretons et autres nordistes qui s’attendaient à trouver la chaleur du sud sont bien déçus : on enfile les doudounes avant de passer à table. Petit tour de table, on reconnaît certains visages, on en découvre de nouveaux et on va se coucher de bonne heure dans une ambiance humide.

Jour 2, Initiation
Petit déjeuner à 8h, les ronfleurs sont identifiés. Petit point Joëlettes par Emilio qui ne nous empêchera pas d’oublier une corde qu’il retournera chercher en courant au premier raidillon. Stéphane nous donne quelques informations sur ce qui nous entoure, notamment les fameux pins reptiliens (certains diront que c’est à crochet mais c’est moins stylé) mais aussi sur le vertige des vaches et sur « les fleurs violettes qui peuvent tuer » (digitale nappel) qui seront renommées « tisane de belle-mère ».

Alors que les ventres grondent on apprend qu’on a aussi oublié les graines mais l’énergie de la troupe nous permet quand même une boucle en plus. On arrive au lieu du pique-nique aux odeurs agréables et avant même que les joëlettes ne soient béquillées la nappe est installée et recouverte par Lydie, notre intendante.

Après la sieste Stéphane nous teste en faisant passer toutes les Joëlettes sur des gros rochers. Sa morale sera « même si vous êtes mauvais soyez détendus... » Libre d’interprétation.

Requinqués par le repas, certains équipages courent dans les montées, l’énergie est au rendez-vous.

On rentre au camping après une journée roulante et facile. On fait à manger, on joue avec les enfants avec qui on aura le plaisir de partager le séjour (Agathe et Pauline) et certains vont se baigner dans la Têt.
Pas encore rodées à l’accompagnement des passagers, Céline et Brigitte testent la douche à la crème solaire et après un séchage et habillage exemplaire, un petit coup de hanche d’Esther relancera le jet d’eau qui trempera les pantalons de nos trois protagonistes. On passe 10 minutes sous le sèche-cheveux et l’affaire fera le tour de la table du dîner. Céline est renommée Marguerite, on discute à droite à gauche, la tisane chauffe… le séjour est lancé.

Jour 3 une histoire de toilettes
On part pour l’itinérance et après les avoir attendus, il faut se rendre à l’évidence : on a perdu Laurence, Loïc et Agathe.

Ils nous rejoignent alors que les graines sortent des sacs. Quelques personnes se baignent avant que les vaches ne viennent gentiment nous informer qu’il s’agit de leurs toilettes.

On aperçoit le Carlit et les pistes de Font-Romeu, c’est l’heure de la pause déjeuner. Petite sieste entre les bouses et on sera réveillés au son des doux sifflements de Lucie. Brigitte n’a toujours pas marché mais ça, personne ne le dira…

On aborde des passages pour le moins boueux (ou bouseux), Samuel y perd sa chaussure et beaucoup en oublieront la couleur des leurs.

Un peu plus tard et malgré une révérence courtoise de sa part, Samuel finit par s’embrouiller avec un cheval. Une course folle s’engage entre les équipages de Brigitte et d’Eric qui sera bientôt stoppée par une jument et ses deux poulains, déterminés à faire barrage. Nouveau démarrage avec Brigitte en tête malgré l’acharnement de Thierry qui ne parvient pas à hisser son équipe au sommet du podium. Emilio découvre la force de propulsion de Gaël et de son maindalier, ce qui le ravit.

Arrivée au chouette lieu de campement. Annick met quelques coups de pioche avant que Stéphane nous fasse gentiment remarquer que la tente toilette va boucher la vue. On se décale et Loïc prend le relais à la pelle. D’après Annick « on dirait qu’il fait un gâteau ».

Après que cette dernière a repris le relais à la pelle, Stéphane se demande, à la vue de la tranchée « à combien vous comptez chier là-dedans ?! ». On en conclut qu’on peut s’arrêter là.
17h45, le campement est monté, Laurence et Agathe nous ont rejoints ainsi que Lydie et Marie, simple accompagnatrice recrutée à l’intendance par cette dernière. Petit atelier d’enlevage d’épines tandis qu’Emilio et Stéphane, oubliant que nous ne sommes que 23 nous dressent deux cathédrales de tarps pour la nuit.

On envisage de suggérer à HCE de mettre des pistolets à eau dans les kits toilettes pour faire bidet coopératif et à la tombée de la nuit, on se demande ce qu’on ferait si la terre explosait dans 6 mois. Certains achèteraient un camion de glaces, d’autres feraient de la slackline entre deux montgolfières « pour la vue » et d’autres encore nous informent qu’ils maîtrisent « un peu la carabine ».

Jour 4 -Elle est où ma TOUR ?!?! - Merci la VIIIIIIIIE !!
Après une nuit à la belle étoile, Catherine, renommée Christelle, emmitouflée dans deux duvets, n’a pas eu froid ! Eric a eu du retard, après deux réveils à 4h 30 les nuits précédentes (dont le premier, particulièrement épique) : cette fois c’était 4h45 !
Petit échauffement en cercle, chacun propose un exercice et les Brigitte ne nous ménagent pas :
 Asseyez-vous !
 Aaaaah ! Et maintenant ?
 Et bah debout ! Et trois fois !
 C’est bon ?
 Ah non 5 fois !
Jean Michel trouve ses chaussures lourdes en faisant du Pédalo et Stéphane nous donnera ce qui deviendra le refrain du séjour : pas content pas content pas content MERCI LA VIIIIIE !!!!

A la pause graine de l’après-midi on voit la centrale solaire surplombée par une grande tour en contrebas, c’est par là que nous descendrons. Longue descente en freeride qualifiée de « surprenante et intéressante » par Stéphane, « grosse galère » pour d’autres. Ce n’est qu’une question de point de vue.

Gaël donne de la voix pour voir la tour et il pleut sur les derniers mètres. On monte le camp en vitesse puis… Grand soleil.

Cette fois encore la douche de Brigitte n’est pas de tout repos, le verrou est connecté à la lumière. Les nombreux allers-retours pour récupérer des affaires la plongeront donc dans l’obscurité. Eric vit aussi la douche dans le noir.
Ce soir la montre de Jean Michel est cassée, Céline a la cheville en vrac, Océane c’est le genou, Thierry a mal aux pieds, les orties ont attaqué plusieurs mollets, les cailloux ont fatigué Eric… Espérons que la ratatouille requinquera la troupe. Après quelques étirements tout le monde est couché.

Jour 5 Début des hostilités
Réveil au son des coqs qui s’époumonent malgré des qualités vocales discutables… Comme tous les matins petit déjeuner à 7h 30 mais cette fois-ci avec les fameuses pâtes à la confiture. On commence la journée par un petit tour dans les chaos de Targasone, site de bloc (escalade) créé par l’érosion.

J’apprends que ce matin Lydie a fait un inventaire de tout ce qu’il fallait emporter pour pas que ses oublis finissent dans le CR… J’en profite donc pour notifier qu’elle a oublié un coup la louche, un coup la sauce, un coup le sel… Mais qui pourrait lui en vouloir ?! Elle et son acolyte Marie nous régalent toute la semaine.

Audrey se montre impressionnante portant Pauline à l’avant et son sac à l’arrière et petite mention à Laurence qui elle aussi transporte Agathe sur son dos… Y’a pas à dire, elles ont la classe !

Arrêt à la rivière pour une baignade générale.

Petite pause dans une chapelle avant la pause pique-nique.

Dans la suite de la journée et face à la fatigue de Pauline, il faudra redoubler de créativité et un immense bâton fera office de bus, tandis que les hymnes « à à à la queue leuleu !!! », « ho hisse la montagne !! » « ça glisse les cailloux !! » reboostent tout le monde.

Le soir nous arrivons chez Yvonne qui nous hébergera sur son terrain pour 2 nuits. Lydie arrive pile au bon moment sous les acclamations suite à une superbe manœuvre. Une chaîne humaine se met en place et encore une fois le camp est monté en deux temps trois mouvements. Après épluchage de concombre s’enclenche une timide bataille d’épluchures.
Ce sont Lydie et Audrey qui ouvrent véritablement les hostilités avec une bataille de fromage blanc qui fera quelques victimes collatérales nommées doudoune, chaussures d’Emilio, front de Loïc (occupé à finir tous les pots de fromage)…

Dans la soirée on joue avec la marmotte de Pauline qui semble être une pile électrique à la fin de chaque repas (ou simplement quand nous sommes en phase de digestion). On installe quasiment tous les couchages dehors pour une nuit à la belle étoile et Céline embrigade Pauline pour échanger quelques chaussettes.
Les derniers debout se rejoignent à table pour une tisane de Bruyère ratée compensée par la présence de génépi. Et on tente de faire des ombres chinoises sur le marabout, en équilibre au-dessus de Lydie qui lisait tranquillement à la frontale jusque-là.

Jour 6 Tout est prétexte à bataille
Pauline et Agathe, usant de leurs douces voix, se sont donné le mot pour que nous soyons à l’heure ce matin. Cela fonctionne, à 8h56 nous sommes devant les grilles des bains romains, au plus grand désespoir des quelques autres touristes d’un certain âge qui venaient profiter du calme matinal pour se détendre dans l’eau chaude. Une fois de plus Handi Cap Évasion dérive vers l’invasion mais « on a des Joëlettes ! » alors ça passe. Tout le monde va à l’eau et se laisse ramollir par la chaleur des bains. On en ressort sentant l’œuf pourri mais « faut surtout pas laver ça enlève les bienfaits ! »… Après tout les odeurs en séjours HCE… on s’y habitue…

Pause graine au camp et on est repartis. Eric trouve les cailloux moins agréables que l’eau des bains mais Pauline nous ravit en distribuant des mûres à tout le monde. On monte à une autre chapelle sous un soleil de plomb qui évoquera l’Andalousie à Félix.

On fait la pause repas quelques minutes plus tard à l’ombre des pins sur lesquels Sam s’esquintera les bras en les escaladant.
A 15h, Emilio signifie la fin de la sieste en lançant une bataille de pomme de pins. Esther, Lydie, Pauline et Félix sont vite embrigadés même si Emilio a l’audace de se servir de Gaël comme d’un bouclier humain. Rapidement Audrey est hors de contrôle et lance des épluchures.

Catherine reblanchit son nez et on est repartis en direction de Dorres pour une nouvelle descente hors sentier. Sur le chemin on croise pas mal d’ossements, la légende raconte que ce sont des personnes des séjours précédents… Eric aurait bien aimé les ramener.

Avant d’arriver on s’arrête à une fontaine et les petits jets d’eaux taquins se transforment vite en arrosage général. Gare à ceux qui paraissent trop secs et Pauline triche en dégainant ses habits secs une fois la bataille terminée.

Félix et Tiphaine font leurs baptêmes de joëlette une fois rentrés, Lydie renverse deux fois la même bière puis toute une bassine sur un banc en voulant refroidir les patates « ce soir rien ne va ! » mais on est à HCE, c’est dit avec le sourire, on en rigole et tout le monde est content.
Petit atelier créatif à base de boites d’œufs et de tube de chips, ce soir la troupe est dissipée. On déblatère longtemps sur les batailles de la journée, la vaisselle est survoltée avec la composition du tube de l’été : " lave lave lave et puis essuie… Tout le monde..."

A la nuit tombée c’est spectacle d’ombres chinoises dans le marabout par Céline, Pauline, Esther et Audrey. On se fait peur avec les lampes rouges, nos éclats de rire résonnent jusque tard dans la nuit.
Ce soir, à nouveau, on dort à Dorres (j’étais obligée de le mettre, on l’a dit trop de fois) et on savoure le plaisir de ce collectif dont l’existence tire vers sa fin.

Jour 7 Bêtises et gratitude
Après les pâtes à la confiture cette fois ce sont les conversations du petit déjeuner qui sont originales…
« Comment rendre la guillotine accessible à tous ?
 Oh un bon fauteuil et une rampe d’accès…
 On pourrait mettre un maindalier pour remonter la lame ! »

Tiphaine se tartine le nez de dentifrice pour survivre à l’odeur des toilettes, certains osent critiquer la taille du trou soi-disant insuffisante, Océane réfléchit à une nouvelle version du tube de la veille adapté à la Joëlette, Marie et Brigitte nous impressionnent par leur gestion des pieds sur terrain accidenté…

Dans la matinée Brigitte et Catherine supervisent une nouvelle baignade pour le moins… fraiche.

On arrive à Livia (enclave espagnole) et on passe faire quelques courses. La Joëlette dans les rayons ça s’avère technique et incertain mais on s’en sort sans trop de dégâts.

La dernière ascension du séjour vient nous rappeler que quand même c’est moins drôle si on n’en chie pas un peu à HCE et on arrive ainsi aux ruines du château qui surplombe Livia. On met au défi une plateforme de supporter notre poids à tous : ça tient, et c’est pas plus mal.

Steph !! C’est de ce côté stp !

Ah bah voilà !

Dernière descente technique ; Greg et Michel forment à nouveau un binôme de pilotes hésitants mais non moins capables et nous arrivons aux abords du camping. Une bataille entre Joëlettes est amorcée, les goupilles valsent, les brancards finissent sur les genoux des passagers, les béquilles dans les roues… Tout devient permis. On passe devant l’entrée du camping 4 étoiles avec accès à la piscine mais « nan nan nous on va un peu plus loin ! »

Grâce à l’immense générosité des séjours précédents qui nous en ont laissé une quantité astronomique ce soir ce sera purée mousseline (le deuil de la croziflette est difficile mais surmonté collectivement, en partie grâce à la sangria).

Vient le moment du tour de table : Eric est heureux qu’on l’ait accompagné aux toilettes, Félix est impressionné par la confiance que nous donnent les passagers, Lydie nous fait part des capacités exceptionnelles de poussage de caddie de Marie, Stéphane est fier que Lydie revienne sur ses séjours. Il y a beaucoup de gratitude dans les prises de paroles, beaucoup de soutien, d’admiration et de joie. On se dit que ce serait beau d’emporter un peu de tout ça dans nos vies respectives pour que cette force collective, cette manière d’être ensemble, de s’ouvrir et de faire groupe puisse exister en dehors d’HCE, pour que ça existe toute l’année, en attendant le prochain séjour.

Jour 8 A la prochaine !
On était déjà pas très motivés de se lever à 6h45 en raison des départs matinaux de certains mais au final à 5h30 le camp s’active sous la pluie. Tout le monde est transféré dans le marabout ou sous divers abris pour une petite sieste avant le petit déjeuner. Ça manquait au séjour ces réveils nocturnes et humides…

Les premiers partent, on se remémore quelques moment assis en cercle. Chacun rentre chez soi, Félix restera vadrouiller un peu dans le coin, on démarre les dernière voitures sous la pluie. On se revoit à l’AG pour certains, au hasard des chemins pour d’autres.