Pyrénées Catalanes - 1er au 8 juillet 2023
Les Pyrénées Orientales ou plus précisément Catalanes représentent un terrain de jeu que Stéphane, notre Accompagnateur En Montagne, connaît dans ses moindres vallons, sommets, sentiers "officiels" ou "hors piste" comme il les affectionne. Pour l’encadrement de cette semaine, il sera secondé par Raphaël.
Samedi 1er juillet 2023
La joyeuse troupe (24 personnes de 11 à 67 ans, dont deux pré-ado, deux AA débutantes et Ulrike, de nationalité allemande) se retrouve tant bien que mal au camping récemment renommé le Petit Canada, à côté de Mont-Louis. Nos accompagnateurs Stéphane et Raphaël présentent le séjour autour d’un buffet varié où l’huile d’olive coule à flots (surtout dans le taboulé du lendemain) et où chacun fait connaissance, ou se retrouve.
Nos quatre passagers sont des habitués d’HCE : Anne, Franceline, Joël et Jérôme. Loïc, qui marche (très vite), complète le quatuor. La troupe s’inquiète des prévisions météo persistantes qui font une part trop belle à la pluie. Mais pour l’heure, tout le monde va se coucher, sous la pleine lune, et Jérôme s’endort, comme tous les soirs qui suivront, blotti entre les malles et les glacières de notre intendante Dominique.
Dimanche 2 juillet
Le petit-déjeuner a été fixé très tôt ! C’est qu’il faut profiter du beau temps avant la pluie. De fait, après les échauffements musculaires de Raphaël, la journée habituelle d’initiation se transforme en grosse journée de joëlette : Stéphane modifie le programme !
Demain est aujourd’hui. Logique. Sous le soleil, nous commençons par remonter les berges magnifiques de la Têt, et finissons sous un ciel couvert et un vent frais au col del Pam, où le bivouac est planté. Entretemps, nous découvrons la flore (connaissez-vous la différence entre un pin, un mélèze et un épicéa ?), les vaches curieuses que Stéphane dévie de leur course.
Nous admirons les superbes plats de Barrès (et rêvons du plat du jour) et les sommets environnants. L’ascension redémarre après une pause déjeuner (où chacun cherche vainement le fromage et le 3e thermos), parfois sur les pistes de ski.
Au final, 500 mètres de dénivelé positif, quand-même. Raphaël propose des étirements bienvenus, on dîne et avant le dodo, Philippe nous initie à son jeu de dés (dés 30) qui donnera lieu à des joutes passionnées pendant tout le séjour.
Lundi 3 juillet
Lever dans la brume qui se dissipe vite, nous montons encore vers les crêtes et le roc de la Palme. Dans la procession des joëlettes qui s’arrache avec peine à la gravité, la haute silhouette d’Eric se détache.
Nous faisons la traditionnelle pause graines devant de somptueux paysages de plaines et de sommets puis admirons plus loin en contrebas le lac de retenue des Bouillouses.
La mèche d’Edouard indique le beau temps, le déjeuner/sieste s’étire sous le soleil, comme les rapaces dans le ciel. Nous repartons et déjà Stéphane raccourcit le parcours prévu sur le plateau de Cerdagne : il faut arriver au camping la Griole (magnifique) à Targasonne avant l’orage qui gronde. On fait une descente très technique entre raidillons, gros rochers et griffures d’arbustes (Aurélie y gagne d’ailleurs ses galons de Laura Kraft) : le promeneur sur la route toute lisse juste à côté s’étonne... La pluie se met à tomber fort et longtemps sitôt marabout et tipi montés pour deux nuits. C’est alors le moment de lancer très haut des chants anti-pluie (Raphaël, Serge, Edouard, Charles) et de prendre l’apéro, puis de se régaler avec trois omelettes géantes aux pommes de terres.
Mardi 4 juillet
Le lendemain matin, on petit-déjeune tard (7h30) sous un soleil pâle. On part vite, vers la tour du four solaire qui mesure... 101 mètres.
On admire les chaos granitiques (curiosité géologique propre à la région), on descend hors-piste dans les champs.
Alerte ponchos, on rentre juste avant la pluie, par la route cette fois. Puis à la faveur d’une éclaircie, l’estomac rempli, on part dans l’enclave espagnole de Llivia à la recherche de bois pour le barbecue du soir.
Retour précipité au camping juste avant les grêlons ! Quel timing décidément. Le reste de l’après-midi se passe entre chants et jeux d’intérieur quand il pleut (Andrea gagne aux cartes). Et quand il ne pleut plus, entre ping-pong (Léo et Suzy nets vainqueurs) et pétanque (Loïc assure grave). Douches des uns et des autres.
Les saucisses grillées (merci Jean-Jacques) et la ratatouille du dîner ravissent nos papilles et la bonne humeur est générale, même à l’atelier vaisselle (on entend Louise rire à des kilomètres).
Mercredi 5 juillet
Sitôt le petit-déjeuner avalé et le camp plié, nous partons vers Dorres, village dans lequel notre guide Stéphane a vécu quelques années.
A peine 12 ans et voici les petits-enfants de Domi et Jean-Jacques à la joëlette en toute décontraction.
En chemin nous longeons la vallée de l’Angoustrine. La rivière offre aux plus téméraires (dont Maëlle et Aurélie) un bain froid revigorant.
Le pique-nique se déroule à côté de la chapelle Sam Marti, dans laquelle Guillaume nous régale d’airs enjoués avec sa mini-flûte traversière de voyage.
Puis ça remonte, et ça redescend, encore du hors-piste, Stéphane connaît bien le terrain et les joëlettes passent partout. Nous arrivons à des logements désaffectés d’où nous gagnons rapidement la carrière équestre bien plane mise à disposition par Yvonne. Le camp y sera planté pour deux nuits.
Jeudi 6 juillet
La matinée est paisible : nous la passons en partie aux bains chauds naturels, déjà connus des Romains, juste à côté du camp. Les chairs s’attendrissent, les bijoux en argent ternissent. Qu’importe, tout le monde est ravi et sur le pied de guerre pour repartir avec les joëlettes.
Objectif : la chapelle Belloc, sur les hauteurs, avec de belles vues en chemin (ça monte sec). On voit même le Mont Canigou !
Et, pour la première fois, la ville de Llivia, de l’enclave du même nom. Après la chapelle, c’est le déjeuner puis la sieste dans les herbes hautes (gare aux tiques). Le retour se fait encore hors-piste.
Vendredi 7 juillet
Nous quittons Dorres, direction Llivia. En chemin, nous nous baignons dans l’Angoustrine. Le bain de Jérôme se transforme en bain du Roi, et une grosse partie de la troupe se retrouve aspergée (parfois contre son gré, hein Emma ?). L’eau a beau être moins froide que la veille, les cris et hurlements fusent.
On peut le dire, nous faisons du bruit. Nous repartons à travers champs, puis c’est roulant jusque Llivia que nous atteignons vers midi.
Il fait chaud, petite halte à la supérette en bas de la vieille ville espagnole (on achète glaces et horchata). Puis montée vers le château, ou plutôt ce qu’il en reste. De là, le panorama est grandiose. Nous déjeunons, chantons (Joëlle lance le « toi le frère que je n’ai jamais eu »), jouons aux cartes et siestons sous les pins.
Le vent est doux, la vie est douce. Puis l’on repart. On le sait, c’est la dernière descente du séjour, assez raide d’ailleurs, vers Estavar.
Course de joëlettes à l’arrivée au camping « l’enclave » (qui a sa piscine, si si), on s’installe, puis on prend l’apéro. Et c’est le débriefing, le tour de table, chacun se livre et évoque avec plus ou moins de passion et de larmes son ressenti de la semaine. La pluie s’invitant, nous nous retrouvons sous le grand arbre pour terminer le tour de parole puis tendons quelques bâches pour dîner au sec. Poulet grillé et courgettes à l’ail et riz, mató en dessert et coupe de Cava (le champagne espagnol), c’est princier. Pas de jeux ce soir, pas de cris au dés 30, la troupe se couche tôt.
Samedi 8 juillet
Et c’est déjà l’heure de nous séparer, après cette semaine passée les uns sur les autres, tellement riche en partages, en émotions et en victoires très minutées contre la pluie annoncée (cela s’appelle passer les frontières entre les gouttes). On s’écrira sur WhatsApp, on s’échangera les photos, et on gardera dans un coin du cœur beaucoup de bons souvenirs. Merci à tous pour un super séjour, c’est ce que chacun pense ou dit avant de reprendre le cours de sa vie. Tous ? Non, quatre mousquetaires intrépides partent ensemble en rando, et ils en veulent au Mont Carlit !
Serge, Louise, Franceline.