Mont Lozère - 3 au 10 juillet 2021

25 janvier Reportages

Samedi :

Le rendez-vous est donné à 17h au camping Le Chantemerle à Bédouès. Comme d’habitude tout le monde fait connaissance « Et tu viens d’où toi ? » « C’est ton premier séjour ? Tu vas voir c’est super ». Mais quelqu’un manque à l’appel, et ce n’est pas n’importe qui : Willy notre AMM n’apparait qu’au moment où nous évoquons l’apéritif…
Le marabout est monté en prévision de l’orage annoncé pour la nuit.

Covid oblige, il est conseillé à ceux qui en ont la possibilité de dormir dans une tente personnelle. Les tentes poussent comme des champignons, plus ou moins vite selon que l’on sache ou non comment la monter !

Le traditionnel tour de table donne l’occasion à tout le monde de se présenter : la diversité est au rendez-vous, des jeunes recrues et des expérimentés, des professions soignantes et des gens qui ne sont pas familier avec le handicap etc… Ce groupe est bien prometteur !

Willy nous présente le séjour : nous allons parcourir le mont Lozère d’est en ouest en 6 jours, en passant par des villages perchés, un étang, un sommet, une baignade dans le Tarn, des ciels étoilés et même des menhirs. De quoi avoir envie de partir tout de suite !

Dimanche :

La pluie ne nous aura malheureusement pas épargnés pour cette nuit et c’est tôt le matin qu’elle réveille la plupart d’entre nous. Idir, qui a eu l’audace de dormir sous la table, n’ose plus bouger de peur de se retrouver inondé (ce qui est déjà le cas depuis un bon moment, soyons honnêtes).

Impossible de débuter notre parcours ce matin, il pleut vraiment des cordes.
Le petit déjeuner est pris sous le marabout et se prolonge, nous n’avons guère de motivation à sortir sous la pluie pour monter les joëlettes et remplir le camion de la nourriture de la semaine…

La démonstration du pilotage de joëlette se fait également sous le marabout. Les nouvelles recrues comme les habitués écoutent attentivement les conseils de Willy. La pluie se calme un peu : nous nous dépêchons d’en profiter pour initier les nouveaux au pilotage de nos drôles d’engins et réveiller les automatismes des plus anciens.

Notre principale activité de la matinée consiste cependant à interroger Nadine : notre miss météo nous annonce le beau temps pour l’après midi mais il tarde à arriver. À midi la pluie s’intensifie encore, Nadine en est tenue pour responsable (il fallait bien un coupable).

Le repas pris sous le marabout est présidé par Yolande, qui, du haut de son trône joëlette a des allures de reine : est sera rapidement surnommée Queen Yoyo (c’était là le début des nombreuses blagues qui animeront notre semaine).

À 13h30, la pluie se calme et les joëlettes démarrent. Nous attaquons en beauté par un chemin roulant mais montant, de quoi réveiller les muscles et le cardio. Le radar à champignon des jumelles et de Laure s’active rapidement et la récolte est bonne.

L’habituelle pause graine se fait au village de Chadenet au sommet d’une dernière côte.

Une habitante s’empresse de nous rejoindre pour discuter. Elle vit ici depuis toujours et nous explique à quoi ressemble la vie dans un petit village perdu au pied du Mont Lozère. Nous sommes en charmante compagnie, face à une belle vue et au soleil mais l’arrivée de notre étape est encore loin, alors en route !

Après un passage par Malbosc, les derniers kilomètres se font longs. Mais l’effet de groupe est déjà efficace et nous arrivons sans encombre au village de Malaval.

Quel décor ! On se croirait dans un dessin animé : de belles bâtisses en pierres sèches, entourées de rosiers, et parcourues de rues herbeuses praticables uniquement en brouette (ou en joëlette). Annie et Jean Fossard nous attendent dans cet écrin de la Lozère. Ils nous laissent gracieusement occuper leur superbe terrain. Un grand merci à eux !

La dernière animation de la journée réside dans l’accès au jardin de nos hôtes : 4 belles marches surplombant le jardin, précédées d’un virage à 90°, le tout à un bon mètre et demi au-dessus de la pelouse ! Même pas peur !

La vie de camp se met tout naturellement en route, il faut décharger le camion, monter le marabout, faire à manger, tout le monde participe sauf ceux qui préfèrent regarder les autres bosser…

Les campeurs s’empressent de monter leurs tentes pour les faire sécher alors que la douce odeur des tartines de girolles se répand dans le camp. C’est un de ces plaisirs simples dont nous nous souviendrons longtemps.

Lundi :

Après avoir remercié nos hôtes via un land art fabriqué par Laure, nous entamons une montée roulante jusqu’au plateau de la Cham des Bondons.

Les fameux puechs, deux mamelons de marne noire sortis de nulle part, sont en vue ainsi que les fameuses vaches Aubrac qui nous encouragent à leur manière.

En arrivant sur le plateau des Bondons, nous faisons un bon en arrière dans le temps : tout autour de nous se dressent des menhirs ! Ces gros cailloux sont constitués de granite, or le plateau étant calcaire, cela veut dire que des hommes ont un jour eu l’idée de transporter ces blocs sur minimum 800m (voire des kilomètres), il y a de ça 5 à 6000 ans. Ils étaient encore plus fous que nous ! Willy nous explique que les menhirs forment des alignements qui auraient quelque chose à voir avec la lune.

Une chose est sûre c’est que la rencontre entre ces gros blocs de pierres et Dominique ne l’a pas laissé de marbre !

L’après-midi s’annonce plus sportive. Après un passage à gué négocié avec brio, les quatre joëlettes se trouvent au pied d’un mur : un des fameux chaos granitiques du Mont Lozère se dresse face à nous.

« Donc c’est par là qu’on est censé passer ? » « Oui oui »
« Et il n’y a vraiment pas un moyen de contourner ? » « Non non »
Et bien c’est parti ! Une joëlette après l’autre, nous traçons notre chemin entre et sur les blocs de granite et c’est au prix de nombreux efforts que nous surmontons cet obstacle. Nous savourons notre victoire au sommet de ce premier (et certainement pas dernier) passage technico ludique avant de reprendre la route sous le soleil de Lozère.

La traversée du village de la Fage nous permet de nous rafraîchir, on regretterait presque la pluie et la fraîcheur de dimanche matin !
L’arrivée au camping sauvage se fait attendre, on espère apercevoir l’étang de Barandon derrière chaque bosse mais il tarde à apparaître. Et au sommet d’une dernière montée, le voilà, inondé de la lumière de la fin de journée. Christiane, qui a bien compris ce dont nous avions besoin, s’empresse de sortir un apéritif. Nous voilà requinqués.

Alors que ses sujets montent le tout nouveaux tipi de HCE, notre reine Yolande est chargée d’une mission : attraper des mouches pour la pêche. Elle nous avait caché ses talents puisqu’elle en attrapera 8, dont une encore vivante, qu’elle gardera précieusement dans un cellophane toute la soirée. Mais le vent persiste et empêche les pêcheurs de nous ramener le repas.

(Petit jeu pour maintenir votre attention au milieu de ce compte rendu : arriverez-vous à reconnaître à qui appartiennent ces ombres ?)

Heureusement que Christiane est là : sa soupe bien chaude nous console de cette défaite et nous réchauffe après cette longue journée.

Notre chère reine, ainsi que Laure et Bernard, décident de dormir à la belle étoile cette nuit pour profiter du spectacle que nous offre le ciel pur de la Lozère. Mais le spectacle sera de courte durée puisqu’à 3h du matin un rapatriement d’urgence pour cause d’orage doit être organisé.

Mardi :

Au petit matin une question se pose : Mais où est passé l’étang ? Il était pourtant bien là hier soir ! La pluie s’en est allée mais elle a laissée derrière elle un rideau d’une brume épaisse qui nous a presque empêché de retrouver la table du petit déjeuner. Mais heureusement l’odeur du café chaud et de la confiture nous guident.

Willy y a réfléchi toute la nuit : il vaut mieux abandonner le bivouac au Mont Finiels prévu pour ce soir. On ne le regrettera pas puisque le Mont ne sortira pas des nuages de la journée. Nous allons donc passer sur le versant sud du Mont Lozère pour rejoindre un camping à Bagnols les Bains. La perspective d’une douche chaude nous fait définitivement accepter l’idée.

Le parcours du jour commence (comme d’habitude) par une montée qui réveille le palpitant. Les joëlettes slaloment entre les bruyères, entouré d’une forêt mystérieusement plongée dans la brume.

Nous atteignons le chaos des chiens fous et c’est l’occasion pour Willy de nous raconter une légende locale :
« C’est l’histoire de Maitre Vidal, un berger en transhumance sur le Mont Lozère. L’homme s’était amouraché d’une jeune fille de la région et ils se fréquentaient depuis quelques temps. À la fin de sa journée de travail, Vidal quitte les autres bergers en leur disant qu’il les rattrapera dans la descente. Le voilà parti rejoindre sa fiancée. Mais piégé par la tourmente, il ne la retrouvera jamais et périra sur les pentes du Mont Lozère. Les chiens qui l’accompagnaient se seraient réfugiés entre les blocs de granite qui se trouvent sous nos yeux »

Willy nous explique que de nombreuses personnes ont péri dans cette fameuse tourmente : lors de ces « jours blancs » il est facile de se perdre. C’est ainsi que deux institutrices n’ont jamais pu atteindre leur village alors que l’autocar les avait déposées à 3km de là sur la route. L’école de Bagnols les Bains porte leur nom en leur souvenir. Mais Willy nous rassure, la mort par hypothermie est une mort douce… (merci Willy).

Toutes ces histoires sont très rassurantes en ce jour de brouillard ! Ce n’est d’ailleurs que lorsque nous passons à la croix de Maitre Vidal que le ciel se dégage quelque peu.

La pause pique-nique au hameau d’Auriac est écourtée par une remontée fulgurante de brouillard. Nous prenons tout de même le temps de sonner joyeusement le clocher de tourmente. Véritable phare sonore, il permettait aux villageois de se repérer les jours de tourmente et de rentrer chez eux sains et saufs.

La descente jusqu’à Bagnols les Bains est technique : des racines, du dévers et des dalles de schistes bien glissantes.

Mais l’arrivée au village à des allures de fête : c’est le moment parfait pour couronner officiellement notre reine. N’ayant point de couronne en or serties de pierres précieuses, une couronne de Seringua bricolée par Nadine fera parfaitement l’affaire.

C’est avec émerveillement que nous découvrons le camping qui nous accueille pour la nuit : des sanitaires neufs avec des douches bien chaudes, une terrasse couverte que nous pouvons occuper et une salle commune où Idir et Henri, à leur grande joie, vont pouvoir regarder le match Italie-Espagne.

La soirée est ponctuée de rires, de chants, de devinettes de Dominique qui nous feront chauffer les neurones, et d’une superbe interprétation par Maxime d’un sketch de Raymond Devos.

Mercredi :

Comme chaque matin, tout le monde se retrouve au traditionnel petit déjeuner, mais quelque chose cloche, il manque quelqu’un à l’appel. Mais où est passée Laure ? Optimistes, certains supposent qu’elle est partie se promener. Mais, par acquis de conscience, nous allons secouer sa tente. Pas de réponse. Pour être sûrs, on l’ouvre et là surprise ! Laure, telle la belle au bois dormant, roupille tranquillement au fond de son duvet. C’est sous les applaudissements et les rires du reste du groupe qu’elle sort de son lit.

Pour rejoindre les crêtes du Mont Lozère un transfert en véhicule est nécessaire : Willy Christiane Henri et Isabelle partent avec le camion, entourés de chaussettes et de draps qui sèchent.

Le reste de la troupe monte dans un minibus qui prend vite des allures de départ en colonie de vacances. Après avoir épuisé nos réserves de chants nous arrivons à la Pierre Plantée, départ de notre journée de marche.

Nous sommes juste au-dessus des sources du Tarn et la vue à 360° nous en bouche un coin. Cap sur le Pic Cassini et ses 1681m d’altitude. La montée n’est guère roulante, nous évitons les blocs de granite en profitant des beaux tapis de bruyère.

Vers 13h le sommet du Pic Cassini est envahi par notre équipe. C’est l’occasion d’un petit cours d’histoire : Le pic tient son nom de monsieur Cassini qui travaillait sous les ordres de Louis XV. Il avait été chargé de cartographier le royaume. Pour cela il se basait sur des points géodésiques (comme celui du Pic Cassini) dont les coordonnées spatiales étaient avérées.

Après une bonne sieste sur les blocs de pierre qui n’a pas plu au dos d’Anne (sans mauvais jeu de mots), notre joyeuse troupe entame la descente vers le Gîte du Mas de la Barque.

L’après-midi est animée : c’est d’abord la joëlette de Julien qui a embrassé la bruyère avec douceur mais aussi une petite frayeur. C’est ensuite René, qui, jaloux du succès de la joëlette qu’il venait de ramasser, a buté sur une souche et chuté. Jamais deux sans trois, Anne clôture le bal des éclopés en s’offrant une chute dans les cailloux.

Juste avant l’arrivée au gîte nous traversons une forêt sortie d’un autre temps. Nous zigzaguons entre les hêtres bi ou tricentenaires et les blocs de granite mousseux. On se croirait presque dans la forêt de Brocéliande (malheureusement je n’ai pas pu récupérer de photos de cet endroit hors du temps, une raison de plus de retourner en Lozère !)

La magie a d’ailleurs opéré sur notre groupe puisqu’à l’arrivée trois de nos membres se sont volatilisés : Jérôme, Laure et Nadine nous rejoindront un peu plus tard après quelques détours entre les hêtres.

Ce soir nous avons un gîte rien que pour nous, c’est le grand luxe ! Pour l’occasion nous partageons une bière locale bien au chaud et à l’abri alors qu’un orage de grêle éclate.

Dominique, en bon animateur, lance un jeu de « Pierre appelle Paul ». Il sera stoppé net par Christiane : « les raviolis sont chauds ! » Ça ne fait pas un pli, tout le monde s’attable puisque « Pierre appelle les raviolis ! ». Ce repas est marqué par un désert superbement préparé par les jumelles : 2 énormes crêpes à la banane accompagnée de Manzana.

Serge nous offre encore une superbe interprétation d’un sketch de Raymond Devos.

La soirée se termine par un instant chorale dirigée par Laure. Nous essayons tant bien que mal de chanter en canon la chanson de la pluie.
« Ô doux bruit de la pluie
Par terre et sur les toits
Pour les cœurs qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie »

Jeudi :

C’est d’ailleurs ce même doux bruit qui sortira l’intrépide René de son sommeil. Quelle idée de dormir à la belle étoile quand un confortable gîte s’offre à nous ? Il se console en faisant un petit tour de vélo avant le départ.

La matinée est roulante, une large piste nous emmène jusqu’au hameau de Belecoste : quelques maisons en pierres sèches sont posées là au pied du Mont Lozère, sans rien d’autre autour. La tranquillité est assurée !

Après un petit passage à gué ou certains se sacrifient et mettent les pieds à l’eau alors que Nadine joue les équilibristes, notre joyeuse troupe atteint le célèbre Pont du Tarn.

L’occasion est parfaite pour la traditionnelle photo de groupe.

Le Tarn est calme et invite à la baignade mais le petit vent frais en décourage certains. C’était sans compter sur notre reine et quelques-uns de ses sujets qui se jettent à l’eau sans réfléchir. L’eau n’est quand même pas bien chaude mais Idir, dans un calme impressionnant, barbote dans le Tarn comme dans son bain.

Alors que le pique-nique se fait à la fraîche, notre guide, Willy, décide de lancer sa nouvelle collection printemps été 2021 : le « slip-doudoune ». Cela nous faisait tous doucement rire mais c’est lorsque nous avons croisé 2 gardes du parc que la situation est devenue comique. Imaginez-vous, 20 randonneurs qui essaye tant bien que mal de ne pas rire alors que notre cher guide fait la promo de son séjour en slip, le tout dans le plus grand des calmes. La réputation de Willy en Lozère n’est plus à faire ! Nous n’avons malheureusement pas de preuves à l’appui mais ces images resteront gravées dans nos mémoires pour longtemps.
La joyeuse troupe repart dans les rires, le long du Tarn, zigzaguant entre les genêts.

Le prochain passage à Gué nous réserve de belles surprises : un bon passage technico ludique spécial HCE. De gros blocs de granite dessinent un chemin au-dessus de la rivière. Une fois de plus, il faut que certains se déchaussent. La consigne est simple : on passe de rocher en rocher. Plus facile à dire qu’à faire…
Tout se fait en rythme « 1,2,3 » la joëlette saute de pierre en pierre alors que ses pilotes enjambent les flots tout en gardant l’équilibre. C’est du grand art et une bonne occasion de faire un peu de com’ auprès de randonneurs qui observent notre étrange manège.

La pause graines qui a suivi nous donne l’occasion d’étudier le tracé de la semaine avec Willy, c’est qu’on en a fait du chemin depuis Bédouès !

La fin de notre parcours sera tout autant mouvementée !
La joëlette de notre reine ferme la marche. Nous tombons par hasard sur un vieux fer à cheval qui dépasse de la terre, c’était peut-être un signe …
Le chemin surplombe un muret sur la gauche, envahi par de grandes fougères. Alors que j’essaye d’éviter un caillou, la roue bute contre ce dernier. On me dit de me décaler sur la gauche, et avant que j’aie le temps de dire qu’il y a un trou, je suis déjà assise sur le chemin, le pied dans le vide.
« Tout va bien ! », mais c’est le début d’une réaction en chaîne. Ghyslaine, qui guide Jérôme, s’arrête net derrière la joëlette de la reine qui vient de perdre son pilote avant. Jérôme qui la suit et qui n’a pas connaissance du trou dans lequel je viens de tomber, se décale un peu sur la gauche. Dans un grand bruit, il disparaît dans les fougères entraînant Ghyslaine avec lui. Le sac à dos amortit Jérôme qui lui-même amortit Ghyslaine. Au final il y a plus de peur que de mal ! Nos deux cascadeurs sont sortis de leur trou et l’équipage rejoint le reste de la troupe que ne s’inquiétait guère de notre disparition.

Moralité de l’histoire : un fer à cheval, même rouillé et plein de terre, ça peut toujours servir !
Une petite pause graines nous aide à nous remettre de nos émotions et c’est finalement par la route que nous atteignons le camping du Pont de Montvert.

Nadine, qu’est-ce que tu fais dans cette joëlette ?
La soirée sera animée par un apéritif offert par Laure : tout d’abord parce qu’elle a fait la grasse matinée avant-hier mais aussi et surtout pour fêter sa rupture avec l’éducation nationale et le début de son beau projet d’éco village ! Nous lui souhaitons une belle réussite !

Vendredi :

Il nous aura fallu attendre le dernier jour pour que toute la troupe soit prête à 9h pétantes. Nous voulions rester sur une victoire, voilà tout !
Le départ a une saveur spéciale ce matin : nous savons qu’il s’agit de notre dernier jour et nous voulons en profiter.

La bonne humeur et les rires sont comme toujours au rendez-vous et nous les savourons. Nous avalons les mètres de dénivelé sur une ancienne route nous menant vers la montagne du Bougès. Les hennissements enjoués de deux chevaux nous encouragent, et nous atteignons un point de vue. À l’horizon, nous reconnaissons les deux Puechs que nous avons vus mardi. Nous en avons fait du chemin depuis le début de la semaine !

La route serpente dans la forêt et le radar à champignons de Laure et Nadine s’affole : les girolles et les cèpes abondent et nous mettent déjà l’eau à la bouche.
La pause de midi se fait en compagnie d’un garde de l’Office National des Forêts. Nous l’écoutons tous religieusement nous expliquer comment une forêt est entretenue. Les questions fusent et nous en apprenons beaucoup. Nous avons même le privilège d’apprendre à estimer la hauteur d’un arbre avec 2 bâtons, pas mal non ?

Pour rappel, il suffit de former un angle droit avec deux bâtons de la même taille. On place le bout du bâton horizontal sous son œil et on s’éloigne de l’arbre pour que les extrémités du bâton vertical correspondent respectivement au tronc et au sommet de l’arbre que l’on veut mesurer. Il s’agit ensuite de mesurer la distance qui nous sépare de l’arbre en comptant des pas d’environ 1m. Voilà de quoi frimer pour les prochains séjours…

Ils sont beaux nos sourires hein ? C’était avant de savoir ce que nous réservait la suite !
Le chemin qui nous mène au hameau de Grizac nous offre une dernière montée technico ludique bien raide qui nous fait, une fois de plus, apprécier nos capacités pulmonaires et musculaires. Les unes après les autres, les joëlettes gravissent les cailloux, entourées de dizaines de mains qui tirent, poussent et soulèvent au rythme des habituels « 1, 2, 3 », « racine », « cailloux », « marche ». C’est le doux refrain de HCE !

Nous traversons le hameau de Grizac, village natal du pape Urbain V.

La descente jusqu’à la ferme de Bondon est longue et caillouteuse. Nos passagers sont bien secoués et on ne prend même plus la peine d’annoncer les cailloux.

Mais la bonne humeur ne nous a pas quittés et c’est sous des cris de joie qu’Anne ramasse le premier cèpe de sa vie.

Nous arrivons enfin à la ferme de Rampon. Tout le monde s’empresse de quitter les grosses chaussures qui nous auront fait parcourir tant de kilomètres cette semaine.

Le camp se monte comme d’habitude, et un apéritif gargantuesque se prépare. Ce soir c’est la préretraite de Maxime que nous fêtons ! Le séjour se termine comme il a commencé : en dégustant des champignons préparés par Nadine.

Nous savourons cette soirée jusque tard sous le ciel étoilé de Lozère. Le traditionnel tour de parole a lieu dans le tipi, où toute la troupe s’installe en rond et partage ses ressentis durant ce séjour.

Tout le monde s’accorde pour dire que l’alchimie du groupe a magnifiquement bien fonctionné. Nous étions comme un puzzle constitué de pièces bien différentes les unes des autres mais qui, ensemble, formaient un tout solide et une belle image de ce que sont les séjours HCE.

Nous avons transpiré, tiré, poussé, chuté pour certains, regardé la pluie tomber, déménagé au milieu de la nuit pour lui échapper, mais nous avons surtout ri, partagé, bien mangé et créé des souvenirs que nous n’oublierons jamais.
Pour tout cela et bien plus encore, je tenais à remercier chacun d’entre vous : Dominique, Serge, René, Bernard, Laure, Nadine, Ghyslaine, Anne, Yolande, Christiane, Idir, Kahtanne, Jérôme, Willy, Henri, Fabienne, Isabelle, Maxime et Julien.

Flora, fière d’avoir fait partie de cette belle aventure !