Le Trait d'Union, Le magazine d’information d’Handi Cap Évasion.

Numéro 23 - Février 2009, version HTML

Editorial

Du changement dans la continuité...

Pourquoi ce titre ? Tout simplement car c’est une nouvelle présidente qui rédige son premier éditorial. Mais comment s’est passé ce changement ? Laissez-moi vous raconter l’histoire de mon adoption par cette grande famille d’Handi Cap Evasion, lors d’un séjour sur la GTA en 2005. Mon éducation s’est poursuivie au fil des séjours suivants et c’est en pleine adolescence, en décembre 2007 qu’HCE m’a permis de faire mes premiers pas au sein du Conseil d’Administration. Après une année studieuse, on m’a confié la fonction de présidente. Cette prise de responsabilité fait suite à près de 20 ans d’engagement associatif dans le milieu scolaire, sportif, culturel et politique.

Fidèle à l’esprit, aux valeurs et à l’éthique d’HCE, mon objectif est d’assurer la continuité de toutes les réalisations qui ont permis à notre grande dame, d’atteindre son âge adulte en toute sérénité.

DOMINIQUE QUETIER

La Grande Traversée des Volcans d’Auvergne : suite et fin !

Le bilan de notre pérégrination entre Vic sur Cère et Condat, au cours de l’été 2008 a été largement positif avec comme points forts :

Alors, bien entendu, nous allons essayer de faire encore mieux en 2009. Le Maire de Condat nous a d’ailleurs promis un départ en fanfare cette année, de quoi gonfler à bloc la première équipe qui s’élancera le 25 juillet, avec Jean Paul, vers les Monts Dore. De belles incursions sont prévues, dans les Réserves Naturelles des Sagnes, de la Godivelle et de la vallée de Chaudefour, avant une première ascension du Puy de Sancy (1866m), le plus haut sommet du Massif Central. Et comme les difficultés, on aime ça, on retournera au Puy de Sancy avec la deuxième équipe, lequel Puy de Sancy, selon la fiche technique, aura tout de même grandi de 19 cm en une semaine ! Aurélien, notre chef de file nous annonce aussi, pour cette semaine, de belles escapades entre crêtes aériennes, landes subalpines et tourbières de pente. Quand à la dernière semaine avec Luc, il faudra bien se motiver pour une mythique arrivée au sommet du Puy de Dôme, toujours en fanfare, après avoir un peu abusé de truffades, potées, et délicieux fromages locaux tels que Cantal et Saint Nectaire. Entre temps, nous aurons pu admirer de nombreux volcans aux qualificatifs barbares tels que « péléens », « stromboliens », ou « vulcaniens », mais, selon Luc, on ne devrait pas réussir à les réveiller l’été prochain (sauf si quelqu’un soulève le couvercle!). Notre chaîne de solidarité à travers l’Auvergne se terminera le 15 août 2009, mais c’est certain, la voie sera ouverte pour d’autres randonnées dans cette belle région de France !

Les renforts nécessaires :

Jean Paul Cizeron, responsable de la semaine Puy de Sancy, lance un appel pour aider à l’ascension du Puy de Sancy le 30 juillet. Le contacter si vous êtes intéressés (jeanpaul.cizeron@orange.fr).

Message d’Aurélien Lebrun, responsable de la semaine Massif des Monts Dore : « Oyez, oyez, avis aux amateurs, de belles grimpées en perspective sont au programme les 3 et 4 août dans le massif du Sancy. Alors, tous à vos crampons et, en avant, viva bougnat ! ». La participation de 2 à 4 accompagnateurs supplémentaires serait donc bien appréciée. Contacter Aurélien Lebrun si vous souhaitez rejoindre le groupe pour ces deux journées à caractère sportif (au.lebrun@laposte.net)

Message de Luc Bahurel, en charge de la dernière semaine Chaîne des Puys : « Bonjour à tous ! J’ai bien noté la rapidité d’inscription de certains d’entre vous à ce séjour qui marquera la fin de la traversée des Volcans d’Auvergne. J’en conclus que la motivation et les attentes sont nombreuses ! Tant mieux car préparez-vous au pire : les journées seront longues et les nuits courtes ! Les auvergnats du cru au courant de notre prochain passage au mois d’août nous réservent quelques surprises sur le parcours… on risque de se faire cuire ! Alors pour ceux qui voudraient (quand même) nous rejoindre, profitez de la journée du mardi 11 août pour aider notamment dans un transfert et une belle rando entre lac de Guery et lac de Servières. Pour les autres rendez-vous le 14 août à l’arrivée en haut du Puy de Dôme… ça devrait pétiller ! »  pour les détails pratiques, contacter directement Luc Bahurel (lucbahu@hotmail.com)

L’environnement, cela nous concerne !

Lorsque l’on aime la nature, on est forcément sensibilisé aux problèmes de protection de l’environnement et, comme chacun sait, les petits gestes des uns et des autres et les changements de comportement ont leur importance. Tout commence donc par le voyage jusqu’au lieu du séjour : les transports en commun doivent être privilégiés et comme c’est souvent insuffisant pour rejoindre le lieu de départ des randonnées : il reste le covoiturage. A part de rares exceptions, tous les véhicules peuvent supporter des bagages et 4 passagers, voire 5. Pour optimiser ces covoiturages, il ne faut pas attendre la semaine qui précède le séjour et il ne faut pas compter uniquement sur la personne indiquée sur la fiche technique. A vous d’être actif et imaginatif. Vous pouvez déjà contacter tous les participants de votre région et n’oubliez pas que d’autres peuvent vous rejoindre en train. La personne chargée de l’organisation des départs peut vous communiquer la liste des participants, même si elle est encore incomplète. La commission séjours a aussi décidé de limiter au maximum l’impact de nos activités sur l’environnement. Des consignes vont être données aux intendants car tout commence avec l’achat des provisions pour limiter les emballages, choisir des produits d’entretien biodégradables. Lors des séjours, les poubelles devront être triées. Là aussi, vous pourrez participer, non seulement au tri des déchets, mais aussi en limitant vos déchets personnels. Je me souviens d’un spectacle un peu navrant lors du séjour GTV 3 avec des PQ décorant l’extérieur d’un buron qui nous avait été prêté ! Des consignes seront rappelées lors des séjours pour éviter ce type de problèmes mais aussi pour ne pas utiliser de produits détergents dans la nature. Il faudra être encore plus vigilants lors du séjour dans le Haut Atlas Marocain car tout ce que nous laissons derrière nous dans un pays où il n’y a pas de traitement des ordures se retrouve dans la nature, même si nous nous sommes donnés bonne conscience en le déposant dans une poubelle. Des consignes particulières seront données pour ce séjour. Et vous aurez aussi certainement de bonnes idées à faire partager pour préserver la belle nature dont nous avons la chance de pouvoir profiter lors de nos randonnées.

SIMONE

GTA Handic’Alpes

Randonner avec des personnes non et mal voyantes

Extraits d’un texte de Philippe Gaudiez, président de l’association GTA Handic’Alpes, à l’attention des clubs de randonnée du Rhône :

« Notre association GTA HANDIC’ALPES propose de la randonnée sportive aux personnes déficientes visuelles. Elle est aussi accessible à tous les randonneurs qui souhaitent marcher et guider des personnes ayant un handicap visuel. A la naissance de notre association, créée pour le projet de la Grande Traversée des Alpes en 2007, nous étions comme vous tous, sans aucune expérience et avions, bien entendu, de nombreuses interrogations.

Voici quelques réponses aux questions que vous pouvez vous poser.

Comment accompagnez-vous les non-voyants ? Nous avons mis en place le dispositif « triplette ». Une personne guide devant, la personne non-voyante se tient au sac à dos de celle-ci (à des sangles ou dégaines) et un 2è accompagnant s’assure que tout se passe bien et sécurise le cheminement dans les passages délicats.

Est-ce compliqué ? Dès les 1ères randonnées nous nous sommes rendus compte très rapidement qu’il fallait rester simple et ne pas trop détailler les obstacles sur le parcours. Les non-voyants apprécient eux-mêmes le terrain et ressentent les mouvements de la personne qui les guide. Il suffit de bien préciser les obstacles particuliers et éventuellement dangereux. Au fil de nos pas, nous avons appris à ne préciser que l’essentiel et préférons privilégier la description des paysages, de la faune, de la flore et du patrimoine.

Est-ce que vous adaptez vos randonnées en fonction de ce handicap ? Nous proposons des randonnées sportives, que certaines personnes valides et entraînées ne feraient pas. Notre association privilégie le côté sportif avec des dénivelés positifs et négatifs journaliers qui peuvent atteindre 1 300 m avec plus de huit heures de marche. Simplement il faut rajouter en général 1 heure pour 4 heures de randonnée.

Qu’est-ce que cela apporte aux membres de l’association ? Pour les accompagnateurs, c’est le plaisir de partager des moments privilégiés et riches en émotion. En prêtant nos yeux, cela nous permet de découvrir différemment la nature, d’être plus attentifs à ce qui nous entoure, c’est vraiment une nouvelle vision de la randonnée. Cela nous a permis de tisser des liens d’amitié très forts. Pour les personnes déficientes visuelles, c’est l’occasion de sortir du quotidien et un dépassement de soi. Quelle leçon d’humilité.

Je tenais à témoigner de notre expérience et de ce fait vous inciter à accueillir dans vos clubs des personnes ayant un handicap. Sachez, chers amis randonneurs, que ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »

PHILIPPE GAUDIEZ

L’association « Le Chemin Des Rêves »

L’association privilégie surtout un rapprochement entre personnes handicapées et valides afin de faire tomber les barrières de la différence.

Créée en 2003 et actuellement sous la présidence de Christophe Lenoble, elle a pour but d'organiser des journées récréatives, ludiques et des manifestations sportives, mais également de mettre en place des groupes de soutien et de parole pour les familles. Ses actions ciblent tout type de handicap sans distinction d’âge. Elle compte plus de 200 membres et bénévoles à travers la France et la Belgique et communique grâce à un forum interactif.

« L’intégration des enfants et des personnes handicapées nous semble essentielle afin de prouver que toute personne, valide ou non, a les mêmes droits et qu’il ne doit y avoir aucune différence à faire en matière de sorties ou de découvertes. Nous souhaitons faire comprendre à chacun qu’une personne handicapée est une personne comme une autre.

Notre but est aussi de mettre en place des groupes de paroles qui permettent à chaque participant de venir témoigner, d’apporter aux autres personnes présentes, une aide ou du soutien, des réponses sur des thèmes précis…

Nous souhaitons continuer nos actions et notre combat quotidien pour l’intégration de la personne handicapée parce que chaque personne a le droit de vivre normalement, le handicap ne doit pas être un frein à la vie et nous voulons, par toutes nos idées, démontrer qu’il est possible de vivre les mêmes choses qu'une personne valide. Notre but est de changer les mentalités et nous sommes convaincus que nous y arriverons avec le message que nous passons lors de chaque rencontre et avec la volonté de tous nos bénévoles. Les sourires et les joies partagés avec les enfants lors de nos projets sont notre plus belle récompense et c’est pour tout cela que nous continuerons sur la voie de l’aide et de l’intégration des enfants et des personnes handicapées. »

Pour tout contact :
Télephone : 06 60 68 31 32
Email : chemindesreves@msn.com
Web : www.lechemindesreves.net

Livre d’Or

Les témoignages des personnes à mobilité réduite sont souvent évoqués dans notre journal, mais des témoignages d’accompagnateurs méritent aussi d’être connus. En voici donc quelques uns, glanés au fil des pages :

« A HCE, les passagers ont besoin de porteurs pour accéder à des paysages grandioses, mais les porteurs ont besoin des passagers joëlette pour avancer dans la vie, tellement leur force de courage et de gentillesse est admirable. Merci à Joël pour avoir inventé cette communauté d’Hcéistes ! »

PIERRE, Accompagnateur (Pyrénées Canigou).

« Des gens cherchent le bonheur dans des choses superficielles : dépenses matérielles et plaisirs achetés… D’autres savent les trouver dans la simplicité des relations humaines, l’échange, le partage et la générosité. Ces gens là tendent vers le bonheur, le vrai ! Les autres, à mon goût, ont un réel handicap face à la recherche du bonheur. Premier séjour, grosses émotions et réel enrichissement… Une aventure humaine où jeunes et anciens apprennent l’un de l’autre. Merci à tous, pour votre simplicité, votre ouverture d’esprit. Je n’oublierai rien. Carpe diem à tous. »

MORGAN, Accompagnateur (Pyrénées Catalanes).

« Quitter mon petit monde pour entrer dans l’univers de la rando HCE, partager des instants forts, braver la pluie et le froid, s’émerveiller, pouvoir encore s’émerveiller du gris noir du ciel menaçant, parce que les visages sont souriants, confiants, marcher, courir, rire, marcher, chanter, manger ensemble… Avoir le sentiment que les différences sont gommées. Je suis portée par les autres. Je stocke ces instants de fraternité et rêve d’un prochain départ. »

ELADIA, Simple accompagnatrice (GTV 3).

Passage de témoin

Lors de ma première rencontre avec Handi Cap Evasion et Joël Claudel en 1992, je ne me doutais pas que cette association allait prendre autant de place dans ma vie…

Après avoir participé à trois séjours, il a fallu s’engager plus, organiser, construire, prendre le relais de ce que Joël avait mis sur pied sans imaginer toutes les difficultés liées au développement et à la dispersion géographique des adhérents. La découverte de l’envers du décor n’a pas toujours été facile : l’égoïsme, l’intérêt particulier qui prime sur l’intérêt général, la querelle des chefs… on était parfois bien loin de l’esprit de solidarité qui règne lors des séjours. Il a donc fallu prendre des décisions et fixer des objectifs tels que la mutualisation des moyens pour développer l’activité séjours.

Au fil des années, le Conseil d’Administration s’est étoffé et s’est doté d’outils de fonctionnement efficaces. L’arrivée de l’informatique a considérablement amélioré la communication entre des administrateurs dispersés géographiquement et a facilité le partage des tâches. Aujourd’hui le résultat est là : notre association est mieux structurée, les activités locales se sont développées mais en complément et non au détriment des séjours. La recherche des moyens humains, financiers et matériels nécessaires à l’activité séjours ne repose plus uniquement sur quelques individus. La très belle fête des 20 ans a été le reflet de tout ce chemin parcouru pour grandir sans renier ce qui avait été à l’origine de la création d’Handi Cap Evasion. Je suis donc fière d’avoir apporté ma pierre à l’édifice et ravie de pouvoir passer le «témoin » de la fonction de « présidente » à Dominique car même si la gestion de l’association est aujourd’hui plus une affaire d’équipe, ce n’est pas toujours facile d’être le responsable. Ce n’est pas encore tout à fait ma « retraite d’HCE » car il me reste un certain nombre de responsabilités liées notamment à la localisation du siège à mon domicile, à la gestion des inscriptions aux séjours et à l’organisation des activités dans le Rhône. C’est en tout cas, l’occasion de remercier tous ceux qui m’ont fait confiance et m’ont encouragée tout au long de cette belle aventure (Joël en particulier) et de remercier Dominique pour la prise du « témoin » qui sera je n’en doute pas, une nouvelle chance pour l’avenir de notre association.

SIMONE

« J’ai accepté la fonction de présidente en sachant que Simone allait devenir « une grande sœur » chargée de ma formation qui nécessitera sans doute plusieurs mois !

Pour l'heure, j'envisage ce nouveau statut comme celui d’animatrice au sein de toutes les équipes qui permettent le fonctionnement d’HCE :

Du boulot... c'est déjà bien parti !
Du courage... ce n'est pas ce qu'il manque !
De la motivation... c'est ce qu'il faudra garder ! »

DOMINIQUE

Simone

Simone a quitté la présidence de HCE fin novembre 2008, sans tambours ni trompettes, comme elle le souhaitait. Néanmoins, j'aurais aimé la remercier pour le travail accompli au sein de l'association tout au long de ces dix années, mais l'occasion ne m'en a pas été donnée, car, comme bien d'autres ce jour-là, j'ai été prise de court. Heureusement il reste l'ordinateur et le Trait d'Union qui tous deux combinés vont pouvoir me permettre de lui adresser un grand merci que j'accepte de partager avec d'autres adhérents.

C'est lors d'un séjour en 2004 dans les Ecrins que j'ai rencontré Simone "pour de vrai". Et c'est à l'issue de ce séjour, très réussi, qu'elle m'a proposé de piloter mon beau tandem rouge qui rouillait dans ma cave. Elle ne savait pas où elle mettait les pieds, car entre son niveau de cycliste confirmée et le mien de novice sans entraînement, il y avait un monde ! Mais comme j'ai appris à le découvrir, en serrant les dents, elle a été tenace et a su insister, me boostant et m'encourageant tour à tour jusqu'à ce que mes progrès me permettent de rentrer de vélo autrement qu'à plat ventre derrière Orion, mon chien, sans lequel je n'aurais jamais pu arriver jusque chez moi après les premières séances éprouvantes... C'est justement sur ce tandem, des heures durant, que j'ai appris à connaître Simone et HCE, les anecdotes me permettant d'oublier les multiples douleurs que la selle du vélo provoquait. J'ai senti très vite qu'HCE représentait une grande partie de la vie de Simone. J'ai perçu aussi avec quelle passion, quel enthousiasme et surtout quelle générosité elle gérait les mille et une tâches que son rôle de présidente lui incombait toutes ces dernières années. Les heures passées au téléphone, celles passées sur l'ordinateur, à remplir des dossiers de subvention rébarbatifs, à mettre à jour le site internet, à contacter la presse pour des opérations de com, à s'occuper des inscriptions sur les séjours. Ah ! ces inscriptions, quel casse-tête me disait-elle, entre les deux bosses de St-Germain au Mont d'Or, tout n'est qu'équilibre : entre les chevronnés et les débutants, entre les jeunes et les moins jeunes, les gros costauds et les petits minots, les filles et les garçons, ceux qui s'entendent bien, ceux qui s'entendent moins, bref, une épreuve de force, ces inscriptions, compliquées bien évidemment par les désistements de dernière minute qu'elle s'efforçait de combler au mieux et... au téléphone. Pour varier du téléphone et de l'ordinateur il y avait aussi les aller-retours au volant de sa kangoo, pour accomplir mille et une courses.

Ses talents d'organisatrice m'ont toujours fascinée : efficace, compétente, rigoureuse et précise, je l'ai vue à l'œuvre sur des séjours HCE en tant qu'intendante, mais aussi sur des sorties raquettes improvisées, des balades itinérantes à vélo. Toujours ce même engagement, ce même enthousiasme... Il faudrait un tremblement de terre, me suis-je souvent dit, pour que Simone n'honore pas un engagement pris ! Alors, penseront certains, tant de rigueur et d'efficacité, elle doit être un peu morose, terne, voire austère, cette Simone super dynamique ! Eh bien, non, justement, c'est là tout le paradoxe ! Elle aime la vie, avec tout ce qu'elle offre de bon. Il y a toujours une part de fantaisie et une petite touche d'aventure dans les sorties que nous avons faites ensemble. Grâce à elle, j'ai réalisé de nombreux projets, fait des rencontres intéressantes, des expériences inoubliables.

Pour terminer cette petite bafouille, je voudrais dire que Simone est une des rares personnes à côté de qui on ne se sent quasiment pas handicapé. En effet, j'ai toujours été impressionnée par la façon naturelle et spontanée qu'elle a d'aider les personnes handicapées. Elle laisse aux gens leur autonomie, leur indépendance, et ne cherche jamais à faire quelque chose à leur place pour gagner du temps. Par contre, elle a toujours le geste précis et discret pour voler à notre secours si le besoin s'en fait sentir. Et ce qui est remarquable, c'est qu'il m'a semblé qu'elle avait la même aisance auprès des personnes handicapées moteur qu'auprès des non voyants. Je terminerai en lui adressant encore une fois un grand merci pour tout cet investissement au sein de HCE dont j'apprécie l'ouverture d'esprit. Je sais que si elle quitte la présidence, elle ne va pas pour autant laisser l'association pour laquelle elle s'implique encore très activement. Néanmoins, je ne suis pas vraiment fâchée qu'elle quitte ce poste.... Elle sera peut-être un peu plus disponible pour s'embarquer dans de nouvelles galères avec moi ! Je lui en toucherai deux mots sur la grande descente de Charnay.

JOCELYNE BRIGGS

Pélic’Hand

Il y a longtemps j’ai participé à des séjours en Joëlette (j’en ai même organisé plusieurs) et j’en garde un souvenir inoubliable. Puis je suis devenu président de Pélic’Hand. Le but est de briser l'isolement en permettant des échanges entre personnes valides et handicapées via des activités de loisir ou culturelles. On se réunit mensuellement et nous décidons des futures activités. Chacun émet ses idées dont certaines seront concrétisées. S'il le souhaite il pourra la co-organiser. Notre modeste taille permet de rester à l'écoute des particularités individuelles de chacun. Parfois nous nous regroupons avec d'autres associations pour effectuer des sorties plus conséquentes. Pour visiter le volcan de Lemptégy par exemple nous nous sommes fait aider par HCE 63. Ce qui a permis aux PMR ne pouvant pas monter dans le petit train touristique de profiter également du site grâce à la Joëlette. Si vous êtes disponible, l'aide se limite à pousser un fauteuil, porter un sac, prendre une photo, mettre les couverts, servir le goûter... Nous recherchons également des personnes susceptibles d’animer une demi-journée (débat thématique, lecture, chants, musique...)

Site web : www.pelic-hand.asso.fr

JEAN-MARIE GROS

Ensemble à Huayhuash

A l’image de ce croquis, rien ne fut « normal » sur ce séjour au Pérou qui s’est déroulé en septembre dernier.

A commencer par la beauté et la grandeur des paysages, par l’immensité et la profondeur des vallées, par la pureté du bleu du ciel (malgré ses caprices passagers) et par la qualité du circuit qui nous a permis de faire le tour de la cordillère Huayhuash, réputé pour être l’un des 10 plus beaux treks au monde.

Rien de banal pour la logistique qu’a nécessité un tel trek de 12 jours: un intendant et 2 assistants, 4 muletiers chargés du déplacement de 28 ânes pour le transport de tout le matériel (camping, nourriture …) et responsables du montage et démontage du camp et 4 accompagnateurs péruviens qui sont venus grossir l’équipe de 10 accompagnateurs français. Toute cette équipe était placée sous la houlette de Mercedes, guide péruvienne qui a partagé la responsabilité du groupe avec Eric.

Peu commune, la préparation de cette expédition avec l’organisation de 2 week-ends où tous les participants se sont retrouvés. Au programme : équipement nécessaire, assistance sanitaire et point sur l’aspect médical, mobilisation pour la recherche de financement, déroulement du voyage, période d’acclimatation …Tout ceci s’est avéré utile voire indispensable car c’est en pleine forme que l’ensemble du groupe est arrivé au sommet du plus haut col (5020m) et des 6 autres à plus de 4500m !

Une différence de taille, cette altitude … qui en fait rêver encore beaucoup d’entre nous ! Par contre, tout était « ordinaire » dans le déroulement des journées, du lever (certes, un peu matinal…) au coucher (certes, peu tardif…) tel un séjour en France, avec cette même énergie que dégage un groupe face aux difficultés passagères.

Pas originale non plus, la conclusion de cet article subtilisée à Simone dans le T.U. de février 2007 pour le bilan de la GTA : « au-delà de notre association, ce projet qui pouvait paraître un peu fou, aura sans aucun doute, contribué à changer l’image trop souvent négative des personnes handicapées et démontrer qu’elles peuvent avoir les mêmes envies d’évasion que les personnes dites valides et qu’elles peuvent réaliser des choses inaccessibles pour la plupart des personnes qui ont de bonnes jambes et une bonne vue. Ce trek restera un bel exemple pour démontrer que la solidarité peut permettre à tous de se dépasser et d’atteindre ce qui pouvait paraître impossible. »

A trek exceptionnel, souvenirs exceptionnels ! C'est pour cette raison que le groupe avait fait le choix de partir avec Héloïse, une jeune réalisatrice, qui, caméra au point, a su capturer de si belles images qu'elle en a fait un film remarquable. Il fut projeté en soirée de l'AG et l'assistance, par ses applaudissements, a montré combien elle en avait apprécié la qualité. Le film, gravé à 150 exemplaires en format DVD, s'est vendu dans la soirée. Un nouveau tirage (avec une voix off) est à nouveau disponible au tarif de 15 € + 2 € de frais de port. Vous pouvez vous le procurer au siège de l'association ou auprès des responsables de groupes locaux qui devraient organiser des soirées publiques durant l'année 2009.

DOMINIQUE

Au revoir l’ami belge !

Bernard Caudron nous a quitté le jour de notre Assemblée générale, crise d’asthme, ont dit les médecins… Bernard était un fidèle utilisateur de la joëlette puisqu’il participait aux séjours pratiquement depuis le début de l’association. Il avait d’ailleurs adressé son bulletin d’inscription au séjour Col de Vars, ravi de pouvoir retrouver une fois de plus ces montagnes et cette ambiance qui lui étaient si chères. Beaucoup d’entre nous ont eu la chance de te retrouver dans ta belle ville de Bruxelles que tu te faisais une joie de nous faire visiter, avec quelques pauses pour déguster les bières locales. Et avec toi : inutile de réclamer le règlement du séjour, il suffisait de récupérer les euros au fond de ta chaussure ! Merci Bernard pour ton éternel humour, ta soif d’échanges et de partages. Comment oublier ta joie de vivre et ton optimisme ? L’ami belge nous manque déjà !

SIMONE

Nouvelles brèves diverses !

Assemblée Générale 2009 :

Elle se déroulera le week-end des 28 et 29 novembre 2009 à la salle Joliot-Curie à Vénissieux (réunions et repas du soir) avec l’hébergement (nuitée et petit déjeuner) au CISL, à une station de là par le nouveau tramway.

Carnet rose :

Dans une ambiance hivernale, au milieu des blanches montagnes, Lucille est née le 06 décembre 2008. La maman que beaucoup connaissent (Mirabelle Thuriaux) est en pleine forme. Quand au papa (Cédric Lelièvre) et aux 2 grands frères (Tao et Stann), ils sont ravis !

Carnet rose ( encore ! )

Une nouvelle association a vu le jour aux îles canaries: "Montaña para Todos". Elle est dédiée aux activités de nature en joëlette, sur les îles de La Palma, El Hierro, La Gomera. Un des fondateurs est Blaise Boulin, accompagnateur français installé là bas que vous connaissez peut-être car il a encadré les séjours de La Gomera et La Palma avec HCE.