Haute Ubaye du 13 au 20 août

25 janvier Reportages

Connaissez-vous ce petit hameau perdu appelé "la Fouillouse" ? Il faut déjà oser franchir le petit pont de pierre suspendu au dessus du vide et vous arriverez dans un bel écrin de verdure entouré de montagne. Le torrent coule juste en dessous. Un coin idéal pour planter les marabouts.

C’est le Pompom ! Ben oui, Karak a été accidenté, donc pour lui, repos forcé. Pompom est venu à la rescousse : ses maîtres l’ont amené dimanche, au petit déjeuner, que nous avons partagé. Il faut dire qu’il avait, la veille, refusé de grimper dans le camion hce.

Les réveils sont plutôt frais pour ne pas dire froids, mais dès que le soleil paraît, c’est la canicule. En Haut Ubaye, nous avons eu la chance d’une météo superbe.Au début, c’est « tranquillou » comme dit Olivier, « après … » !

Notre camp de base à Fouillouse, il faut le trouver ! Et puis les arrivées sont étalées sur 2 jours, on attend que tout le monde soit là pour faire les présentations, « le tour de table », d’autant que plusieurs se connaissent pour avoir déjà pratiqué la joëlette ensemble.
Dans le groupe, 4 passagers joëlette et 2 « handi marchant » : les filles sont plus nombreuses et sont plus ou moins autonomes.
Martine, elle, fera de grandes tirées aux bras de ceux ou celles qui l’accompagneront.

Pour Corinne, c’est la grande découverte en tout, on inaugure : premier camping, première sortie en groupe, a fortiori en joëlette, premières toilettes à la rivière … Son sourire parle pour elle.
Evelyne, elle dessine tout le temps, accro comme d’autres à leur clope (suivez mon regard, Kelig et Maxime !).

Enfin, un homme pour représenter la gente masculine : Jérôme. Il rigole, il trépigne, il chante, il aime avoir SON public… Les soirées au coin du feu, au Fort de Malmort ou en bordure de l’Ubayette lui font franchir des seuils où il s’éclate franchement, ou bien, nous amène vers des sommets de tendresse. De franches rigolades lorsqu’il se retrouve les fesses à l’eau…
De l’eau, de l’eau !

Laurence, la plus jeune du groupe a remarquablement participé même si, en de rares occasions, elle s’est prise à douter de ses possibilités.
Pierre, « radioPierre » ne tarit jamais ; increvable avec son bâton, se hâtant tellement parfois qu’il manque de trébucher et se récupère au dernier moment : une seule petite chute, le dernier jour de descente …
De l’eau, de l’eau !

L’aspect pratique a gagné, entre autres, 2 poches à eau, bien pratiques. De l’eau !

D’abord pour traverser le petit pont qui inaugure la tout première balade, la prise en mains de la joëlette : dénivelé léger, en sous-bois de mélèzes, petit vent frais, pause graines, tout va bien.
Le deuxième jour, on rentre plus dans le sujet : ça grimpe, il fait chaud, on s’est tartinés de crème solaire mais les coups de soleil sont distribués sans distinction. On boit beaucoup, on perd aussi beaucoup en transpiration.
De l’eau, de l’eau !

Puis c’est le refuge au Chambeyron : rarement, on a eu droit à un accueil aussi sec, presque « ah bon, vous êtes venus ? ».

On choisit d’aller au lac, et les jeunes gens, galants, aident les filles à passer les gués, Olivier leur prête son dos ne rechignant pas à se tremper les pieds. Et puis, 1ère baignade. Eau très très froide … Une bière ou un jus de fruits sont bienvenus pour la pause.
De l’eau, de l’eau !

Lorsque nous partons pour le « Lac aux 9 couleurs » (2841 m), nous sommes prévenus : cagnard, caillasses, pas d’ombre autre que celle des rochers, et il faut grimper. Récompense devant ce « cirque » de roches plissées gris rosé qui contraste avec les bleus verts plus ou moins intenses de l’eau. Nous sollicitons des promeneurs pour faire LA photo du groupe, ils s’y prêtent volontiers, l’âne se retrouve coiffé.
C’est pire qu’une conférence de presse, plusieurs appareils sont en pause, prêts à déclencher : souriez, vous êtes filmés !

Sur nos chemins, beaucoup de gens demandent des renseignements à propos de ces randonneurs particuliers, formant une joyeuse bande. Comme notre intendante a tout prévu - en tant que Présidente HCE - elle nous a distribué des pubs imprimées que nous donnons volontiers aux demandeurs.

Pour rejoindre le fort de Malmort, à la frontière avec l’Italie, c’est d’abord une virée boisée qui nous accueille, nous permet de reprendre le souffle. Une dernière pause graines avant la grande tirée dans la caillasse. Quelle chaleur, comme ça saute sur la joëlette !
De l’eau, de l’eau !

Nous croisons une bergère à qui nous signalons que nous avons vu des moutons coincés sur de très hauts rochers, prisonniers dans leur petit espace, bêlant pour qu’on vienne les libérer. Les pâtures sont rares en altitude, les moutons parcourent de grandes distances, certains s’égarent vers des touffes d’herbe disséminées et sont pris au piège, ne pouvant pas revenir en arrière. Les bergers en ont récupéré 10 la veille au soir, il y en a encore 6 à attraper. Le troupeau se complète avec 5 ânes gris qui feront le repoussoir pour les éventuelles attaques de renards : ces 2 espèces n’ont pas l’air de s’apprécier nous explique la bergère.
On arrive au fort (2503 m) : peu avenant de l’extérieur avec ses murailles aveugles et grises, cet endroit est squatté assez régulièrement. Nous y passerons une nuit « confortable », avec repas autour du feu et, heureusement, quelques-uns connaissent l’emplacement d’une source.
De l’eau, de l’eau !

Le lendemain matin, nous atteindrons la Batterie de Viraysse à plus de 2700 m. Le sentier est impressionnant, mais quel panorama au sommet !

Bien sûr il faut songer à redescendre, même si on est bien devant des panoramas fabuleux et variés. « Il y a des passages merdiques … ». Nous voilà prévenus. Oui, c’est vrai, c’est raide, un dénivelé de plus de 800 mètres, c’est plutôt sportif. Nous devons faire en 3 heures un long trajet nous ramenant vers des endroits à végétation plus accueillante.
Quand surprise, surprise, en cours de route, Nathalie demande à quitter l’attelage de la joëllette parce qu’elle a vu quelqu’un qui …
Et que voient ses équipiers ? Un gars qui arrive de nulle part et qui l’embrasse, elle qui a l’air d’acquiescer ; les voilà partis à l’écart … Elle nous rejoindra plus tard, accompagnée, nous donnant l’occasion d’une franche rigolade devant de tels imprévus de randonnées dans des coins aussi perdus, n’est-ce pas Nathalie ?
Quelques incidents de genoux coincés et de chocs ont inquiété les uns ou les autres lorsque Mylène, et Manu ont « encaissé » parce qu’elles avaient, soit été surprises par des rochers, soit parce que la pente était très raide et trop rapide. Olivier, grâce à ses préparations d’huiles essentielles, a pu soulager les douleurs vives du moment. Merci à elles de nous avoir protégés.

Pour la dernière journée, tout le monde accusait de la fatigue : du mal à se lever, à démarrer. Un parcours dans le Parc de Lauzier, roulant, adapté pour les fauteuils roulants, avec des marmottes cabotines venant quémander de la nourriture jusque dans nos mains. Pompom a aussi eu beaucoup de succès !

Tous les soirs, nous évoquions le Tour de table qui, finalement s’est concrétisé, au dernier repas du soir : émotion et gaîté mêlées, chacun avait son petit moment de sincérité pour donner ses impressions, et déjà se projeter sur d’autres parcours.

A tous, à bientôt sur les chemins !

Evelyne