2 jours au Plomb du Cantal - 23 et 24 juin 2015

D’habitude, les enfants du CMI font des sorties en joëlette à la journée avec HCE. Cette fois-ci, ce sera 2 jours !

A quoi tiennent deux jours de bonheur ?

Le bonheur se mesure, paraît-il, au bruit qu’il fait en partant. Nous, en nous quittant et en nous congratulant, nous avons repris en chœur avec Sullivan « On est les champions, on est les champions ! ». Et oui, nous l’avons vaincu ce Plomb du Cantal et nous nous sommes bien rendus compte, sans attendre, que nous vivions des moments inoubliables.

La recette en est bien simple :
Dans une grande marmite de nature presque vierge, mettez beaucoup de verdure, des mottes d’herbe tendre, un très grand bol d’air pur, mouillez d’un joli filet de l’Alagnon, saupoudrez d’un peu du patrimoine clunisien du beau village de Blesle et ajoutez à profusion des fleurs sauvages plutôt jaunes (trolles, anémones, voire doronic à défaut d’arnica), du ciel bleu pour pavoiser aux couleurs de l’ASM et aussi un peu de consistant, du veau, des vaches, des moucherons et des cailloux. Secouez bien vigoureusement et remuez suffisamment longtemps à bonne température.

Avant de servir, n’oubliez pas d’épicer par un mélange des différences, la difficulté partagée, un peu d’oubli de soi, une pincée d’attention, les yeux levés vers la découverte et surtout le plaisir, le plaisir d’être là, ensemble.

S’il faut remercier les grands sportifs et les voisins cantalous pour le coup de main, il faudrait se souvenir que cette initiative est née l’année dernière du souhait de Erika et Moussa de se revoir un peu plus loin de Romagnat. Et voilà comment une trentaine d’auvergnats, 6 enfants (Gaëlle, Sullivan, Baptiste, Dorian, Samantha, Marie), leurs 3 éducateurs, 6 renforts et une quinzaine de retraités dont certains de la secte ‘tamalou’ se sont retrouvés le mardi 23 juin à 9h15 sur le parking d’Auchan sans un regard pour cette grande surface mais déjà les yeux rivés sur d’autres espaces.

Raoul, cool, nous amène tranquilles le long de l’Alagnon. Les oies de Torsiac n’avaient jamais vu une telle caravane : 5 joëlettes dont 4 sont la fierté justifiée de leur papa Bernard. Au pique-nique, nous rejoignons une autre troupe, une famille avec enfants, carriole et âne. A Blesle, Georges nous fait perdre notre latin en chantant a cappella dans le chœur de l’église.

Et on reprend la route pour le col de Prat de Bouc à 1400 m où nous attendent le ciel bleu, le soleil, un gîte accueillant et une petite balade apéritive vers une cascade avant le traditionnel aligot cantalien.

Mercredi 24 juin, le soleil est déjà levé pour sa plus longue journée de l’année. Le Plomb est là qui nous domine encore pour l’instant mais nous lui tournons le dos pour la photo du groupe derrière les joëlettes vérifiées, réglées et harnachées de cordes frontale et latérales.

Et c’est parti au milieu de jeunes broutards. Marie, comme la chèvre de monsieur Seguin, file s’enivrer du grand air. Derrière, ça tire, ça pousse et ça se regroupe régulièrement. Le conducteur de la caravane tempère l’ardeur des purs-sangs. Un passage bien pierreux oblige à la vigilance. Lorsque nous relevons la tête un escalier se dresse devant nous. Qu’importe ! Nous l’avalons plus vite qu’en ascenseur et nous voilà au sommet.

Ouah ! Quelques secondes de silence devant ce paysage à couper le souffle bien plus sûrement que les joëlettes ! Vues à 360°. On domine le Puy Griou de nos 1855 mètres. Là-bas, c’est le Sancy, le Puy de Dôme, le Mézenc, le Gerbier des Joncs. Par là, ce sont les vallées de la Jordanne et de la Cère. Magnifique ! On part pas, hein, on reste pour pique-niquer et siester au soleil.

Pour le dessert, la cerise sur le gâteau consiste à un aller-retour parmi les moucherons sur le sentier des crêtes jusqu’au Puy Brunet. A flanc de montagne, nous surplombons des champs de fleurs, de grosses anémones, des trolles et aussi les photographes qui ont choisi d’immortaliser la balade ici.

Et c’est le retour. La descente commence par la remontée (!) vers le Plomb avec quelques passages bien caillouteux puis ce sont les herbes folles, la Tombe du Père qui nous offre un siège pour le goûter et la plongée par la piste bleue sur le col où nous accueillent à nouveau les vaches et le patron du gîte. Il est 17h, les verres sont vides, les visages colorés, les sourires aux lèvres, les têtes pleines de belles images. Il est temps de se quitter.

Bonnes vacances à tous et à très bientôt pour de nouvelles aventures.